VENDREDI DANS L’OCTAVE DU SAINT-SACREMENT

Grandeur terrible du sacerdoce.
            
Pendant huit jours, nous allons méditer, sans nous laisser distraire par d’autres fêtes, le mystère central du christianisme (la Fête-Dieu, comme celle de l’Épiphanie, a une Octave de second ordre qui écarte les fêtes doubles). Nous célébrerons tous les jours la messe du Saint-Sacrement. Nous réciterons l’office de la fête ; seules, les neuf leçons sont propres. C’est dans ces leçons que nous chercherons un objet nouveau d’édification. 
              
1. La prière des Heures. — Saint Thomas continue de nous instruire sur la fête. Nous entendons quelques explications liturgiques authentiques. “ Il convient à la dévotion des fidèles de commémorer solennellement l’institution d’un sacrement si salutaire et si admirable. Par cette commémoration, en effet, nous vénérons le mode ineffable de la présence divine dans le sacrement ; nous louons la puissance de Dieu qui, dans ce mystère, opère tant de merveilles ; enfin, pour un bienfait si salutaire et si suave, nous rendons à Dieu les actions de grâces qui lui sont dues. Sans doute, le jour de la Cène, jour où, comme on sait, ce sacrement fut institué, cette institution est spécialement mentionnée ; cependant, tout le reste de l’office du jour se rapporte à la Passion du Christ dont la célébration occupe l’Église, cette semaine là Or, pour que le peuple fidèle puisse célébrer l’institution d’un si grand sacrement par un office festival complet, le pontife romain, Urbain IV, dans sa dévotion pour ce sacrement, a fait cette pieuse ordonnance que le souvenir de cette institution serait célébré par tous les fidèles, le premier jeudi après l’Octave de la Pentecôte. Ainsi, après avoir usé pendant toute J’année de ce sacrement pour notre salut, nous célébrerons spécialement son institution à cette époque où le Saint-Esprit éclaira le coeur des Apôtres et leur apprit à comprendre pleinement les mystères de ce sacrement ”.
         
2. Lecture d’Écriture (1 Rois, II, 22-36). — La lecture d’aujourd’hui forme un pendant tout particulier aux radieuses pensées de la fête du Saint-Sacrement. Elle nous rapporte la malédiction prononcée contre les fils indigne :s du grand prêtre Héli. “ Héli était vieux. Il apprit comment ses fils agissaient à l’égard de tout Israël. Et il leur dit : Pourquoi faites-vous de telles choses ? Car j’apprends, de tout le peuple, vos mauvaises actions. Non, mes enfants, la rumeur que j’entends n’est pas bonne... Si un homme pèche contre un autre homme, il a quelqu’un pour intercéder pour lui auprès du juge ; mais si un homme pèche contre Dieu, qui pourra le défendre ? Mais ils n’écoutèrent point les paroles de leur père, car le Seigneur voulait les faire mourir ”.
          
Le jeune Samuel continuait à grandir et il était agréable à Dieu et aux hommes. Alors, un homme de Dieu vint trouver Héli et lui annonça le jugement de Dieu sur sa maison : ses descendants mourraient de bonne heure et seraient privés de leur fonction sacerdotale. Tu auras pour signe ce qui arrivera à tes deux fils, Ophni et Phinées. Ils mourront, tous les deux, le même jour. Et je susciterai un prêtre fidèle qui agira selon mon sens et mon coeur. Je lui bâtirai une maison stable et il marchera toujours devant mon oint ”. (Le sacerdoce parfait et fidèle est celui que le Christ a institué : la fête du Saint-Sacrement est aussi la fête de l’institution de ce sacerdoce).