MERCREDI APRÈS LA SEPTUAGÉSIME

Le quatrième jour de la Création : le soleil est le symbole du Christ.
     
1. Évangile du dimanche. — Au coucher du soleil, nous chantons encore une Antienne tirée de l’Évangile du dimanche : “ Prends ce qui est à toi et va-t’en, car je suis bon, dit le Seigneur. ” Etre content de son sort dans la vie, c’est la marque d’un vrai chrétien. Dieu est “ bon ”. Cette vérité devrait toujours retentir dans notre cœur et le remplir de reconnaissance. Dans ce sentiment de reconnaissance, chantons le Magnificat.
     
Le symbolisme animalier de l’ancienne Église : L’art chrétien antique, tel que nous le retrouvons dans les catacombes et les anciennes basiliques, aimait beaucoup le symbolisme. Ce sont surtout les animaux et les plantes qui fournissent des images et des symboles aux réalités surnaturelles. Ces images n’ont, pour ainsi dire, que deux tendances : elles symbolisent l’au-delà ou la vie cultuelle de l’Église ; souvent même elles réunissent les deux objets. Il est très important de le savoir, car ceci nous montre que les premiers chrétiens vivaient entièrement de la liturgie et que, d’autre part, leur espérance de la vie future était fortement ancrée. C’est aussi le but du mouvement liturgique de donner cet esprit du christianisme antique à la chrétienté d’aujourd’hui, afin de la tirer de la piété subjective et terrestre. De ce point de vue, on a donc raison d’entretenir les antiques symboles chrétiens. En cette semaine justement, qui est consacrée au récit de la création, il faudrait considérer avec plus d’intérêt les symboles. Nous rencontrons le paon qui est à la fois le symbole de l’immortalité et de la vie divine que nous puisons dans l’Eucharistie (le paon picorant des raisins) ; la colombe qui est l’image de l’âme, laquelle puise également la vie divine ; l’agneau qui est l’image de l’Agneau divin, mais aussi du chrétien qui suit le Bon Pasteur ; le poisson qui est le symbole très usité du Christ, mais aussi du chrétien (symbole du Baptême et de l’Eucharistie) ; le phénix qui se brûle et renaît rajeuni de ses cendres, symbole de la résurrection ; l’aigle, symbole des chrétiens ; le cerf qui soupire après les sources d’eau, symbole du rafraîchissement, ici-bas par le Baptême et l’Eucharistie, là-haut par la gloire et la résurrection. Signalons ici particulièrement le symbole d’Orphée qui est même emprunté à la mythologie païenne. Orphée, aux sons de sa lyre, charmait les bêtes sauvages. Dans l’antique symbolisme chrétien, il représente le Christ qui, par sa doctrine, attire et transforme les hommes que leurs passions rendent semblables à des bêtes fauves. 
     
2. Lecture de l’Écriture (Gen. III, 1-10). — Nous lisons le second acte et le plus important de la trilogie de nos premiers parents : la chute originelle. C’est un des passages les plus importants de la Sainte Écriture et, en même temps, la lecture principale de toute la semaine. Dans le vestibule du sanctuaire du temps de Carême est suspendu le tableau de la faute originelle.
“ Le serpent était le plus rusé de tous les animaux de la terre que Dieu avait faits. Il dit à la femme : Pourquoi le Seigneur vous a-t-il ordonné de ne pas manger de tout arbre du jardin ? La femme lui répondit : Nous mangeons des fruits des arbres qui sont dans le jardin, mais des fruits de l’arbre qui est au milieu du jardin Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Mais le serpent dit à la femme : Non, vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, du jour où vous aurez mangé des fruits de cet arbre, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. Alors la femme vit que (le fruit de) l’arbre était bon à manger, beau à voir et d’aspect agréable et elle prit du fruit de l’arbre et elle en donna à son mari qui en mangea. Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils remarquèrent qu’ils étaient nus et ils tressèrent des feuilles de figuier et s’en firent des ceintures. Et ayant entendu la voix de Dieu, le Seigneur, qui marchait dans le jardin au souffle frais de l’après midi, Adam se cacha, ainsi que sa femme, devant la face du Seigneur parmi les arbres du jardin. “
Résolution du quatrième jour de la Création : Le soleil, la lune et les étoiles sont des bienfaits de Dieu dont je profite, moi aussi. Le soleil est l’image du Christ ; la lune, l’image de la Mère de Dieu ; les étoiles nous rappellent l’étoile des Mages. Combien de fois, le soleil surtout est-il nommé dans la liturgie!