17 AVRIL - Saint Anicet, pape et martyr (simple).

Obéissance envers le Pape, même dans les petites choses.
      
Nous célébrons aujourd’hui un pape martyr dans le temps pascal, toutefois son martyre est douteux.
       
1. Saint Anicet, le dixième successeur de saint Pierre, gouverna l’Église de 157 à 165. En son temps, il se passa maint événement mémorable dans l’Église de Dieu ; c’est précisément à cette époque que l’hérésie du gnosticisme atteignait son apogée et que ses apôtres, Valentin et Marcion, venaient à Rome ; sous son règne, saint Polycarpe vint à Rome pour régler la question de la date de Pâques. D’autres hommes importants séjournèrent aussi alors à Rome : saint Justin, martyr (v. 14 avril), qui y composa sa seconde apologie ; le célèbre savant judéo-chrétien Hégésippe. Sous le pontificat de saint Anicet, l’Église de Dieu fut persécutée par l’empereur Marc-Aurèle. Une ordonnance du saint pape nous a été transmise : il défendit aux clercs de se livrer à un soin mondain et vain de la chevelure. Son tombeau est au Vatican, auprès de celui de saint Pierre. Les fidèles qui participent au culte liturgique doivent penser, eux aussi, que les parures mondaines et vaines ne leur conviennent pas. Ils sont en la présence de Dieu, de la Sainte Vierge et des anges, en présence de leurs représentants avec lesquels ils sont en communion étroite. C’est pourquoi des communautés liturgiques conscientes et zélées prennent, dans les questions de vêtements et de parure, une autre attitude que le monde moderne.
         
2. La messe (Si diligis). — L’ancienne messe était en relation plus directe avec le martyre de saint Anicet. On peut cependant relever dans la nouvelle quelques allusions intéressantes. Dans le verset de l’Introït, le martyr remercie Dieu de l’avoir relevé et de n’avoir pas permis à ses ennemis de se réjouir à son sujet. C’est pour ainsi dire le commentaire du texte de la Sagesse employé comme leçon dans une messe du commun des martyrs : “ S’ils ont souffert des tourments à la face des hommes, leur espérance est néanmoins pleine d’immortalité ”. Tel est bien le cas de saint Anicet, dont le nom signifie l’invincible. L’Épître, à son tour, fait allusion aux quelques souffrances subies en ce monde et à la gloire qui leur a succédé. Si l’Évangile relate la confession de saint Pierre, nous ne pouvons pas oublier que le mot “ confession” exprime, dans le langage de l’ancienne liturgie, une relation particulière avec le martyre. Le martyr est, en effet, “ confesseur ” au sens le plus élevé du mot : il a “ confessé ” le Christ et la foi devant les hommes ; maintenant le Christ et avec lui tout le royaume de Dieu le confessent, comme un vainqueur couronné.
         
Les autres textes de la messe, relatifs à la primauté de Pierre, trouvent une application dans un des rares événements connus de la vie de saint Anicet. L’évêque de Smyrne, saint Polycarpe, vint à Rome pour soumettre au pape la question pendante de la date de la fête de Pâques. Le fait est d’autant plus significatif que Polycarpe était un disciple immédiat de saint Jean ; sa démarche proclamait donc avec éclat la reconnaissance de la primauté de la chaire apostolique et romaine. C’est encore là une “ confession ”. C’est celle que l’Église demande à tous ses enfants et c’est pour réagir contre les attaques dont est l’objet le Saint-Siège que S. S. Pie XII a voulu, en janvier 1942, rendre obligatoire la célébration d’un office spécial des Souverains Pontifes, en rejetant au besoin dans la pénombre la gloire des martyrs, pour mieux faire ressortir leur primauté. Le pape dit expressément : “ Si, de tout temps, les puissances de l’enfer ont dirigé des attaques vaines, mais persistantes, acharnées et cruelles, contre l’inébranlable solidité de la pierre apostolique, aujourd’hui les ennemis de l’Église s’en prennent directement aux Pasteurs suprêmes en personne et tentent de les salir de leurs sarcasmes éhontés ”. Le martyre subi par tant de papes, s’ajoutant au caractère divin de leur institution et de leur mission, doit inspirer aux fidèles une vénération pleine d’amour pour ceux à qui ont été remises les clefs du royaume des cieux.