JEUDI DE LA QUATRIEME SEMAINE APRES L’OCTAVE DE PAQUES

1. Chants de Pâques : Antiennes directrices :“ Les disciples présentèrent au Seigneur un morceau de poisson rôti et un rayon de miel, Alleluia, Alleluia ” (Ant. Bened.). “ Le Consolateur ne parlera pas de lui-même ; mais tout ce qu’il a entendu, il le dira ; il annoncera ce qui arrivera, Alleluia ” (Ant. Magn.).
“ Les eaux t’ont vu, Seigneur, les eaux t’ont vu et ont tremblé.
Puissant était le bruit des eaux ; les nuées ont fait retentir : Alleluia, Alleluia,
Tes éclairs ont brillé sur la terre, la terre les vit et fut ébranlée ”.
2. Lecture d’Ecriture (Jacq., Ill, 1-18). — Saint Jacques nous enseigne, dans une leçon sérieuse et pénétrante, à réfréner notre langue. Il nous montre que la mortification de la langue est une école de formation du caractère et de la volonté. “ Mes frères, ne vous érigez pas trop en docteurs. Vous savez que cela nous fera juger plus sévèrement. Car nous péchons tous en beaucoup de choses. Si quelqu’un ne pèche pas en parole, c’est un homme parfait, capable de tenir aussi tout le corps en bride. Si nous mettons aux chevaux un mors dans la bouche pour nous en faire obéir, nous gouvernons aussi le corps tout entier. Voyez encore les vaisseaux ; tout grands qu’ils sont et quoique poussés par des vents impétueux, ils sont conduits par un très petit gouvernail au gré du pilote qui les dirige. Ainsi la langue est un tout petit membre, mais de quelles grandes choses elle peut se vanter ! Voyez, une étincelle peut mettre le feu à une grande forêt ! La langue aussi est un feu, un monde d’iniquité. N’étant qu’un de nos membres, la langue est capable d’infecter tout le corps ; elle enflamme notre vie, enflammée qu’elle est elle-même du feu de l’enfer. Toutes les espèces de quadrupèdes, d’oiseaux, de reptiles et d’animaux marins peuvent être domptés et ont été domptés par l’homme. Mais la langue, aucun homme ne peut la dompter ; c’est un fléau qu’on ne peut arrêter, elle est remplie d’un venin mortel. Par elle, nous bénissons le Seigneur et notre Père et, par elle, nous maudissons les hommes qui ont été faits à l’image de Dieu. De la même bouche, sortent la malédiction et la bénédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. Est-ce que, de la même ouverture, la source fait jaillir l’eau douce et l’eau amère ? Mes frères ; est-ce que le figuier peut produire des olives, ou la vigne des figues ? Ainsi une source salée ne peut donner de l’eau douce. qui, parmi vous, est sage et intelligent ? Qu’il fasse voir à l’œuvre, dans la suite d’une bonne vie, sa modération et sa sagesse. Mais si vous avez, dans vos cœurs, un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Une pareille sagesse ne descend pas d’en haut ; elle est terrestre, charnelle, diabolique. Car, là où il y a jalousie et esprit de contention, là est le trouble et toute action mauvaise. Mais la sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, condescendante, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie. Le fruit de la justice se sème dans la paix par ceux qui pratiquent la paix ”.