Office de la Sainte Vierge pendant l’avant-Carême.

La noblesse de l’état chrétien ne peut pas trouver une plus belle expression que dans l’image de la Mère de Dieu. Le Christ lui-même nous a dessiné cette merveilleuse image, quand il a dit que ceux de ses disciples qui font la volonté de Dieu sont pour lui “ sa mère, son frère, sa sœur ”. Nous pouvons donc, d’après les paroles du Christ, participer à la dignité de la Mère de Dieu, et cela de deux manières : a) en accueillant en nous le “ Verbe de Dieu ” vivant, c’est-à-dire en écoutant, d’un esprit surnaturel, la parole de Dieu et en l’observant (cela se fait dans l’avant-messe) ; b) en recevant le “ Verbe de Dieu ” dans la Sainte Eucharistie ; de cette manière, nous participons, d’une manière plus haute encore, à la dignité de la maternité divine. Si nous avons bien devant les yeux ces pensées, un jour consacré à Marie, une messe de la Sainte Vierge sera toujours pour nous un grand événement. La pensée de la maternité divine traverse toute la messe comme un fil d’or. Dès l’entrée dans l’église, nous saluons la “ sainte Mère ” qui a porté le Roi du ciel et de la terre (l’église est sa figure), avec les paroles d’un vieux poète chrétien, Sedulius. Puis, nous entonnons le cantique des fiançailles (Ps 44) qui convient, plus qu’à tout autre, à la Vierge des vierges, Reine de tous les saints. Dans la leçon, c’est la divine Sagesse (c’est-à-dire le Christ) qui parle. Elle dit qu’elle a établi sa demeure dans la sainte cité de Sion et que, de là, elle a pris racine dans le peuple élu. Cela veut dire que le Christ est descendu dans le sein de la Vierge Marie, s’est fait Homme et a fondé la nouvelle Sion, l’Eglise. Ainsi la leçon exprime, d’une manière mystérieuse, la maternité corporelle et spirituelle de Marie, la maternité spirituelle de l’Église et de chaque âme chrétienne. “ Dans la communauté complète des saints, j’ai fait mon séjour. ” Comme cette parole est vraie précisément maintenant, à la messe ! La communauté rassemblée est l’image de l’Église ; dans le Saint-Sacrifice, le Christ, la divine Sagesse, descend miséricordieusement jusqu’à elle : la vigne divine y “ prend racine”. Dans l’Évangile, le Seigneur expose de nouveau la belle pensée de la maternité divine spirituelle ; il place, à côte, de la béatitude de la Mère de Dieu, la béatitude semblable de “ tous ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent ”. La “ Parole de Dieu ” est ici, dans l’esprit de la liturgie, le Fils de Dieu. A la Communion, les paroles de l’antienne s’appliquent aussi à l’Église et à l’âme : “ Bienheureux le sein de Marie qui a porté le Fils du Père éternel. ” Marie est ainsi le plus haut symbole de l’Église et de l’âme.