SAMEDI DANS L’OCTAVE

Tu es assis à la droite du Père.
       
1. L’Ascension du Christ. — Nous entendons encore aujourd’hui, à la prière des Heures, la parole de trois grands papes : saint Pierre, saint Léon 1er, Saint Grégoire 1er.
        
Saint Léon nous montre comment, par l’Ascension, notre foi est approfondie et spiritualisée : “ Ce qui dans notre Rédempteur a été visible, est maintenant passé dans les saints mystères[1]. Et afin que la foi soit plus élevée et plus ferme, à la vision a succédé la doctrine de foi dont l’autorité doit être suivie par les cœurs fidèles qu’illuminent les clartés supérieures. Cette foi qui a été accrue par l’Ascension, fortifiée par la descente du Saint-Esprit, rien ne peut l’ébranler, ni les chaînes, ni les prisons, ni l’exil, ni la faim, ni la mise en pièces par les bêtes féroces, ni les supplices inventés par la cruauté des persécuteurs. Pour cette foi, dans le monde entier, non seulement des hommes, mais encore des femmes, non seulement des garçons impubères, mais encore de tendres jeunes filles ont lutté jusqu’à l’effusion de leur sang. Cette foi a expulsé les démons, chassé les maladies, ressuscité les morts ”.
       
Saint Grégoire 1er, le pasteur pratique, cherche à tirer de l’Évangile des leçons de vie : “ Pour ceux qui croient, les miracles suivront... Est-ce que, mes frères, parce que vous n’opérez pas ces miracles, vous perdez votre foi ? Non, ces miracles étaient nécessaires au moment de la fondation de l’Église. Afin que la multitude des fidèles grandît dans la foi, il lui fallait la nourriture des miracles. Nous aussi, quand nous plantons des arbustes, nous les arrosons jusqu’à ce que nous voyons qu’ils sont affermis en terre. Quand ils sont bien enracinés, nous cessons de les arroser. On peut rapporter ici ce que dit saint Paul : Les langues sont des signes non pour les fidèles, mais pour les infidèles (1 Cor., XIV, 22). Dans ces signes et ces vertus, il y a quelque chose qui mérite une considération plus profonde. La sainte Eglise fait encore spirituellement tous les jours ce qu’elle faisait alors visiblement par les Apôtres. Quand ses prêtres, dans l’exorcisme, imposent la main aux fidèles et empêchent les mauvais Esprits de demeurer dans leur âme, ne chassent-ils pas les démons ? Et quand les fidèles abandonnent les discours mondains de leur vie antérieure pour s’entretenir des saints mystères et raconter, autant qu’ils peuvent, les louanges et la toute puissance de leur Créateur, que font-ils autre chose que parler un nouveau langage ? Et quand, par leurs bonnes exhortations, ils enlèvent la méchanceté du cœur des autres, ne soulèvent-ils pas des serpents ?
      
2. Lecture d’Ecriture (II Pierre, chap. 2 et 3). — Saint Pierre se tourne contre les semeurs d’erreur qui, parce que le retour généralement attendu du Seigneur n’a pas encore eu lieu, nient ce retour : “ Sachez avant tout que dans les derniers temps il viendra des moqueurs, pleins de raillerie, vivant au gré de leurs convoitises et disant : Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que nos pères sont morts, tout continue à subsister comme depuis le commencement de la création ”. Saint Pierre signale deux faits : le déluge et la patience de Dieu. “ Il est une chose que vous ne devez pas oublier : un jour est pour le Seigneur comme mille ans, et mille ans comme un jour (Ps. 89). Non, le Seigneur ne retarde pas l’accomplissement de sa promesse, comme quelques-uns se l’imaginent, mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la pénitence. Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront et la terre sera consumée avec les ouvrages qu’elle renferme. Puisque, donc, toutes choses sont destinées à se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété, attendant et hâtant l’avènement du jour de Dieu, jour où les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ? Mais nous attendons. selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habite. Dans cette attente, faites tous vos efforts afin d’être trouvés, par lui, sans tache et irréprochables dans la paix. Utilisez la longue patience de Notre-Seigneur pour votre salut ”.
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[1] Saint Léon rime ici une pensée importante et profonde pour la liturgie.