VENDREDI DE LA SECONDE SEMAINE APRÈS L’OCTAVE DE PAQUES

Dans l’Octave.
         
1. Antiennes directrices. — Le matin, nous chantons cette antienne : “ Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et entrât ainsi dans sa gloire ? Alleluia ” (Ant. Bened.). Le soir, nous sommes de nouveau en présence du Bon Pasteur : “ Comme mon Père me connaît, je connais aussi mon Père et je donne ma vie pour mes brebis, Alleluia ” (Ant. Magn.).
           
2. Lecture d’Écriture. (Act. Ap., XXV, 1-12). — Félix fut remplacé par Portius Festus. Celui-ci, voulant faire plaisir aux Juifs, laissa Paul en prison. Quand il présenta Pau ! aux Juifs venus de Jérusalem, ceux-ci portèrent contre lui de nombreuses et graves accusations qu’ils ne purent prouver. Festus, qui voulait être agréable aux Juifs, dit à Paul : “ Veux-tu monter à Jérusalem pour y être jugé sur ces griefs en ma présence ? n Paul répondit : “ Je relève du tribunal de César ; c’est là que je dois être jugé... Personne n’a le droit de me livrer aux Juifs puisqu’il n’y a rien de fondé dans leurs accusations. J’en appelle à César ”. Quand le roi Agrippa vint à Césarée on lui présenta aussi Paul. Agrippa acquit la conviction que “ cet homme n’avait rien fait qui méritât la mort ou la prison ”. On décida alors qu’on le conduirait à Rome pour le présenter à l’empereur.
          
3. Dans l’Octave. — Saint Jean Chrysostome, dans son célèbre cycle de prédications sur saint Matthieu, traite de la paternité de Joseph : “ C’était la coutume des anciens que la fiancée se tint d’ordinaire dans la maison du fiancé... Ainsi, Marie était aussi dans la maison de Joseph. Mais pourquoi la Vierge ne conçut-elle pas avant d’être fiancée ? C’est afin que le mystère restât caché pendant quelque temps et que la Vierge ne fût pas exposée à de méchants soupçons. En effet, quand on voit celui qui aurait eu le plus sujet d’être jaloux non seulement s’abstenir de renvoyer son épouse et de la marquer d’infamie, mais encore la recevoir dans sa maison et la servir après sa conception, il faut bien conclure que s’i] n’avait pas su, d’une manière certaine, que cette conception était l’ouvrage du Saint-Esprit, jamais il n’aurait gardé sa fiancée auprès de lui et ne l’aurait servie dans tous ses besoins... Pour que personne ne dise : D’où cela est-il connu ? Qui l’a vu ?.. Afin qu’ensuite personne ne soupçonne le disciple (saint Matthieu) d’avoir imaginé cela par amour pour son Maître, il introduit Joseph qui, par les souffrances qu’il a endurées, doit établir la foi à ce qui a été dit. C’est comme si l’Évangéliste voulait nous dire : Si tu ne me crois pas et si mon témoignage te paraît suspect, crois au moins le mari. Joseph, en effet, son époux, était juste. Sous le nom de juste, l’évangéliste entend ici un homme parfait en vertu ”.