MARDI DANS L’OCTAVE

Le vol de l’aigle.
           
Aujourd’hui, nous entendons deux prédicateurs déjà connus et un autre qui est moins connu, le saint évêque Maxime, Ce dernier était évêque de Turin vers le milieu du siècle,.(Nous avons déjà entendu une fois une homelie de lui ; cf. t. Ier, p. 318).
        
1. L’Ascension du Christ. — Le saint évêque Maxime compare l’Ascension du Seigneur au vol de l’aigle vers les hauteurs : “ Mes très chers, vous tous souvenez que j’ai comparé le Rédempteur à cet aigle dont il est écrit dans le psaume : “ Ta jeunesse se renouvelle semblable à l’aigle ” (Ps. 102). Nous trouvons, en effet, ici, une ressemblance importante. De même que l’aigle laisse ce qui est bas, cherche les hauteurs et s’efforce de s’approcher du ciel, de même notre Sauveur s’éloigna des profondeurs de l’enfer, gagna les hauteurs du Paradis et pénétra jusqu’aux sommets du ciel. Et de même que l’aigle dédaignant les impuretés terrestres, vole dans les hauteurs et respire l’air pur et salubre, de même le Seigneur quitte la lie des péchés terrestres et, s’élevant sur l’aile de ses saints, il jouit de la simplicité d’une vie plus pure. Ainsi donc, en tout, la comparaison de l’aigle convient au Sauveur. Mais que faisons-nous de ce fait que l’aigle aime enlever du butin et s’empare souvent du bien étranger ? En cela, aussi, il ne manque pas de ressemblance avec le Sauveur. Le Sauveur, lui aussi, enleva, en quelque sorte, du butin quand il enleva l’homme dont il avait pris la nature aux gorges de l’enfer et le porta aux cieux, quand il l’arracha à la domination étrangère, c’est-à-dire à la puissance du diable dont il était esclave, et l’emmena comme captif vers les hauteurs, comme il est écrit dans le Prophète : “ Il monte vers les hauteurs, il emmène avec lui des captifs et il partage ses dons aux hommes ” (Ps, 67). Il monte vers les hauteurs, dit-il, et il emmène des captifs. Comme le Prophète a bien décrit le triomphe du Seigneur ! C’était la coutume, dit-on, de faire marcher devant le char des triomphateurs la troupe des prisonnIers. Or voici que, quand le Seigneur monte au ciel, les glorieux prisonniers ne le précèdent pas, mais l’accompagnent. Ils ne sont pas emmenés devant son char, mais ils conduisent eux-mêmes le Seigneur vers les hauteurs. Par un certain mystère, en effet, pendant que le Fils de Dieu enlève le Fils de l’Homme au ciel, les prisonniers eux-mêmes sont portés et portent ”.
          
Saint Grégoire fait des considérations sur le fait que le Seigneur glorifié est assis et debout à la droite de Dieu : “ Considérons ce que veut dire saint Marc quand il écrit : “ Le Christ est assis à la droite du Père ”, et saint Étienne quand il dit : “ Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’Homme debout à la droite de Dieu ”... Pourquoi saint Marc le voit-il assis ; et saint Étienne, debout ? Il faut savoir, mes frères, qu’être assis est le propre du juge, et être debout le propre de celui qui combat et qui aide. Or notre Rédempteur, qui est monté au ciel, juge déjà toutes choses et apparaîtra au dernier jour comme le juge de tous. Aussi saint Marc nous le montre assis après son Ascension parce que, après la gloire de son Ascension, il apparaîtra comme juge de la fin des temps. Mais saint Étienne, qui se trouvait alors dans un rude combat, le vit debout parce qu’il l’eut comme aide. Pour que ce héros fût vainqueur sur la terre de j’infidélité des persécuteurs, la grâce du Christ combattit pour lui du haut du ciel ”.
           
2. Lecture d’Ecriture. (1 Jean ; chap. 4). — Saint Jean parle de son thème de prédilection : " Mes très chers, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour vient de Dieu. Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu ”. “ L’amour consiste en ce que ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils comme victime de propitiation pour nos péchés. Si Dieu nous a montré un si grand amour, nous devons aussi nous aimer les uns les autres ”. “ Dieu est amour ; celui qui demeure dans l’amour demeuré en Dieu et Dieu en lui ”. “ Si quelqu’un dit : j’aime Dieu et hait son prochain, celui-là est un menteur. Car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas... ? ” Nous avons reçu de lui ce commandement : “ Celui qui aime Dieu doit aussi aimer son prochain ”. Ce sont là des paroles d’or.