MARDI APRÈS LA SEPTUAGÉSIME

Le troisième jour de la création : les plantes de l’âme sont les vertus.
     
1. Évangile du dimanche. — L’Antienne du coucher du soleil chante : “ Le père de famille dit : mon ami, je ne te fais pas tort, ne sommes-nous pas convenus ensemble d’un denier ? Prends ce qui est à toi et va-t’en. “ Comme il est beau de voir l’Église faire entendre, pendant toute la semaine, les échos de l’Évangile du dimanche ! Ne discutons pas, nous non plus, avec Dieu quand apparemment notre lot est plus mauvais que celui des autres. Même alors doit se manifester notre confiance en Dieu et notre amour pour lui ; nous devons accepter avec reconnaissance et joie toute notre vie des mains de notre Père céleste.
     
2. Lecture d’Écriture (Gen. Il,4-15). — Après l’introduction (le récit de la Création) vient la première partie (Gen. Il, 4-IV, 26) qui parle de nos premiers parents et de leurs enfants. Cette partie se divise en trois sections d’une belle ordonnance architecturale ; c’est comme une trilogie : 1. La création des hommes. 2. La chute originelle (chap. II). 3. Le fratricide. La section intermédiaire est la principale, la première est l’introduction et la condition préalable, la troisième indique les effets du péché originel chez les premiers descendants d’Adam et d’Ève.
“ Ainsi donc Dieu forma l’homme du limon de la terre et souffla sur son visage un souffle de vie et ainsi l’homme devint un être animé. Or le Seigneur avait, dès l’origine, un jardin de délices et il y plaça l’homme qu’il avait créé. Et le Seigneur fit pousser du sol toutes sortes d’arbres beaux à voir et agréables à manger et l’arbre de la vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Et un fleuve sortait du lieu de plaisir pour arroser le jardin et de là, il se partageait en quatre bras... Ainsi Dieu le Seigneur prit l’homme et le plaça dans le jardin de délices pour qu’il le cultivât et le gardât. Et il lui ordonna et lui dit : tu peux manger de tous les arbres du jardin, mais de l’arbre de la science du bien et du mal tu ne dois pas manger ; car au jour où tu en mangeras tu mourras de mort. Dieu le Seigneur dit aussi : Il n’est pas bon pour l’homme qu’il reste seul ; faisons-lui donc une aide qui lui soit semblable. Et le Seigneur Dieu, ayant formé de la terre tous les animaux de la terre et tous les oiseaux du ciel, les amena à Adam pour voir comment il les appellerait, car le nom que donna Adam à chaque être vivant, c’est son nom. Et Adam donna les noms qui leur convenaient, à tous les animaux domestiques et à tous les oiseaux du ciel et à toutes les bêtes de la terre ; mais, pour Adam, il ne se trouvait pas d’aide semblable à lui. C’est pourquoi Dieu envoya un profond sommeil sur Adam, et, quand il fut endormi, il prit une de ses côtes et reforma la chair à sa place. Et Dieu forma, de la côte qu’il avait prise à Adam, une femme et l’amena à Adam. Et Adam dit : Celle-ci, cette fois, est os de mes os et chair de ma chair. On l’appellera Virago parce qu’elle a été prise de l’homme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils seront deux dans une seule chair. Or ils étaient tous les deux nus, Adam et sa femme, et ils n’en avaient point honte. “
Très importants du point de vue liturgique sont les deux arbres du paradis terrestre. L’arbre de vie, dont les fruits avaient le pouvoir mystérieux de conserver la vie terrestre, est une image de l’Eucharistie. L’arbre de la science du bien et du mal fait le pendant de l’arbre expiatoire de la Croix : “ Dieu a fondé le salut du genre humain sur le bois, afin que du principe de la mort sortît aussi la vie et que celui qui avait été vainqueur par le bois (le démon), fût aussi vaincu par le bois par le Christ (Préface de la Croix). “
     
La création mystérieuse de la femme a aussi sa signification liturgique. Saint Augustin dit à ce sujet : “ Ceci a été dit en figure ou bien a été fait en figure, mais, assurément, ce n’est pas sans une intention profonde de Dieu que cela a été dit ou fait :c’est un mystère.” Le fait est pour la liturgie un symbole du Christ et de l’Église. Adam est l’image du Christ ; Ève, de l’Église. Le divin Adam est endormi du sommeil de la mort ; de son côté sort Ève, l’Église (le sang et l’eau, symboles des deux sacrements principaux).
     
Résolution du troisième jour de la Création. La création des plantes doit nous exciter à la reconnaissance envers Dieu. Les plantes sont chères et précieuses à la liturgie. Comment pouvons-nous faire rentrer le monde des plantes dans la vie liturgique ? (décoration de l’autel, Quatre-Temps, froment, vin, huile, la rose d’or). Les plantes nous rappellent la parure qui doit orner notre âme : les vertus.
“ Qu’à notre esprit sec et meurtri
Ta grâce soit la fraîcheur pure,
Que nos pleurs lavent la souillure
Du vice honteux qui nous flétrit” (Hymne Vêpr.).