MERCREDI APRÈS LE 1er DIMANCHE DE L’AVENT

La vigne du Seigneur est la maison d’Israël
     
1. Lecture de l’Avent. Aujourd’hui nous entendons encore de joyeux messages d’Avent. Nous lisons des extraits du 48 et du 58 chapitres d’Isaïe ; c’est une lecture qui réjouit le cœur. Le premier cantique est une prophétie messianique :
“ En ce jour le rejeton de Dieu sera en honneur Et le fruit de la terre aura fierté et gloire Pour ceux d’Israël qui sont sauvés,
Et voici ce qui arrivera : tous ceux qui seront laissés dans Sion
Et qui demeureront dans Jérusalem
Seront appelés saints,
Tous ceux qui sont inscrits dans le livre de vie à Jérusalem.
Quand le Seigneur aura lavé l’impureté de la fille de Sion
Et qu’il aura fait disparaître la tache sanglante de Jérusalem
Par le vent impétueux de son jugement et son souffle de feu,
Alors il viendra lui-même et sera présent sur toute place de Sion
Et dans toute réunion comme une nuée pendant le jour
Et comme l’éclat ardent du feu pendant la nuit.
Et il sera un toit d’abri contre la chaleur
Et une protection et un abri contre l’orage et la pluie.”
Ce joyeux message est accompli dans l’Église. Jadis, Dieu était présent parmi les Hébreux dans le désert sous la forme de nuée sainte pendant le jour et de colonne de feu pendant la nuit. Maintenant le Christ est présent dans son Église “ tous les jours jusqu’à la consommation des siècles ”.
Le second chant est saisissant : c’est une élégie du Christ à propos de la vigne stérile (la vigne est l’Église dans son abaissement, c’est l’âme humaine non rachetée) (Is. V, 1-7).
“Au nom de mon ami, je veux chanter un chant sur sa vigne :
Mon ami avait une vigne sur la hauteur grasse ;
Il la creusa et enleva les pierres et la planta de ceps
Et il bâtit une tour au milieu, il creusa un pressoir
Et il espérait qu’elle produirait des raisins, mais elle a produit du verjus.
Et maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda, jugez entre moi et ma vigne.
Qu’y avait-il à faire dans ma vigne que je n’aie pas fait ?
J’espérais qu’elle produirait des raisins et elle a produit du verjus.
Et maintenant je vais vous annoncer ce que je ferai à ma vigne.
Je détruirai sa haie pour qu’elle devienne un pâturage,
Je détruirai son mur pour qu’on la foule aux pieds
Et qu’il croisse des buissons d’épines ;
Je défendrai même aux nuages de l’arroser de pluie.
La vigne du Seigneur est la maison d’Israël,
Juda est sa plantation préférée ;
Il espérait des actes de bonté et voici des actes de sang,
Des actions droites et voici des actions perverses.”
2. Chants de l’Avent. — L’Église attend avec d’ardents désir le Rédempteur.
“ Notre Roi va venir, le Christ,
Celui que Jean annonça : l’Agneau va venir
Devant Lui, les rois fermeront leur bouche,
Les gentils l’adoreront” (Répons).
“ Dans les temps passés depuis longtemps, Ezéchiel donna sa prophétie :
Je vis une porte fermée.
Et voici que le Dieu éternel passa par cette porte pour le salut du monde
Et elle fut de nouveau fermée.”
Le Prophète fait ici allusion à la Vierge
Qui après son enfantement resta Vierge.
“ C’est là la porte que tu as vue,
Le Seigneur seul doit passer par cette porte” (Répons).
Au lever du soleil, l’Église chante : “ De Sion vient la doctrine, de Jérusalem la “ Parole du Seigneur”.
Au coucher du soleil, nous entendons la parole du Précurseur : “ Après moi vient un plus fort que moi et je ne suis pas digne de délier les courroies de sa chaussure ”.
3. Le bréviaire pendant l’Avent. — Il n’est pas un temps dans l’année dont l’office au bréviaire puisse se comparer avec celui de l’Avent. Nulle part on ne trouve tant de poésie, de sentiment, de variété. Nous sommes sous le charme d’une vision lyrique. Voici quel est le sens et la manière du bréviaire de l’Avent : une attente faite de contemplation joyeuse et de sentiment profond, un respect sincère pour le Roi qui va venir, un grand zèle à préparer dignement sa réception, un tendre désir de son retour, un jour, dans la gloire.
     
Les Matines sont la prière dramatique du jour, elles expriment, de la manière la plus parfaite, les sentiments qu’éprouve l’Église pendant l’Avent. L’Invitatoire nous donne la pensée principale du temps : nous allons au-devant du Roi qui va venir. Les hymnes chantent son triple avènement. L’Avent est le temps le plus poétique, le plus lyrique de l’année ; c’est pourquoi tout l’office contient des antiennes propres. Mais ce qu’il y a de plus beau, ce sont les répons qui sont d’une abondance et d’une richesse incomparables. Il faut ajouter à ces éléments la belle unité des leçons.
     
Le Prophète Isaïe nous conduit, à travers les longues nuits des quatre semaines de l’Avent, jusqu’à Noël. Le héraut du désert du Jourdain, lui aussi, fait entendre sans cesse les avertissements de sa voix austère. Ce qui donne a la poésie de l’Avent son charme et son complément c’est le tendre culte de Marie. On entend à travers tout l’Avent comme un doux Ave Maria, dont l’antienne de magnificat du premier dimanche donne les premiers accents : “ Ne crains pas, Marie... ”
     
Les antiennes de Vêpres, de Laudes, et des Petites Heures, nous annoncent, par avance, le doux bonheur de Noël et comptent parmi les plus beaux passages de tout le livre.
     
Il est temps aujourd’hui d’examiner de plus près l’Ordinaire de l’Avent (c’est-à-dire les textes qui ne changent pas). C’est dans ces textes que s’exprime de la manière la plus claire l’esprit de l’Avent.
A tierce : 
“ Voici venir le temps, dit le Seigneur, où je susciterai à David un rejeton juste ; il règnera comme Roi et sera sage ; il exercera le droit et la justice sur la terre ” (Jér. XXIII, 5).
Viens nous racheter, Seigneur Dieu des armées,
Montre-nous ton visage et nous serons sauvés.
A sexte : 
“ En ces jours, Juda sera racheté et Israël habitera dans la confiance ; et voici le nom dont on l’appellera (le Sauveur) : notre Seigneur juste (Jér. XXIII, 6).
Fais-nous voir, Seigneur, ta miséricorde et donne-nous ton salut ;
Souviens-toi de nous, Seigneur, dans ta bienveillance pour ton peuple,
Visite-nous dans ton salut.
A none : 
“ Son temps est tout près de venir et ses jours ne seront pas éloignés, le Seigneur aura pitié de Juda et Israël sera sauvé ” (Is. XIV, 1).
Sur toi, Jérusalem, le Seigneur se lèvera comme le soleil
Et sa gloire apparaîtra en toi.
Viens, Seigneur, ne tarde pas,
Remets à ton peuple ses méfaits.