MARDI DE PAQUES (double de Ire classe)

Station à Saint-Paul
     
La paix soit avec vous ; ne craignez pas, c’est moi !
     
Aujourd’hui, nous assistons avec les douze Apôtres à l’apparition du Ressuscité au soir de Pâques. En outre, nous nous présentons, comme néophytes, à saint Paul, l’Apôtre des nations, et nous déposons entre ses mains nos promesses du baptême. Il nous enseigne comment il convient de célébrer Pâques. Saint Paul se tient au milieu de nous et nous raconte le Carême de sa vie. Il a flagellé et crucifié le Christ dans son Église ; puis, devant les portes de Damas, il a vu le Ressuscité. Désormais, Pâques a commencé pour lui et n’a plus jamais connu d’éclipse. Telle fut son expérience pascale, et cette expérience doit devenir la nôtre.
     
1. L’office des Heures. — Au nocturne des matines, nous méditons la seconde apparition du Seigneur. Saint Ambroise expose les propriétés des corps glorieux et nous indique pour quelles raisons le Christ a conservé ses plaies. “ Le Christ passa à travers les portes fermées, non pas d’une manière incorporelle, mais avec un corps glorifié par sa Résurrection. Car ce qui peut être touché est un véritable corps : ce que nous palpons et saisissons est un corps réel. Car le corps terrestre est semé et le corps spirituel sort du tombeau, mais plus subtil et plus délicat que ce corps grossier qui est encore sujet aux déficiences terrestres. Comment ne serait-ce pas un véritable corps puisque le Seigneur portait visiblement ses plaies qu’il présenta aux disciples et qu’il leur fit même toucher ? Il ne voulut pas détruire ces plaies, mais les emporter pour nous au ciel, afin d’accroître notre dévouement et de les montrer à Dieu, son Père, comme rançon de notre délivrance. C’est ainsi que le Père le place à sa droite et embrasse les signes victorieux de notre salut. Là-haut, les martyrs recevront la même récompense ; ce qui le prouve, c’est la glorification de ses propres plaies ”.
    
L’Église désire que nous vivions l’événement évangélique. C’est le sens des antiennes directrices. Nous chantons, au lever du soleil : “ Jésus se tint debout au milieu de ses disciples et leur dit : “ La paix soit avec vous. Alleluia, Alleluia ”. Au coucher du soleil, nous chantons : “ Voyez mes mains et mes pieds ; c’est moi Alleluia. Alleluia ”.
     
Le salut pascal du Christ est devenu un salut liturgique : Pax vobis — La paix soit avec vous.
     
2. La messe (Aqua sapientiae). — La station est la basilique de Saint-Paul, une des plus grandes églises de Rome. Saint Paul, en tant qu’Apôtre des nations, est le patron des néophytes. C’est de lui qu’ils ont reçu, voilà trois semaines, les trois joyaux de l’Église : le Notre-Père, les évangiles, la profession de foi. Aujourd’hui, il prend les nouveaux chrétiens sous sa protection. Il sera, presque chaque dimanche (à l’Épître), leur docteur : A l’Introït, saint Paul nous reçoit auprès des fonts baptismaux. “ Avec l’eau du baptême, le Christ vous a abreuvés ; il s’agit maintenant de continuer à travailler ; il vous fortifiera ; vous ne céderez pas dans les tourments à venir, et alors vous serez exaltés ”. Saint Paul nous montre l’idéal ; le suivrons-nous ? (Les trois thèmes pascaux : le baptême — l’Eucharistie — la Résurrection, sont contenus dans l’Introït : abreuver, fortifier, exalter). -Dans l’Oraison, il demande pour nous que nous ne célébrions pas seulement Pâques dans la foi, mais par une vie de résurrection spirituelle L’Église peut nous montrer l’exemple de son glorieux fils, saint Paul. Il a observé le mystère pascal dans sa vie et ses actes jusqu’à son dernier jour. Dans la leçon, le saint de station se tient devant nous : “ Paul se leva, imposa silence de la main et dit ” ; il parle du Christ qui fut suspendu à la Croix ; une fois encore, nous voyons passer devant nos yeux le Vendredi Saint et le Samedi Saint. Puis, il atteste joyeusement la Résurrection : “ Dieu l’a ressuscité des morts le troisième jour. Il a paru, pendant plusieurs jours de suite, à ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem et qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple ”. L’Évangile nous présente une de ces apparitions : “ Jésus se tint au milieu de ses disciples et dit : :La paix soit avec vous” (en ce moment, Jésus nous parle réellement dans l’Évangile). Nous sommes, une fois encore, avec les disciples au Cénacle ; nous voyons le Seigneur, il nous est permis de toucher ses plaies, nous entendons de sa bouche le salut de paix, il nous ouvre le sens des Écritures. — Mais qu’apportons-nous aujourd’hui comme offrande sur le tombeau de l’Apôtre ? L’Offertoire nous aide à formuler notre résolution. Ce que nous apportons, c’est notre âme ébranlée par le mystère pascal jusque dans ses profondeurs. “ Le Seigneur a tonné du haut du ciel, le Très-Haut a fait retentir sa voix et les sources des eaux se sont ouvertes ”. Maintenant coulent à flot les grâces de la Rédemption. A la Communion, nous buvons à ces sources sacrées qui jaillissent de l’autel. L’Eglise nous accompagne à la table sainte avec une parole de saint Paul. Les néophytes la connaissent depuis la nuit sainte de Pâques. Ce fut alors l’avertissement que leur donnait (Ép.) l’Apôtre des nations : “ Si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez ce qui est en haut... ” Nous demandons, comme fruit du sacrifice, que “ la réception du sacrement pascal demeure toujours dans notre âme ”.