LA GRANDE FETE DE PAQUES

“ C’est le jour qu’a créé te Seigneur, réjouissons-nous et tressaillons en lui”.
               
La montagne est gravie, la victoire est remportée. Ce que nous avons attendu avec d’ardents désirs pendant les quarante jours de Carême, ce qui depuis l’Avent nous apparaissait comme notre but, est enfin réalisé : la Lumière a triomphé des ténèbres. Maintenant, le divin soleil brille au-dessus de nous avec toute sa chaleur et tout son éclat. Pendant l’Avent, c’était la nuit et nous soupirions vers la lumière. A Noël, la Lumière est soudain “ venue dans ce monde" et a fondé son royaume de lumière. La gloire de la Lumière s’est ( levée au-dessus de la ville sainte" (l’Église). Tel était le message du cycle de Noël. Cependant, à travers les chants qui célébraient joyeusement la Lumière ; se faisait entendre un accent de tristesse : “ Et la Lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas reconnue ”, c’était le thème de la Passion. Cet accent est devenu sans cesse plus fort ; nous l’avons déjà entendu dans la semaine de Noël et, depuis, il n’a pas cessé. A la Septuagésime, c’est le chant dominant qui surpasse tous les autres ; le premier dimanche du Carême, nous voyons le divin David partir au combat contre le géant Goliath. Tout le temps de Carême pourrait s’intituler un combat : combat de la Lumière contre les ténèbres, combat historique du Christ contre le judaïsme (thème de la Passion), combat du Christ dans l’âme de ceux qui doivent venir à la lumière (thème du baptême et de la Pénitence). Il fallait, sans doute, que la Lumière disparût un moment : le Christ meurt sur la Croix. Mais soudain, comme à Noël, la Lumière brille dans les ténèbres. Après les tristesses de la Semaine Sainte, le soleil de la Résurrection se lève victorieux pour briller éternellement. C’est Pâques, c’est la fête des fêtes, le point culminant de l’année liturgique. Il n’y a plus qu’une pensée : la joie, l’allégresse. Autrefois, la fête était célébrée par les fidèles pendant trois jours. Les néophytes, revêtus de leurs vêtements blancs, la célébraient pendant toute une semaine (c’est pourquoi il y a chaque jour une messe propre).