PREMIÈRE SEMAINE APRÈS L’OCTAVE DE PAQUES

La semaine de Pâques, dans la célébration de la messe et dans la prière des Heures, est soumise à des règles toutes particulières (la messe a encore un graduel ; aux matines, il n’y a qu’un nocturne ; les hymnes et les autres pièces ornementales disparaissent du bréviaire). Avec le dimanche blanc, commencent les usages propres au temps pascal. Sous le nom de temps pascal, on entend, au sens liturgique, l’époque qui va de Pâques au samedi après la Pentecôte.
           
Il s’agit de nous pénétrer, d’abord, du symbolisme du temps pascal. C’est, à proprement parler, une seule grande fête. Les grandes fêtes sont célébrées par l’Église durant toute une octave. Mais Pâques est la plus grande fête chrétienne, la fête des fêtes ; nous ne la célébrons pas seulement pendant une semaine, pendant sept jours consécutifs, mais pendant sept fois sept jours plus un ; c’est une octave jubilaire. Nous avons vu que le temps qui précède Pâques a été comparé aux 70 ans de la captivité de Babylone d’où le nom : Septuagésime). Le temps pascal dure 50 jours. Or, le nombre 5° est le symbole de la plus grande joie, voire même de la joie céleste. Pendant le Carême, nous avions l’impression d’être exilés ; c’est pourquoi nous n’avions pas le droit de chanter l’Alleluia ; maintenant, pendant le temps pascal, nous avons l’impression d’être au ciel ; c’est pourquoi nous ne cessons de chanter le cantique du ciel, l’Alleluia. L’Eglise compare aussi, volontiers, le temps pascal à l’entrée des Juifs dans la “ terre promise” où coulaient le lait et le miel. Nous devons oublier, pour ainsi dire, pendant ce temps, que nous sommes sur la terre et éprouver comme un avant-goût du ciel. Restons conscients de notre grandeur véritable. Nous sommes les nobles enfants du Père céleste et nous portons le ciel dans notre cœur.
         
Pendant ce temps, il y a dans les offices de l’Eglise certaines particularités. Seuls les chrétiens qui vivent avec l’Église les remarquent. Signalons-en surtout trois.
          
1. Pendant le temps pascal, selon une coutume antique, on prie debout et non à genoux. L’attitude debout indique la Résurrection du Seigneur. Nous avons donc le droit de rester debout à la messe comme dans nos autres prières.
         
2. A tous les chants psalmodiques de la messe et de l’office, on ajoute un ou deux Alleluia. Feuilletons la messe du dimanche in albis ; nous trouvons l’Alleluia à l’Introït, après l’Épître, à l’Offertoire, à la Communion. Ne laissons pas passer cet Alleluia sans le remarquer.
         
3. En outre, après l’Épître, on ne trouve pas de Graduel, mais un double Alleluia. Le Graduel a toujours été considéré comme un chant de pénitence dépourvu de joie. C’est pourquoi il disparaît pendant le temps pascal et est remplacé par un double Alleluia.
  
La couleur des vêtements liturgiques est la couleur de la joie, le blanc, pendant tous les dimanches après Pâques. En outre, le chant pascal, le Gloria in excelsis, qui avait été omis pendant tout le Carême, est chanté les dimanches et les jours de semaine.
           
Nous reprenons, après une longue interruption, la lecture de l’Écriture, Pendant le temps pascal, nous lisons le Nouveau Testament, d’après l’antique principe : omnia nova (A Pâques, tout est nouveau), Pendant les deux semaines prochaines, nous lisons les Actes des Apôtres, la vénérable histoire de l’Église primitive.