28 AVRIL - Saint Paul de la Croix, confesseur (double). Saint Vital, martyr.

Avec le Christ, je suis attaché à la Croix (Introït).
     
1. Saint Paul. — Jour de mort : 18 octobre 1775. Tombeau : à Rome, dans l’Église de Saint-Jean et Saint-Paul, sur les flancs du Coelius. Image : On le représente comme Passioniste, avec les instruments de la Passion. Vie : Le saint naquit en Italie (en 1693). Il eut dès sa jeunesse une grande dévotion pour le Sauveur crucifié, dont il fit l’objet de ses longues et fréquentes méditations. Il mortifiait son corps indocile par les veilles, la discipline et le jeûne. Chaque vendredi, il prenait comme boisson un mélange de vinaigre et de fiel. Dans son désir du martyre, il voulut se joindre à l’expédition que les Vénitiens entreprenaient contre les Turcs. Il reconnut cependant que telle n’était pas la volonté de Dieu. Il renonça aux armes pour se consacrer de toute son âme à un autre combat pour la défense de l’Église et le salut des âmes. Ordonné prêtre, il fonda la congrégation des “ Passionistes ”, dont le but était la méditation de la Passion et la conversion des pécheurs par des sermons de pénitence sur la Passion du Seigneur. Il avait un grand zèle des âmes et ses sermons eurent beaucoup de succès. Il mourut dans un âge avancé, le 18 octobre 1775. Son corps repose dans l’église de Saint-Jean et Saint-Paul, sur les flancs du Coelius. Cette église est encore celle de la curie généralice de l’Ordre. Cet Ordre a connu une grande diffusion et fait beaucoup de bien.
     
Pratique : Quand saint Paul de la Croix célébrait la messe, il ne pouvait s’empêcher de verser des larmes d’amour compatissant. Lui aussi nous enseigne cette grande vérité que c’est par la liturgie qu’on rend à la Passion du Christ le culte le plus grand et le plus continuel. Chaque chrétien doit traduire dans sa vie son amour pour le Crucifié.
     
2. Saint Vital était le compagnon de saint Agricola. Il vint à Ravenne au moment où le médecin Ursicinus, qui avait été condamné à mort à cause de la foi chrétienne, était conduit au supplice. Remarquant qu’Ursicinus, à cause des tortures effroyables, allait être ébranlé dans sa fermeté, il lui cria : “Ursicinus, tu en as guéri d’autres, prends bien garde de ne pas blesser mortellement ton âme ”. Encouragé par cette adjuration, Ursicinus reçut avec joie la couronne du martyre. Vital fut à son tour arrêté et torturé, puis jeté dans une fosse profonde où il mourut (vers 70). Les corps des saints martyrs Vital et Agricola furent découverts à Bologne en 393. Saint Ambroise assistait à la translation ; il réserva quelques reliques pour Florence. A Ravenne, l’empereur Justinien éleva la magnifique Église qui subsiste toujours et qui est riche en mosaïques intéressantes du point de vue liturgique. Rome possède aussi une église de station dédiée aux Saints martyrs (vendredi après le deuxième dimanche de Carême).
     
3. La messe (Christo confixus). — La messe est composée spécialement en considération de la vie du saint ; c’est une louange de la mystique dont le Christ est le centre, une louange de l’amour de la Croix. La messe commence par les célèbres paroles de saint Paul : “ Avec le Christ je suis attaché à la croix ; je vis, mais ce n’est plus “ moi” qui vis, c’est le Christ qui vit en moi... ”. Le verset du psaume chante le zèle du saint pour les âmes. Ces deux pensées, amour de la Croix et zèle des âmes, sont aussi exprimées dans l’Épître : “ Si nous souffrons avec lui, nous serons glorifiés avec lui” (Allel.). Dans l’Évangile, nous voyons dans le saint un successeur des 72 disciples que le Seigneur envoie dans la pauvreté et en leur recommandant de limiter leurs besoins. Les chants choisis pour les deux processions eucharistiques sont d’une grande beauté. A l’Offertoire, nous entrons dans la mort du Seigneur qui s’est livré pour nous comme oblation et hostie. A la Communion, nous prenons part (Communicantes — Communion) à la Passion du Christ et, par avance, à la glorification.