LUNDI APRÈS LE 3ème DIMANCHE DE L’AVENT

Venez à la lumière
   
1. Lecture de l’Avent. Le Prophète nous présente de nouveau le Messie qui se manifeste comme le Rédempteur de l’humanité (XLIX, 1-13) :
“ Écoutez-moi, îles lointaines,
Soyez attentifs, peuples éloignés.
Le Seigneur m’a appelé dès le sein de ma mère ;
Dès les entrailles de ma mère, il a songé à mon nom.
Il a rendu ma bouche semblable à une épée tranchante ;
Sous l’ombre de sa main, il m’a caché
Et a fait de moi une flèche aiguë, Il m’a caché dans son carquois.
Et il m’a dit : tu, es mon serviteur, Israël,
Car en toi je veux me glorifier...
Ce n’est pas assez d’être mon serviteur
Pour rétablir les tribus de Jacob Et ramener les restes d’Israël.
Voici que je t’établis pour être la lumière des nations,
Pour faire parvenir mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.
Ainsi parle le Seigneur, le Rédempteur et le Saint d’Israël, de celui qui est méprisé,
Détesté des nations, esclave des tyrans (= Jésus).
Les rois regarderont et les princes se lèveront
Et se prosterneront devant le Seigneur,
Le Juste, le Saint d’Israël.
Ainsi parle le Seigneur. Au temps de grâce je t’ai exaucé,
Au temps du salut, je t’ai aidé.
J’étends ma protection sur toi et je fais de nouveau de toi un peuple d’alliance
Pour relever le pays et pour hériter des plaines dévastées
Et tu peux dire aux captifs : Sortez
Et à ceux qui vivent dans les ténèbres : venez à la lumière.
Ils trouveront leur pâture le long des chemins
Et sur toutes les hauteurs sera le lieu de leur pâturage ;
Ils ne souffriront ni la faim ni la soif
Et ils ne seront pas tourmentés par la chaleur du soleil,
Car celui qui a pitié d’eux sera leur guide
Et les fera boire à des sources d’eau.
Je ferai de toutes mes montagnes des chemins et mes sentiers seront relevés.
Voici que les uns viennent de loin,
Ceux-ci du Nord et de l’Ouest Et ceux-là de l’Orient.
Cieux, poussez des cris de joie ; terre, tressaille d’allégresse,
Montagnes, éclatez de cris joyeux.
Car le Seigneur console son peuple, Il a pitié de ses pauvres.
Et quand Sion dirait : le Seigneur m’a abandonnée,
Le Seigneur m’a oubliée ; (moi je dis)
Une femme peut-elle oublier son enfant
Et ne pas avoir pitié de son propre fils ?
Alors même qu’elle l’oublierait,
Moi je ne t’oublierai jamais,
Je t’ai gravée sur la paume de mes mains. ”
C’est là encore une merveilleuse lecture d’Avent. Le Rédempteur de toute l’humanité est devant nous et pourtant c’est lui que les hommes méprisent. Avec quelle force la Rédemption nous est décrite comme le temps de grâce ; l’amour de Dieu ressemble à l’amour d’une mère. Le Seigneur nous a inscrits sur la paume de ses mains ; cette inscription, ce sont ses plaies.
   
2. Chants de l’Avent. — Les chants de l’Église nous font voir et désirer le Seigneur.
“ Voici que le Seigneur va venir sur la nuée brillante Avec des milliers de saints autour de lui,
Sur ses vêtements et sur sa ceinture il y a écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs.
Il viendra certainement et il ne trompe pas ;
S’il tarde, espère en lui, car il viendra, oui il viendra. ” 
“ Celui qui va venir, vient et ne tarde pas
Et il n’y aura plus de crainte sur nos frontières Car il est notre Sauveur.
Il enlèvera de nous nos iniquités
Et jettera tous nos péchés dans les profondeurs de la mer. ”
Le matin, au lever du soleil, l’Église chante : “ Un rameau sortira de la racine de Jessé et toute la terre sera remplie de la gloire du Seigneur ; toute chair verra le salut de Dieu. Il Quel accent impressionnant n’a pas ce cantique quand se lève le soleil, le symbole du Christ ! Le soir, à Magnificat, nous pensons de nouveau à la Mère de Dieu, nous chantons avec elle : “ Bienheureuse me proclameront toutes les générations, car Dieu a abaissé son regard vers son humble servante. ”
   
3. Un psaume de l’Avent. — A la messe du troisième dimanche de l’Avent, l’Église chante trois fois le psaume 84 : à l’Introït, à l’Offertoire et à la Communion. C’est un signe que ce psaume exprime parfaitement ses sentiments. C’est le joyeux cantique de notre Rédemption. Ce psaume nous accompagne à travers tout l’Avent. Le premier dimanche, nous l’avons chanté à l’Alleluia et à la Communion, le second dimanche à l’Offertoire, aujourd’hui, il est le chant dominant de la messe. Dans la nuit de Noël, nous le récitons ou le chantons tout entier à Matines.
I
Tu as béni ta terre, Ô Seigneur,
Tu as détourné la servitude de Jacob ;
Tu as pardonné les péchés de ton peuple, tu as couvert toute son iniquité ;
Tu as adouci ton courroux,
tu as abandonné ta juste colère,
Et maintenant, tourne-toi, Ô Sauveur, Ô Dieu, vers nous, écarte de nous ta colère ;
Veux-tu donc éternellement t’irriter contre nous, veux-tu étendre ton courroux de génération en génération ?
Avec un regard, Ô Dieu, tu nous rends la vie et ton peuple se réjouira en toi.
Montre-nous, Ô Seigneur, ta miséricorde Et donne-nous ton salut. 
II
J’écoute ce que le Seigneur Dieu me dit,
Il annonce la paix à son peuple,
A ses saints et à tous ceux qui ont tourné leur cœur vers lui.
Son salut est proche pour ceux qui le craignent, sur notre terre habitera de nouveau sa gloire.
La bonté et la vérité vont se rencontrer, la justice et la paix s’embrasseront.
La vérité germera de la terre et la justice regardera, apaisée, du haut du ciel.
En vérité, le Seigneur accordera sa bénédiction et notre terre donnera son fruit.
La vérité marchera devant lui et, sur ses pas, le suivra la paix.
Au sens littéral, le psaume parle de la délivrance de la captivité de Babylone ; mais cette délivrance n’est qu’un symbole de la Rédemption par le Christ. Dans la liturgie de l’Église, ce psaume est un cantique de la Rédemption. Il décrit la gloire du royaume du Christ, qui commence à se manifester lors de son premier avènement, et trouvera sa plénitude à son avènement dernier. Essayons d’interpréter le psaume dans ce sens : Tu as, ô Dieu, par la venue du Christ, béni de nouveau la terre maudite. Tu as par la mort du Sauveur pardonné tous les péchés. La Rédemption est complète (objectivement), il appartient à chacun de nous de nous l’appliquer (subjectivement) : c’est cela que nous demandons dans la seconde partie de la première strophe (c’est là la vraie prière de l’Avent, nous la faisons aussi chaque jour à la fin des prières graduelles : Avec un regard tu nous rends la vie...). La seconde strophe est comme une joyeuse réponse de Dieu : Oui, tu recevras une délivrance complète, ici-bas par la grâce et là-haut dans la gloire, mais, bien entendu, si tu es du nombre de ceux “ qui se tournent vers le Seigneur ”. Dans ce cas, pour toi aussi, “ son salut sera proche ” et “ sa gloire habitera en toi ”. Alors les anges de Dieu t’entoureront avec tendresse, ces anges seront sa miséricorde, sa fidélité, sa justice et sa paix. Alors la terre de l’âme produira de riches fruits. Oui, le Sauveur passe sur la terre précédé de la justice, accompagné de la paix. — Récitons souvent ce cantique pendant cette semaine.