LUNDI APRÈS LE 1er DIMANCHE DE L’AVENT

Comment la ville fidèle est-elle devenue femme de mauvaise vie ?

1. Lecture de l’Avent. Aux Matines, nous lisons de sérieux avertissements divins. Le Prophète parle de Jérusalem et du peuple juif ; la liturgie pense à l’Eglise et à l’âme (Is. 1, 16-28). 
“ Lavez-vous, purifiez-vous ;
Enlevez de devant mes yeux vos mauvaises actions ;
Cessez de mal faire, apprenez à bien faire,
Recherchez la justice, venez au secours de l’opprimé,
Rendez son droit à l’orphelin, protégez la veuve ;
Puis venez et comptez avec moi, dit le Seigneur ;
Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, je les rends blancs comme la neige ;
Quand ils seraient rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine.
Si vous obéissez de bon cœur, vous mangerez les fruits de la terre ;
Mais si vous résistez et si vous êtes rebelles, vous attirerez ma colère ;
Alors vous serez dévorés par l’épée. En vérité, c’est la bouche du Seigneur qui a parlé. ”
Ces paroles du Seigneur s’adressent à nous tous ; nous avons dans nos mains la vie et la mort, choisissons la vie. Lisons maintenant une lamentation sur l’Épouse infidèle de Dieu, Jérusalem. Cela s’applique aussi à l’âme chrétienne infidèle : 
“ Comment est-elle devenue une prostituée, la cité fidèle qui était si remplie d’équité, dans laquelle la justice habitait et maintenant des meurtriers !
Ton argent s’est changé en scories, ton vin a été coupé d’eau,
Tes princes sont des rebelles et des compagnons des voleurs,
Tous aiment les présents et courent après l’argent.
Ils ne rendent plus son droit à l’orphelin et ne défendent plus les veuves.
C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur des armées, le fort d’Israël :
Ah ! je tirerai satisfaction de mes adversaires et je me vengerai de mes ennemis
J’étendrai ma main contre toi,
Je fondrai tes scories comme avec la potasse et j’ôterai tout ton plomb.
Je te rendrai des juges. comme ceux d’autrefois et des conseillers comme dans l’ancien temps.
Après cela on t’appellera la ville de justice la cité fidèle. Sion sera rachetée par la droiture, et ceux qui s’y convertiront, par la justice ;
Mais les rebelles et les pécheurs seront anéantis,
Et ceux qui abandonnent le Seigneur périront.
2. Les chants de l’Avent. — Les beaux répons complètent le tableau d’ensemble du jour de l’Avent. Le premier chante la Sainte Vierge. 
“ Reçois la parole, Vierge Marie, qui T’a été transmise de la part de Dieu par l’Ange.
Tu concevras et enfanteras Celui qui est Dieu et Homme tout ensemble,
Tu dois être bénie entre toutes les femmes.
Tu enfanteras un Fils et Ta virginité demeurera intacte,
Tu seras une Mère, mais une Mère toujours pure. ”
Le second répons est un chant de joie.
“ Que les cieux se réjouissent et que la terre tressaille, montagnes chantez avec allégresse votre louange : Notre Seigneur va venir.
II aura pitié de ses pauvres ;
En ses jours se lèvera la justice et l’abondance de la paix. ”
Au lever du soleil, l’Église fait entendre la cloche de l’Ave. “ L’Ange apporta à Marie le message et elle conçut du Saint-Esprit, Alleluia. ”
Au coucher du soleil, nous apportons consolation à Jérusalem abaissée : “ Lève les yeux, Jérusalem, et contemple la puissance du Roi ; voici que le Seigneur vient pour te délivrer de tes chaînes. ”
3. Indications pour vivre de la vie de l’Avent. — L’Avent est le temps le plus intime de l’année. Plusieurs se rappelleront leurs années d’enfance quand, tenant la main de leur mère, ils se rendaient à l’église du village. Il faisait noir encore et l’on s’avançait, à la lueur d’une lanterne, vers la maison de Dieu qui brillait dans le lointain. Quand, dans l’église remplie de fidèles, l’orgue préludait au Rorate “ Cieux répandez votre rosée ”, on sentait comme un frisson d’espérance : Voici de nouveau l’Avent, Noël n’est pas loin. — L’Avent est peut-être, pour la vie intérieure, le temps le plus fécond et le plus beau de l’année. Ce mélange d’attente, de joie et de gravité parle plus au cœur que le Carême austère. 

Le premier avis est celui-ci : Développer en soi l’esprit de l’Avent. L’esprit de l’Avent est un esprit de silence, de recueillement et de vie intérieure. Représentons-nous la Sainte Vierge dans les derniers mois avant la naissance du Sauveur, étudions les dispositions de son cœur. Elle nous enseigne l’esprit de l’Avent. L’Avent chante davantage : la liturgie nous montre que les sentiments de l’Avent sont lyriques et enthousiastes. C’est pourquoi, aimons à redire les chants de l’Avent, les chants populaires comme les chants liturgiques. Appliquons-nous, de toutes nos forces, à nous assimiler l’esprit de l’Avent. Lisons le prophète Isaïe, cherchons l’esprit de l’Avent dans les Introïts des messes de l’Avent, dans tant de merveilleux répons. Cultivons en nous les sentiments d’attente et de désir de l’Avent. Aimons la compagnie des enfants. Nous attendons la naissance de l’Enfant-Jésus, c’est d’eux que nous apprendrons comment on se prépare à Noël. Aimons contempler des images de l’Avent, à entendre des paroles et des chants de l’Avent. Prenons aussi quelques résolutions d’Avent : par exemple : se lever plus tôt, faire quelques sacrifices. 

Le second avis est celui-ci : L’heure du soir pendant l’Avent. Le soir, la nuit sont le symbole de l’Avent. Chantons donc le beau chant de l’Avent : 

Les nuits de plus en plus longues de l’Avent ont leur caractère propre d’intimité. Cette petite heure du soir contribuera beaucoup à développer en nous l’esprit de l’Avent. Comment devons-nous la passer ? Nous la passerons soit seuls, soit avec un petit groupe. On chantera alors des chants de l’Avent et on lira spécialement le Prophète Isaïe. Dans certains endroits il y a aussi des usages particuliers pour l’Avent par exemple : une guirlande de l’Avent munie de cierges que l’on allume graduellement. 

Le troisième avis est la Messe Rorate : nous en parlerons demain.