MERCREDI DANS L’OCTAVE

Le Roi de gloire veut entrer.
      
Nous entendons aujourd’hui l’Apôtre saint Jean et deux autres saints représentant, l’un l’Église d’Occident et l’autre, l’Église d’Orient : saint Grégoire le Grand et saint Grégoire de Nysse, évêque et docteur de l’Église, l’un des trois Cappadociens.
          
1. L’Ascension du Christ. — Saint Grégoire de Nysse nous offre une exemple classique d’application liturgique d’un psaume à propos du psaume 23. “ La solennité de ce jour, déjà assez grande en elle-même, le Prophète David la rend plus grande encore en lui ajoutant la joie tirée des psaumes. En effet, cet illustre Prophète s’élève au-dessus de lui-même, se débarrasse, pour ainsi dire, du poids de son corps, se mêle aux puissances célestes et nous expose leurs voix quand elles accompagnent le Seigneur qui rentre au ciel. Elles commandent aux anges qui séjournent sur la terre et ont été chargés de la direction de la vie humaine, de cette manière : “ Princes, élevez vos portes, élevez-vous portes éternelles, et le Roi de gloire fera son entrée”. Le Seigneur, qui contient tout en lui, se laisse mesurer, en quelque lieu qu’il soit, selon l’intelligence de ceux qui le reçoivent (en effet, il ne fut pas seulement un homme parmi les hommes, mais encore, quand il se trouve parmi les anges, il se rabaisse à leur langage). C’est pourquoi, aussi, les gardiens de la porte (du ciel) demandent : “ Quel est ce Roi de gloire ? ” Ils reçoivent cette réponse et cette indication : “ Le Seigneur, le Fort, le Puissant dans le combat ”. C’est lui, en effet, qui était destiné à combattre contre celui qui a réduit la nature humaine en servitude et a renversé celui à qui avait été donnée la puissance de la mort. Après avoir triomphé du terrible ennemi, il devait rendre au genre humain la liberté et la paix. Les gardiens des portes s’avancent à sa rencontre, donnent l’ordre de lui ouvrir les portes et lui rendent eux-mêmes l’hommage convenable. Seulement, ils ne le connaissent pas, car il a revêtu l’humble vêtement de notre humanité et parce que Il ses habits, dans le pressoir des souffrances humaines, ont été maculés de sang (Isaïe, LXIII, 2). C’est pourquoi ils interrogèrent, une seconde fois, l’escorte du Roi qui fait son entrée : “ Quel est ce Roi de gloire ? ” Mais la réponse n’est plus, cette fois : “ Le Seigneur, le Fort, le Puissant dans le combat ”, mais elle se formule ainsi : “ Le Seigneur des armées ", celui qui possède la puissance sur tout, qui rassemble et réunit tout sous lui, qui ramène tout à l’état primitif. C’est le “ Roi de gloire ”. — Saint Grégoire 1er explique l’Évangile de la fête A sa manière directe et simple.
         
2. Lecture d’Écriture (II Jean). — Cette brève Épître est une lettre pastorale du vieil Apôtre à une Église chrétienne. Jean se nomme “ l’Ancien ” — “ Presbyter ” — car il était le seul survivant des Douze. L’Épître contient une recommandation d’amour fraternel et une mise en garde contre les docteurs d’erreur. Jean appelle la communauté “ dame ”, et les chrétiens “ ses enfants ”, car cette Église était l’image de la Mater Ecclesia, l’Épouse du Christ et la Mère des chrétiens. “ Ce fut pour moi une grande joie de rencontrer de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père. Maintenant, je te prie, Dame, non comme si je te prescrivais un commandement nouveau, car c’est celui que nous avons reçu dès le commencement — aimons-nous les uns les autres. L’amour consiste à marcher selon ses commandements ; et c’est là son commandement, comme vous l’avez appris dès le commencement, de marcher dans la charité. Car plusieurs séducteurs ont paru dans le monde ; ils ne confessent pas que Jésus-Christ est venu dans la chair. Par leur bouche parle le séducteur, l’antéchrist. Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Quiconque va au-delà et ne demeure pas dans la doctrine du Christ, ne possède point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine possède le Père et le Fils ”.