TRANSITION

Le temps pascal, dans son contenu, peut se diviser en deux parties. La première partie regarde en arrière et est traversée par ces trois thèmes : la Résurrection, le Baptême, l’Eucharistie ; elle se termine avec la deuxième semaine après l’octave de Pâques. Vient ensuite la seconde partie qui prépare à l’Ascension du Seigneur et à l’envoi du Saint-Esprit les deux nouveaux thèmes sont : Ascension et Saint-Esprit. Le Christ ,e dispose à fonder son royaume sur la terre et ce royaume devait être un royaume spirituel. C’est pourquoi le Christ devait quitter la terre et transporter son siège dans le ciel. Les siens ne devaient pas s’attacher sa personnalité terrestre, ils devaient être spirituels, spiritualisés ; c’est pourquoi il envoie le Saint-Esprit, le Paraclet, qui tient sa place. Il sera désormais le “ guide ”, le consolateur des fidèles. Spiritualisation, voilà quelle est la grande ligne qui mène de Pâques à la Pentecôte et qui atteint son plus haut point à la Pentecôte. L’Église veut désormais nous faire passer, de plus en plus, de la joie du temps pascal à la vie de combat qui nous attend dans la réalité. Les néophytes et nous, nous nous sommes approchés tout près du Seigneur dans ses grands mystères, nous avons touché les plaies du Seigneur. Mais à peine huit jours s’étaient écoulés que l’Église enlevait déjà aux néophytes leurs habits blancs an" qu’ils ne s’attachent pas à l’extérieur Elle veut aussi nous détacher de l’extérieur et du symbole. Tout -cela n’est qu’un moyen pour arriver au but. Elle veut nous conduire vers ce qui est intérieur et spirituel. C’est ce but que poursuivront désormais les messes du dimanche. Tous les Evangiles sont empruntés au magnifique discours d’adieu après la Cène. Dans ces adieux, le Christ voulait consoler les Apôtres du départ de leur Maître, ancrer leur cœur auprès de lui dans le ciel et les rendre capables de supporter la souffrance sur la terre. L’Église applique ces passages au temps qui suit Pâques. Nous aussi, nous devons nous résigner à ne plus sentir le voisinage du Seigneur. C’est pourquoi l’Église nous montre le ciel (IIIe dimanche) ; et si elle nous conduit dans le monde hostile (IVe dimanche), par contre, elle nous promet le Saint-Esprit comme consolateur. Enfin, la célébration fréquente de l’Eucharistie doit nous donner en abondance l’Esprit du Christ.
                
Samedi soir. Le samedi soir appartient déjà au dimanche. C’est pourquoi nous chantons d’ordinaire une antienne de Magnificat tirée de l’Évangile du lendemain. Ainsi, nous chantons aujourd’hui : “ Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, dit le Seigneur ; et encore un peu de temps et vous me reverrez, car je vais vers mon Père, Alleluia, Alleluia, Alleluia ” (Ant. Magn.).