VENDREDI APRÈS LE 1er DIMANCHE DE L’AVENT

La Vierge concevra
 
1. Lecture de l’Avent. — Le Prophète nous fait entendre la prophétie messianique de la naissance virginale du Rédempteur (VII, 10-15) (nous lisons aussi ce passage dans la messe Rorate). Isaïe (VII, 10-15) est envoyé vers le roi Achaz, avec mission de lui proposer de demander un signe miraculeux du ciel, comme preuve que Dieu l’aidera contre ses ennemis. Achaz refuse cette preuve de grâce avec dédain. C’est pourquoi Dieu promet un signe miraculeux dans l’avenir et en même temps un jugement pour Israël : Le Christ né de la Vierge Marie : “ En ces jours, le Seigneur parla ainsi à Achaz : demande pour toi un signe du Seigneur, soit dans les profondeurs de l’enfer, soit dans les hauteurs du ciel. Mais Achaz dit : je n’en demanderai pas et je ne tenterai pas le Seigneur. Alors le prophète parla : écoutez donc, écoutez vous autres de la maison de David. N’est-ce donc pas assez d’importuner les hommes que vous voulez importuner votre Dieu lui-même ? C’est pourquoi le Seigneur vous donnera lui-même un signe. Voici qu’une Vierge concevra et enfantera un fils et son nom sera appelé Dieu avec nous (Emmanuel), il mangera de la crème et du miel[1] jusqu’à ce qu’il puisse rejeter le mal et choisir le bien. ”[2]
 
Ce passage convient tout à fait à l’Avent. Le Prophète esquisse, devant nos yeux, une image charmante : la Vierge Mère avec le divin Emmanuel.
 
2. Chants de l’Avent. — C’est vers ce Rédempteur que l’Église soupire dans ses chants :
“ C’est le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ que nous attendons.
Il transformera notre pauvre corps et le rendra semblable à son Corps de gloire.
C’est pourquoi mettons de la sobriété, de la justice et de la piété dans notre vie en ce monde ; cependant nous attendons, dans la bienheureuse espérance, la manifestation de la gloire de notre grand Dieu ”.
“ Je t’en prie Seigneur, envoie Celui que tu dois envoyer,
Vois la misère de ton peuple.
Comme tu l’as promis, viens et délivre-nous,
Toi qui diriges le peuple de Joseph comme une brebis,
Toi dont le trône est au-dessus des Chérubins” (Répons).
Les chants qui accompagnent le lever et le coucher du soleil sont les suivants : “ Voici qu’il va venir l’Homme-Dieu, de la maison de David, il prendra place sur son trône, Alleluia ” (Ant. Ben.).
 
Dès le matin l’Église nous montre le soleil levant : Voyez le soleil se lever ; c’est ainsi que viendra le Seigneur. “ D’Égypte, j’ai rappelé mon Fils ; Il viendra pour sauver son peuple” (Ant. Magn.).
 
3. Les saints de l’Avent. — Pour vivre vraiment de la vie de l’Avent, il serait désirable que nous ne célébrions qu’un tout petit nombre de fêtes de saints. Quand on attend le Roi, ses serviteurs passent au second plan. C’est pourquoi nous n’insisterons pas sur les fêtes des saints, à moins que nous ne puissions faire entrer le culte des saints dans notre préparation à la fête de Noël. Nous envoyons les saints comme précurseurs au-devant du Roi qui va venir, ou bien nous nous revêtons de leur livrée, pour nous avancer nous-mêmes au-devant du Roi. En parcourant le calendrier des saints, nous essaierons d’établir une relation entre leur culte et l’Avent. Parfois, ce sera très facile, par exemple, pour sainte Lucie (Lucie = la brillante, reflet de la lumière de l’Avent). Un certain nombre de saints sont considérés, dans les habitudes populaires, comme des précurseurs de Noël, par exemple le grand bienfaiteur saint Nicolas. On n’a pas besoin de rappeler que la fête de l’Immaculée-Conception appartient tout à fait à l’Avent.
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[1] C’est-à-dire qu’il sera un fils des hommes ordinaire, fils de pauvres gens qui se nourrira d’aliments communs.
[2] Jusqu’à l’âge de raison.