Le mois de Septembre est aussi, dans la vie de l’Église,
le premier mois d’automne. Maintenant commence dans la liturgie l’orientation
vers la dernière phase de l’année ecclésiastique, consacrée à l’attente du
retour du Christ. Cette orientation a pour point de départ le XVe
dimanche après la Pentecôte. C’est dans cet esprit que nous célébrons aussi les
deux fêtes de l’Exaltation de la Sainte Croix et de saint Michel ; à la
première, nous voyons paraître dans le ciel le signe du Fils de l’homme ;
mais saint Michel se prépare au combat final contre l’ennemi héréditaire du
genre humain. — Mais ce mois se présente aussi sous un autre symbole. Dans la
nature, l’automne commence ; les soirées s’allongent à vue d’œil, les
jours deviennent plus courts ; la nuit et le froid engagent la lutte
contre la lumière et la chaleur. C’est l’image du combat qui se livre dans le
royaume du surnaturel. Cela imprime au mois de septembre un caractère particulier.
C’est pourquoi l’Église nous présente l’histoire d’exploits héroïques, les
livres du combat et de la victoire intérieure : Job, Tobie, Judith et
Esther, deux hommes et deux femmes, tous des héros. Ils nous montrent comment
le chrétien doit être un combattant et un héros. Job est le héros de la
patience ; Tobie, le héros de l’amour et de la miséricorde envers le
prochain ; Judith et Esther sont aussi des héroïnes à leur manière :
elles ont sauvé leur peuple par une action d’éclat où elles ont risqué leur
vie. Tous quatre, si différents soient-ils, nous inspirent [‘esprit
d’héroïsme que le christianisme exige de nous. Les lectures de ces quatre
livres nous apportent de nombreux motifs d’édification et quantité
d’enseignements. L’esprit d’héroïsme et l’attente de la parousie sont donc les
traits caractéristiques de ce mois.