5 MAI - Saint Pie V, pape et confesseur (double)

La chrétienté doit à saint Pie V le missel et le bréviaire.
      
1. Saint Pie V. — Jour de mort : 1er Mai 1572. Tombeau : dans l’église Sainte-Marie-Majeure, à Rome. Vie : Pie V (précédemment frère Michel Ghislieri) est le dernier pape qui ait été canonisé. Il fut d’abord dominicain et travailla beaucoup pour le maintIen de la pureté de la foi. Il fut élevé en 1566 sur la Chaire de Saint-Pierre. Il travailla sans relâche à faire appliquer les réformes du concile de Trente. Grande aussi est son importance dans le domaine de la sainte liturgie. Il publia en 1566 le catéchisme romain, ouvrage important qui se trouve aujourd’hui dans les mains de tous les prêtres. Par la publication du bréviaire (1567) et du missel (1570), il établit l’unité de la liturgie dans l’Église romaine. On sait que, grâce à ses efforts et surtout à ses prières, la flotte chrétienne remporta sur les Turcs la victoire de Lépante (6 octobre 1570). C’est à cette occasion que fut instituée la fête du Rosaire. Dans sa vie privée, saint Pie V fut un modèle de piété et d’ascèse. — La messe est du commun des Souverains Pontifes (Si diligis). L’oraison propre fait ressortir que “ Dieu a choisi le saint pape Pie pour la rénovation du culte divin ”. Nous pouvons, aujourd’hui, placer le travail de l’apostolat liturgique sous le patronage du saint pape, ami de la liturgie.
      
2. Sa dernière sortie[1] — Rien n’est émouvant comme la dernière sortie du saint pape. Il franchit la porte du Vatican, la dernière fois, le 21 avril 1572, dix jours avant sa mort. Bien que déjà malade, il voulut visiter les sept églises principales de Rome. Il espérait, comme il le disait, voir bientôt les martyrs au ciel. Il suivit à pied la longue et mauvaise route qui va de Saint-Paul à Saint-Sébastien. Quand il arriva enfin, épuisé, au Latran, son entourage le pria de monter dans une chaise à porteurs ou bien de remettre la fin de son pèlerinage au lendemain. Il répondit : Qui fecit totum, ipse perficiat opus (que celui qui a tout fait achève l’œuvre), et il continua son chemin. Ce n’est que vers le soir qu’il rentra au Vatican. Il se fit encore lire les sept psaumes de la pénitence et l’histoire de la Passion de Jésus. Il n’avait plus la force, en entendant le nom de Jésus, d’enlever sa camaura (calotte). Le 28 avril, il essaya de célébrer la sainte messe, mais il ne le put pas. Muni des derniers sacrements, il rendit son âme à Dieu, le 1er mai. Ses dernières paroles furent une prière du bréviaire.
Pour que nos cœurs goûtent sans fin
En toi, Jésus, la joie pascale,
Préserve de la mort fatale
Ceux que lava ton sang divin.
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[1] Schuster : Liber Sacmmentorum, VII, p. 143