SAMEDI DANS L’OCTAVE DU SAINT. SACREMENT

L’homme a mangé le pain des anges.
                
1. La prière des Heures. — Le grand prédicateur, saint Jean Chrysostome, nous parle de la dignité de ce grand sacrement : “ Revenons de cette table comme des lions qui soufflent le feu, devenus terribles pour le diable, et considérant notre chef (le Christ) qui nous témoigne une telle charité. En effet, les parents donnent souvent leurs enfants à élever à d’autres ; quant à moi, dit-il, je ne fais rien de tel, je vous nourris de ma chair et je m’offre moi-même à vous comme nourriture, car je veux que vous soyez tous nobles et je veux vous présenter une bonne espérance pour l’avenir. Car si je me suis moi-même livré pour vous, je ferai beaucoup plus encore dans l’avenir. Je voulais être votre frère ; c’est pourquoi, à cause de vous, j’ai pris chair et sang ; je vous livre, à mon tour, ce corps et ce sang par lesquels j’ai contracté une parenté avec vous. Faisons donc attention à nous, mes très chers, nous qui jouissons de tels biens. Quand nous sommes tentés de dire quelque chose de honteux, quand nous sommes entraînés par la colère ou en butte à quelque autre passion, rappelons-nous de quels biens nous avons été jugés dignes. Que cette pensée éloigne de nous les tendance : pécheresses. Nous tous qui participons à ce corps, qui goûtons à ce sang, rappelons-nous que nous recevons celui qui trône là-haut, qui est adoré des anges, qui est tout près de la divine majesté. Hélas ! que de voies de salut s’offrent à nous ! Il a fait de nous un seul corps avec lui ; il nous a fait participer à son corps et aucun de ces dons ne nous détourne du mal ”. Quelle parole saisissante !
           
2. Lecture d’Ecriture (1 Rois, III, 1-19). — Le jeune Samuel était, en tout, l’opposé des deux fils impies d’Héli. Il servait avec fidélité et conscience devant la face du Seigneur et était “ agréable aussi bien à Dieu qu’aux hommes ”. Il accomplissait son service qui consistait à ouvrir et à fermer les portes de la maison de Dieu et à s’acquitter d’autres emplois. Dieu le jugea digne de ses révélations. Un jour qu’il dormait dans la maison de Dieu, c’est-à-dire dans le vestibule du Tabernacle où l’on avait dressé des tentes pour les lévites de service, la voix de Dieu appela l’enfant : “ Samuel, Samuel ”. Samuel pensa qu’Héli l’avait appelé et avait besoin de ses services. Il se rendit immédiatement auprès de lui et lui dit : “ Me voici, parce que tu m’as appelé ”. Héli lui répondit : “Je ne t’ai pas appelé ; retourne dormir ”. La même chose se renouvela deux fois. Héli, alors, se rendit compte que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant et il lui dit : “ Si tu es encore appelé, dis : parle, Seigneur, ton serviteur écoute ”. De fait, le Seigneur l’appela une quatrième fois et Samuel répondit : Parle, Seigneur, ton serviteur écoute. Alors, le Seigneur lui fit cette révélation : “ Voici que je vais faire dans Israël une oeuvre que personne n’entendra sans que les oreilles lui tintent. En ce jour-là, je ferai tomber sur Héli tout ce que j’ai promis au sujet de sa maison... Je lui ai dit que j’allais juger sa maison à jamais, à cause du crime dont il avait connaissance et par lequel ses fils se sont rendus indignes sans qu’il les ait châtiés ”. Samuel craignait de communiquer cette révélation à Héli. Héli l’ayant forcé, il lui raconta tout sans rien lui cacher. Héli répondit : C’est le Seigneur ; ce qui lui semble bon, qu’il le fasse !