Station a Sainte Marie-Majeure
Ne soyez pas tristes ; la joie du Seigneur est notre
force
Quiconque vit avec l’Église célèbre aujourd’hui la messe
des Quatre-Temps !
La Messe (ExsuItate). — Le
mercredi des Quatre-Temps est toujours une journée consacrée à Marie ;
nous célébrons l’office dans le grand sanctuaire de Marie à Rome. La messe est
très ancienne, elle remonte à la plus haute antiquité ; nous le voyons
déjà aux trois lectures. L’Introït ressemble à un joyeux coup de clairon
destiné à célébrer solennellement la fête de la nouvelle lune ; on
chantait aussi le psaume 80 à la fête des tabernacles et à celle de la
néoménie. Dans la première leçon, le pâtre-prophète Amos décrit le règne
messianique par l’image de la fécondité des vignes et des jardins ; telle
doit être, à la fin de l’année liturgique, la fécondité du jardin de nos âmes.
La seconde leçon présente un épisode de l’histoire des Juifs : après le
retour de l’exil, Esdras lit aux Juifs, au “ premier jour du septième mois ”,
le texte de la loi qui est écouté dans l’enthousiasme et avec un profond
silence. Ainsi devonsnous, aux jours de renouvellement spirituel, nous enquérir
de la loi et renouveler notre alliance avec Dieu. La liturgie fait de la belle
dernière phrase le leitmotiv de la messe : “ Allez, mangez des viandes
grasses et buvez des liqueurs douces (Communion) ; envoyez une part
à ceux qui n’ont rien pu se préparer (Offrande), car saint est le jour
du Seigneur ; ne soyez pas tristes, la joie du Seigneur est notre force. ”
A l’offertoire et à la communion, ces paroles deviennent une réalité. Les deux
premières leçons nous présentent le renouvellement spirituel sous des images
empruntées à la nature et à l’histoire du salut ; l’Evangile nous
montre l’opération de la grâce dans la messe. Notre nature déchue est semblable
à l’enfant possédé ; elle est purifiée au baptême, mais l’Eucharistie doit,
pendant toute notre vie, chasser le démon, et la férie des QuatreTemps concourt
aussi à cet exorcisme, car “ cette espèce ne peut être chassée que par la
prière et par le jeûne ” (maintenant aux Quatre-Temps), (verset principal
de l’Evangile). — A l’Offertoire, nous apportons (comme aux
autres mercredis de Quatre-Temps) à l’autel notre obéissance entière aux
commandements de Dieu : “ Je médite tes commandements, car j’ai
pour eux un très grand amour. ” L’antienne de la communion, qui met
en lumière la pleine signification de la férie des QuatreTemps, est
particulièrement belle : “ Mangez des viandes grasses, buvez des
liqueurs douces, donnez une part à ceux qui n’ont rien pu préparer ; car
saint est le jour du Seigneur. Ne soyez pas tristes, la joie du Seigneur est
notre force. ” Cette antienne nous révèle quelque chose de la joyeuse foi
des chrétiens de la primitive Église.