LUNDI APRÈS LE 4ème DIMANCHE DE L’AVENT

Le sceptre ne sortira pas de Juda
     
1. Lecture de l’Avent. — Le prophète nous adresse aujourd’hui une exhortation. (Chap. LVIII) :
“ Donne ton pain à celui qui a faim
Et mène les pauvres et ceux qui sont sans abri dans ta maison :
Si tu vois quelqu’un nu, habille-le
Et ne méprise pas ta chair.
Alors ta lumière se lèvera comme l’aurore
Et tu ne tarderas pas à trouver la guérison ;
Ta justice marchera devant toi
Et la gloire du Seigneur t’accompagnera.
Appelle alors et le Seigneur t’écoutera,
Crie et il dira : Me voici.
Si tu donnes abondamment à ceux qui ont faim
Et si tu consoles les affligés
Ta lumière brillera dans l’obscurité
Et ta puissance sera comme la clarté de midi.
Le Seigneur t’accordera pour toujours le repos
Et remplira ton âme de clarté
Et affermira ta force.
Tu seras comme un jardin bien arrosé
Et comme une source intarissable.
Par toi les antiques ruines seront de nouveau bâties
Et tu poseras des fondements pour des générations futures.
On t’appellera le réparateur des brèches,
Celui qui donne la sécurité aux chemins.
Si, le jour du sabbat, tu retiens ton pied
Et ne fais pas tes propres affaires en mon saint jour ;
Si tu appelles le sabbat tes délices,
Un jour saint et consacré au Seigneur
Et si tu le considères comme sacré, en ne faisant point de chemin,
En ne te livrant pas à tes propres affaires
Et à de vains discours ;
Alors tu auras de la joie dans le Seigneur
Et je t’élèverai au-dessus des hauteurs de la terre
Et je te ferai jouir de l’héritage de Jacob ton père.
Car la bouche du Seigneur a parlé. ”
2. Chants de l’Avent. — Les chants de l’Église expriment l’attente et l’espérance. Déjà nous voyons en esprit le Seigneur comme Roi et comme Enfant :
“ Le sceptre ne sortira pas de Juda,
Ni la puissance de sa race,
Jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé
Et que les peuples espèrent.
Ses yeux sont plus beaux que le vin noir
Et ses dents plus blanches que le lait. ” (Rép.)
Le Précurseur annonce le lever du divin Soleil, c’est pourquoi la lune (lui-même et l’Ancien Testament) doit pâlir :
“ Je dois diminuer et lui doit croître,
Celui qui vient après moi a existé avant moi
Et je ne suis pas digne de délier les courroies de sa chaussure.
Je vous baptise dans l’eau, mais lui vous baptisera dans le Saint-Esprit. ” (Rép.)
Au coucher du soleil, nous entendons la voix du Précurseur : “ Ainsi parle le Seigneur : faites pénitence, le royaume des cieux est proche. ”
     
3. Le Symbole de l’arbre de Noël. — C’est vraiment un merveilleux usage que de faire des cadeaux de Noël aux enfants, mais à condition de leur faire remarquer : C’est le petit Jésus qui apporte les cadeaux. La coutume populaire a réalisé ici un chef-d’œuvre. Elle a fait couler un fleuve de joie dans nos pays chrétiens. Pendant des semaines, les enfants ne parlent que de la venue du petit Jésus et de ses cadeaux. Celui qui est né et a grandi dans une famille heureuse, sait que Noël est, à proprement parler, la fête de la famille. Tout l’amour, toute l’intimité, tout le dévouement, bref, tout ce qu’on ne montre pas dans la rudesse des jours ordinaires, éclate alors autour de l’arbre de Noël. Combien sont touchantes les surprises qu’on s’est mutuellement réservées. Dès qu’il y a des enfants dans la famille, la fête est un débordement de joie. C’est en vain que les adversaires cherchent quelque chose pour remplacer notre usage chrétien ; ils ne trouvent rien. Les Juifs même et les incroyants l’imitent pour leurs enfants. Pourtant nous devrions voir plus loin et bien comprendre l’importance de cet usage. Que nous disent les cadeaux de Noël ? Que doit-être l’arbre de Noël ? Image et symbole de ce que nous célébrons à Noël en tant que chrétiens. Que fêtons-nous donc ? C’est un grand message de joie que nous célébrons dans notre fête. Voici quel est ce message : Sur cette misérable terre est venu le Sauveur, le Rédempteur et il veut nous rendre heureux. Tel est le contenu du joyeux message. C’est pourquoi nous fêtons l’arrivée du Christ dans le monde, sa naissance à Bethléem. Noël est une fête de Rédemption. Nous n’avons qu’à prendre en main les textes liturgiques ; sans cesse l’Église chante et dit “ qu’aujourd’hui la véritable paix est descendue du ciel ”. L’Église voit donc déjà, dans la naissance du Christ, l’accomplissement de toute la Rédemption. Dans le Christ tout bien nous a été donné ; en lui nous avons reçu de Dieu le plus grand don ; tout ce que notre foi nous offre comme grand et désirable, nous l’avons reçu dans le Christ : la filiation divine, l’Église, l’Eucharistie, le ciel...On dirait que notre Mère l’Église veut répandre de nouveau devant nous, en ce jour de Noël, toute l’abondance des grâces du chrétien. Maintenant nous comprenons le symbole de l’arbre de Noël. C’est pourquoi nous nous faisons des cadeaux, nous essayons de nous faire plaisir, nous nous comblons de gâteries, nous voulons prouver notre affection. Tout cela est l’image du plus grand des dons que le ciel pouvait nous accorder, le Christ. Et comme le Christ lui-même est l’amour, la joie, la paix, chacun de nous veut être l’Enfant Jésus. Nos cadeaux viennent du petit Jésus. Y a-t-il un plus beau spectacle que l’arbre de Noël illuminé et chargé de cadeaux et, tout autour, les yeux rayonnants de joie des enfants ? C’est là une image du christianisme. Toute lumière, tout bonheur, toute joie pure vient de là Nous pouvons l’apprendre des enfants. Nous pouvons appliquer là aussi la parole du Christ : “ Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. ” Les enfants ne se tiennent plus d’impatience jusqu’à la venue de Noël, ils sont d’une joie débordante quand Noël est arrivé. Faisons comme eux. L’enfant est pour nous un modèle de l’attente pendant l’Avent, un modèle de la joie de Noël. Si nous avons un enfant dans notre entourage, considérons-le souvent pendant ces jours ; examinons et faisons-en le symbole de notre attente du Christ, de notre joie dans le Christ.