MERCREDI APRÈS LE DIMANCHE BLANC

1. Antiennes directrices. — Les antiennes directrices du jour font encore entendre des thèmes de Pâques.
“ Je suis la vraie vigne, Alleluia, et vous êtes les vrais sarments, Alleluia ” (Ant. Bened.)
“ Parce que tu m’as vu, Thomas, tu crois ; heureux ceux qui ne voient pas et croient cependant” (Ant. Magn.).
2. Lecture d’Ecriture (Act. Ap., chap. 3 et 4). — Au troisième chapitre, nous lisons la guérison du paralytique par Pierre et Jean. Pierre et Jean montaient au temple pour la prière de la neuvième heure. (Il y avait donc déjà une prière de None). Comme ils allaient entrer dans le temple, un paralytique leur demanda l’aumône. Pierre dit : “ Je n’ai ni or ni argent, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ”. Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu. — Pierre fit alors un sermon de pénitence : “ Hommes d’Israël, pourquoi vous étonnez-vous de cela ? Comme si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous ayons fait cela ! Vous avez renié le Saint et le Juste et vous avez demandé qu’on relâchât un meurtrier. C’est l’auteur de la vie que vous avez fait mourir, mais Dieu l’a ressuscité et nous en sommes témoins. C’est à cause de la foi reçue de lui que son nom a raffermi l’homme que vous voyez et que vous connaissez ; c’est la foi qui vient de lui qui a opéré, devant vous tous, cette guérison ”. -Beaucoup de ceux qui entendirent ce discours crurent parmi lesquels le nombre des hommes s’élevait à environ cinq mille. Le lendemain, Pierre et Jean comparurent devant le Grand Conseil et parlèrent avec hardiesse : “ C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se tient devant vous pleinement guéri. Le salut n’est en aucun autre ; car il n’y a pas un autre nom sous le ciel qui ait été donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés”. Dans la suite, on nous donne encore un aperçu de l’esprit de la primitive Église : “ La multitude des fidèles n’avait qu’un cœur et qu’une âme. Nul n’appelait sien ce qu’il possédait, mais tout était commun entre eux. Avec beaucoup de force, les Apôtres rendaient témoignage de la Résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Une grande grâce était en eux tous. Il n’y avait aucun indigent parmi eux. Tous ceux qui possédaient des terres et des maisons les vendaient et en apportaient le prix aux pieds des Apôtres ; on le distribuait ensuite à chacun selon ses besoins ”.
            
3. Les saints pendant le temps pascal — Depuis le mercredi des Cendres, les fêtes de saints étaient passées à l’arrière-plan ; l’Église était surtout occupée de renouveler dans ses enfants la grâce du baptême. Mais maintenant, après la première semaine de Pâques, les saints reprennent la première place. Ce sont surtout les martyrs à qui nous accordons des honneurs liturgiques pendant le temps pascal. Ils sont le premier cortège du Roi des martyrs, Jésus-Christ, qui, par sa mort, a conquis aux martyrs leur couronne et sanctifié tout martyre. Les martyrs sont, pour ainsi dire, les raisins mûrs de la vigne de la Croix du Christ. La Croix brille désormais dans la splendeur de Pâques, de même le martyre est glorifié.
            
D’une manière générale, il convient de mettre les fêtes des saints en relation avec le temps liturgique occurrent. Dans le temps de Noël, les saints étaient le cortège du Roi qui fait son entrée dans la ville de Jérusalem (nous nous rappelons les fêtes qui suivent Noël). Dans le temps de Pâques, les saints sont les prédicateurs et les témoins de la Résurrection. Ils ont tous gardé l’esprit de Pâques “ dans leur conduite et leur vie ”. Maintenant, ils sont des membres glorifiés du Christ (mystique) ressuscité. Ils nous prêchent la parole de la liturgie : “ si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut ”. Nous aimerions donc à faire rentrer dans l’esprit du temps pascal toutes les fêtes que nous célébrerons désormais, surtout les fêtes des martyrs.