12 MAI - Saint Nérée et Saint Achillée, Saint Pancrace, martyrs ; Sainte Domitille, vierge.


Ils se réjouissent de triompher grâce à leur confession du Christ.
        
1. Les Saints. — Sainte Domitille était nièce du consul Flavius Clemens qui était cousin de l’empereur Domitien. Elle demeura vierge et fut reléguée à cause de sa foi chrétienne dans l’île Pontia où, au témoignage de saint Jérôme, elle “ subit un long martyre ” — Les deux frères Nérée et Achillée étaient soldats. “ Ils avaient pris le service des armes et ils remplirent un cruel métier en obéissant aux ordres du tyran. Ils déposèrent soudain leur rage. Convertis, ils s’enfuient et quittent le camp infâme de leur général. Ils jettent leur bouclier, leur cuirasse et les armes sanglantes et ils se réjouissent de triompher grâce à leur confession du Christ ” (C’est ainsi que le pape saint Damase décrit leur vie dans l’épitaphe qu’il composa). Les actes du martyre de ces saints contiennent sans doute beaucoup d’ornements légendaires, mais le fond est historique. Ils étaient au service de sainte Domitille ; ils auraient été baptisés par saint Pierre ; ils moururent martyrs. Leurs ossements reposent avec ceux de sainte Domitille, dans l’église de leur tombeau. Saint Pancrace était d’une famille-distinguée. Il avait 14 ans quand il vint à Rome sous le règne des empereurs Dioclétien et Maximien (vers 304). Il y fut baptisé par le pape et instruit dans la foi chrétienne. Arrêté plus tard pour cette raison, il se refusa énergiquement à sacrifier aux idoles et fut condamné à mort. Il offrit avec courage son cou au glaive. La nuit suivante, une pieuse matrone recueillit son corps, l’oignit de baume et l’ensevelit sur la voie Aurelia. Le saint est considéré comme le patron de la fidélité au serment. Au-dessus de sa tombe, le pape Symmaque construisit, vers 500, une basilique qui devint église de station (v. le dimanche blanc : saint Pancrace exhorte les néophytes à rester fidèles à leur serment du baptême). Le saint de la fidélité au serment nous exhorte, nous aussi, à ne faire des serments qu’avec discrétion et à garder fidèlement la parole donnée, à plus forte raison le serment : soyons fidèles aux promesses du baptême, aux engagements du mariage, aux vœux du sacerdoce, au serment professionnel.
          
2. L’antique messe a, en plus des textes du commun, de beaux textes propres qui ont une relation particulière avec nos saints martyrs. Le psaume 33 (le Psaume du Bon Pasteur) retentit dans la messe à l’Introït et à la Communion (ceci est toujours un signe de haute antiquité). L’Évangile du fonctionnaire royal a été choisi en considération des saints martyrs qui furent au service de l’empereur, en considération aussi du saint jeune homme Pancrace. A la messe, aussi, “ Jésus descend et guérit ” ; il nous guérit, comme le fils malade du fonctionnaire royal.
         
3. Une antique prédication pour notre fête. — Il y a plus de 1300 ans, le grand pape liturgique, saint Grégoire le Grand, fit une belle homélie sur l’Évangile d’aujourd’hui dans la basilique de nos saints martyrs (la messe remonte donc au moins à cette date). Citons-en quelques extraits : “ Frères, honorez dans votre prochain non pas les biens de ce monde, mais plutôt l’image de Dieu. Estimez, en vous et dans les hommes, moins ce qu’ils possèdent que ce qu’ils sont. Voyez ces saints devant la tombe desquels nous nous tenons ; ils ont foulé aux pieds le monde florissant. Ils ont méprisé une longue vie, un bien-être constant, la richesse, la bénédiction des enfants, le repos et le bonheur. Le monde florissait autour d’eux, mais il était déjà flétri dans leur cœur. Voyez, chrétiens, le monde se flétrit et meurt en lui-même : doit-il continuer à être florissant dans vos cœurs ? Partout nous guettent la mort, le chagrin, les tristes soucis ; de tous côtés, nous sommes mortifiés et rassasiés d’amertume. Et pourtant, fous que nous sommes, nous aimons avec des désirs charnels cette amertume ; nous nous attachons à ce monde qui périt. Et comme nous ne pouvons le retenir dans sa chute, nous tombons avec lui. La fragilité du monde nous montre pourtant, d’elle-même, qu’il n’est rien et ne mérite pas qu’on s’y attache. Chers frères, attachez plutôt votre cœur aux choses éternelles afin que vous parveniez à la gloire céleste, puisque vous tenez déjà à la foi par Jésus-Christ, Notre Seigneur, qui vit et règne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit pendant les siècles des siècles Amen ”.