MARDI APRÈS LE DIMANCHE BLANC

1. Les antiennes directrices sont les suivantes : “ Je vous précéderai en Galilée ; c’est là que vous me verrez comme je vous J’ai dit, Alleluia ” (Ant. Bened.). “ Approche ta main ici et reconnais la place des clous, Alleluia, et ne sois pas incrédule mais croyant, Alleluia ” (Ant. Magn.). Nous le voyons, l’Église vit continuellement dans le voisinage du Ressuscité ; c’est sera lui que nous devons aussi diriger nos pensées.
          
2. Lecture d’Écriture (Act. Ap., Il, 1-47). — Nous lisons le récit des événements de la Pentecôte qui nous sont connus : la descente du Saint-Esprit (voir, dans le missel, la leçon de la Pentecôte) ; la première prédication de saint Pierre. Sa phrase : “ Ceux-ci ne sont pas ivres, car ce n’est que la troisième heure du jour l, a déterminé la liturgie à consacrer (‘Heure de tierce au Saint-Esprit. — Il est ensuite question de la vie des premiers chrétiens. “ Ils étaient assidus aux prédications des Apôtres, aux réunions communes, à la fraction du pain et à la prière... Tous ceux qui croyaient vivaient ensemble et mettaient tout en commun... Chaque jour, tous ensemble, ils fréquentaient le temple et, rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur... ” (Nous avons ici la première mention de l’Eucharistie et des agapes). Ce tableau est un modèle pour toutes les communautés liturgiques.
            
3. Un jour du temps pascal. — Nous devrions toujours nous réjouir de pouvoir, une fois ou deux dans la semaine, célébrer la messe du dimanche. Cela nous permet d’approfondir les enseignements du dimanche. Examinons (‘ordinaire d’un de ces jours du temps pascal. Les matines commencent par (‘invitatoire de Pâques : “ Le Seigneur est vraiment ressuscité, Alleluia ”. Par cet invitatoire, l’Église veut nous enseigner que, pendant tout ce temps, nous devons nous représenter le Ressuscité ; L’hymne de matines est une des vieilles hymnes bénédictines. Elle expose ces pensées : Adam fut créé à l’image du Roi du ciel, du Christ, mais cette image fut déformée par la perfidie du démon. Le Christ qui aujourd’hui sort du tombeau ; a rendu sa beauté à cette image déformée ; il ensevelit nos péchés dans l’eau du baptême et donne son sang précieux comme rançon (de nouveau, la pensée pascale : baptême et Eucharistie — Eau et sang). — La psalmodie a cette particularité que les psaumes, au lieu d’être encadrés chacun par une antienne, sont tous encadrés par la même antienne. Toutes les antiennes et tous les répons se terminent par Alleluia. Le temps pascal est un temps de joie : les matines se terminent par le joyeux Te Deum. — Les Laudes étant l’Heure proprement dite de la Résurrection, on comprend que les thèmes de Pâques y abondent. Le capitule chante ainsi : ( ! Le Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car sa mort fut une mort au péché une fois pour toutes et sa vie est une vie pour Dieu ” (Rom., VI, 9-10). L’Église veut nous faire entendre que, pour nous aussi qui sommes ressuscités avec lui, la mort et le péché doivent être bannis. La belle hymne (Aurora caelum) est très ancienne. En voici le thème : De la nuit du tombeau à la lumière pascale. Elle décrit la joie de la terre et l’effroi de l’enfer (1) quand le Christ descendit dans le monde souterrain (2). Aucune pierre tombale ne peut retenir le vainqueur de la mort (3) qui met fin pour toujours aux lamentations mortuaires.
Assez de deuils, assez de larmes,
Ne songeons plus à nos alarmes.
Le Christ de la mort est vainqueur,
Crie l’ange vêtu de splendeur.
Les petites Heures, les stations du jour, ont un capitule propre (une brève lecture d’Écriture) qui se rattache toujours au mystère de Pâques.
          
A Prime : “ Si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut où le Christ demeure assis à la droite de Dieu. Ayez du goût pour les choses d’en haut et non pour celles de la terre” (Col., III, 1-2).
          
A Tierce : “ Le Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car sa mort fut une mort au péché, une fois pour toutes, mais sa vie est une vie pour Dieu ”.
           
A Sexte : a Le Christ est ressuscité des morts ; il est les prémices de ceux qui sont endormis. Par un homme est venue la mort, par un homme aussi vient la résurrection des morts. De même que tous meurent en Adam, tous sont vivifiés dans le Christ” (1 Cor., XV, 20-22).
           
A None : “ Le Christ est mort une fois pour nos péchés, lui juste pour les injustes, afin de nous conduire à Dieu ; il fut mis à mort selon la chair, mais il fut rendu à la vie selon l’esprit ”.
           
Le lecteur aimera à lire et à méditer ces quatre magnifiques passages pendant la journée. C’est là encore un moyen de vivre avec l’Église.