6 MAI - Saint Jean devant la Porte Latine. (double majeur).

“ Jeté dans une chaudière d’huile bouillante, le saint Apôtre Jean, protégé par la grâce céleste, en sortit sain et sauf, Alleluia ”
     
Nous célébrons aujourd’hui une fête secondaire d’Apôtre : Saint Jean devant la Porte Latine. C’est le jour anniversaire de la consécration de l’église située près de la Porta Latina, la porte sud-est de Rome. C’est là, d’après la tradition, qu’eut lieu le martyre de saint Jean.
     
1. Saint Jean. — A son disciple bien-aimé et son frère Jacques, le Christ avait promis “ son calice ”, c’est-à-dire le martyre. “ Pouvez-vous boire le calice que je boirai ? ” “ Nous le pouvons. ” Le Seigneur leur dit : “ Quant à mon calice, vous le boirez... ”. Par ailleurs, le Christ dit de saint Jean, après sa Résurrection : “ Si je veux qu’il reste ainsi jusqu’à mon retour... ” (Jean XXI, 22). Aux temps apostoliques. on interprétait cette parole en ce sens que r Apôtre ne mourrait pas. Mais saint Jean rectifia lui-même cette opinion en expliquant que le Seigneur avait parlé de sa mort naturelle à la différence de la mort violente de Pierre. La tradition raconte que, durant la persécution de Domitien, vers l’an 100 ap. J.-C., saint Jean fut martyr de volonté et d’intention. Il fut jeté dans une chaudière d’huile bouillante devant la Porte Latine et rendit ainsi témoignage au Christ. Il resta cependant sain et sauf et sortit de la chaudière plus vigoureux qu’avant. Cette fête est en relations avec l’ancienne fête de saint Jacques le Majeur (1er mai). On voulait, après le martyre de saint Jacques, célébrer le martyre non sanglant de son frère Jean.
     
La messe est du commun d’un martyr pendant le temps pascal (Protexisti). V. Appendice, page 577. L’Évangile, seul est propre ; il contient le beau passage où le Christ promet le martyre à son Apôtre bien-aimé : “ Quant à mon calice, vous le boirez ”). Maintenant, le désir de saint Jean a été accompli. Il règne là-haut, assis à côté du Christ.
     
2. Dans la prière des Heures, saint Jérôme décrit, d’une manière brève et exacte, l’importance de l’Apôtre. Il parle aussi de son martyre : “ Jean était Apôtre, évangéliste et prophète. Il était Apôtre, car il écrit à la communauté chrétienne comme un docteur. Il était évangéliste, ce que n’a été aucun Apôtre sauf Matthieu. Il fut prophète, car, dans l’île de Patmos où il fut exilé par l’empereur Domitien à cause de sa foi au Christ, il eut la vision de l’Apocalypse dans laquelle il prédit de nombreux événements futurs. A son sujet, Tertullien raconte (De praescriptione 36) qu’il fut jeté, à Rome, dans une chaudière d’huile bouillante d’où il sortit plus jeune et plus vigoureux. Son évangile aussi a plusieurs avantages sur les trois autres. Matthieu commence l’histoire de Jésus comme celle d’un homme quand il écrit : Livre de la génération de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. Luc commence au sacerdoce de Zacharie ; Marc à la prophétie de Malachie et d’Isaïe. Le premier a comme symbole la figure d’un homme, à cause de la généalogie ; le second la face d’un taureau, à cause du sacerdoce ; le troisième la figure d’un lion, à cause de la voix qui crie dans le désert : “ Préparez les voies du Seigneur, rendez droits ses sentiers ”. Quant à notre Jean, il s’envole comme un aigle jusqu’aux hauteurs célestes et parvient jusqu’au Père lui-même quand il dit : “ Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu ”.