LECTURE D’ÉCRITURE : TROISIÈME SEMAINE D’AOUT

Le livre de la Sagesse.
            
Voici l’antienne directrice des premières vêpres du dimanche. “ Toute sagesse vient de Dieu, le Seigneur. Elle a toujours été avec lui et existe de toute éternité ”.
        
Dimanche (Sag., chap. 1). — Le livre de la Sagesse, un des plus récents de l’Ancien. Testament, traite en partie de la sagesse humaine (c’est-à-dire l’amour de la vertu, la piété) et en partie de la Sagesse divine (sous ce nom, il ne faut pas seulement entendre la perfection de la sagesse en Dieu, mais encore la Sagesse divine personnelle, la seconde Personne divine). Dans la première partie, le livre nous exhorte à tendre vers la sagesse :
Vous qui êtes les souverains de la terre,
Aimez la justice ;
Tendez vers le Seigneur avec un sens droit,
Et cherchez-le dans la simplicité du cœur.
Il se laisse trouver
Par ceux qui ne le tentent point,
Et se manifeste
A ceux qui ne se méfient pas de lui.
En effet, les pensées perverses
Séparent de Dieu ;
Et sa toute puissance, quand on la met à l’épreuve,
Punit les insensés.
Dans une âme qui médite le mal
N’entre pas la sagesse.
Dans un corps qui s’est adonné au péché
Elle ne fait jamais sa demeure.
Car l’Esprit-Saint, éducateur,
Fuit devant l’astuce
Et se tient loin
Des pensées insensées.
Il se retire
Quand approche l’iniquité.
En effet, la Sagesse est un esprit.
Qui aime les hommes ;
Pourtant elle ne laisse pas impuni
Le blasphémateur poux ses discours.
Lundi (Sag., chap. 3-4). -Le passage suivant nous montre la différence entre la mort des justes et la mort des pécheurs. La mort des justes n’est qu’une perte qui mène à la vie. Ce texte est souvent appliqué par la liturgie à la mort des martyrs.
Les âmes des justes sont dans la main de Dieu
Et aucun tourment ne peut les atteindre.
Au jugement des insensés, ils paraissent morts,
Et leur sortie de ce monde semble un malheur,
Et leur départ du milieu de nous un anéantissement ;
Mais eux ils sont dans la paix.
Alors même que, devant les hommes, ils ont subi des châtiments,
Leur espérance est pleine d’immortalité.
Après une légère peine, ils recevront une grande récompense,
Car Dieu les a éprouvés
Et les a trouvés dignes de lui.
Il les a éprouvés comme l’or dans la fournaise
Et les a agréés comme un parfait holocauste.
Au temps voulu sera leur récompense.
Les justes brilleront et, comme des étincelles,
Ils courront à travers le chaume.
Ils jugeront les nations et domineront les peuples,
Et le Seigneur sera leur Roi à jamais.
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Le juste, lors même qu’il meurt avant l’âge,
Trouve cependant son repos ;
Une vieillesse honorable
N’est pas celle que donne une longue vie,
Ni celle qui se mesure au nombre des années.
Mais la sagesse tient lieu pour l’homme de cheveux blancs,
Et, l’âge de la vieillesse, c’est une vie sans tâche.
Étant agréable à Dieu, il était aimé de lui ;
Et comme il vivait parmi les pécheurs, il a été transféré.
Il a été enlevé, de peur que la malice n’altérât son intelligence,
Ou que la ruse ne perdit son âme...
Arrivé en peu de temps à la perfection,
Il a fourni une longue carrière,
Car son âme était agréable au Seigneur ;
C’est pourquoi le Seigneur s’est hâté
De le retirer de ce monde d’iniquité.
Mardi (Sag., chap. 6).
Ecoutez donc, ô rois, et comprenez ;
Instruisez-vous, vous qui gouvernez les extrémités de la terre ;
Prêtez l’oreille, vous qui dominez sur la multitude,
Qui êtes fiers de la foule de vos sujets.
C’est par le Seigneur que la souveraineté vous a été donnée,
Et la puissance par le Très-Haut.
C’est lui qui examine vos œuvres
Et sonde vos pensées.
Vous n’avez pas bien jugé,
Tout en étant les ministres de sa souveraineté ;
Vous n’avez pas observé la loi,
Ni marché selon la volonté de Dieu.
Terrible et soudain, il fondra sur vous,
Car un jugement sévère
S’exerce sur ceux qui commandent.
Mercredi (Sag., chap. 7). — 
On fait parler Salomon.
Je suis moi-même mortel comme les autres hommes,
Et descendant du premier qui fut formé de terre.
J’ai été formé quant à la chair dans le sein de ma mère,
Pendant dix mois prenant consistance dans le sang.
Moi aussi, à ma naissance, j’ai respiré l’air commun à tous.
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Je suis tombé sur la même terre,
Et, comme celui de tous, mon premier cri fut un gémissement.
J’ai été élevé dans des langes et avec des soins.
Aucun roi n’a eu un autre commencement d’existence.
L’entrée dans la vie est égale pour tous ;
Egale aussi la ,sortie.
C’est pourquoi j’ai prié, et la prudence m’a été donnée ;
J’ai invoqué, et l’esprit de sagesse est venu à moi.
Je l’ai préférée aux sceptres et aux couronnes,
Et j’ai estimé de nul prix la richesse auprès d’elle.
Jeudi (Sag., chap. 9 et 10).
Dieu des pères, Dieu de miséricorde,
Qui as fait l’univers par ta parole
Et qui, par ta sagesse, as formé l’homme
Pour dominer sur toutes créatures que tu as faites,
Pour régir le monde dans la sainteté et la justice,
Et exercer l’empire dans la droiture du cœur,
tt : : Donne-moi la Sagesse qui est assise près de ton trône,
Et ne me rejette pas du nombre de tes enfants.
Car je suis ton serviteur et le fils de ta servante,
Un homme faible, à la vie courte,
Peu capable de comprendre le jugement et les lois.
Quelqu’un serait-il parfait parmi les enfants des hommes ?
Il sera compté pour rien s’il manque de la sagesse qui vient de toi.
Tu m’as choisi pour régner sur ton peuple
t juger tes fils et tes filles.
Tu m’as ordonné de te bâtir un temple
Sur ta montagne sainte,
Et un autel dans la cité où tu demeures,
Sur le modèle du saint tabernacle
Que tu as préparé dès l’origine.
Vendredi (Sag., chap. 13). — Nous lisons le célèbre passage sur la folie de l’idolâtrie, qui est en même temps une magnifique preuve de l’existence de Dieu.
Insensés sont par nature tous les hommes qui ont ignoré Dieu
Et qui n’ont pas su, par les biens visibles, voir Celui qui est,
Ni, par la considération de ses œuvres, reconnaître le Créateur.
Mais ils ont regardé le feu, le vent, l’air mobile,
Le cercle des étoiles, l’eau impétueuse, les flambeaux du ciel,
Comme des dieux gouvernant l’univers.
Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces créatures pour des dieux.
Ils auraient dû reconnaître
Combien le Maître l’emporte sur elles,
Car c’est l’Auteur même de la beauté qui les a faites.
Et s’ils en admiraient la puissance et les effets,
Qu’ils en concluent combien est plus puissant Celui qui les a faites.
Car la grandeur et la beauté des créatures
Font connaître par ressemblance Celui qui les a faites.
Dans le texte qui suit, l’origine de l’idolâtrie est décrite d’une manière très vive.
Voici qu’un artisan a coupé un arbre facile à travailler ;
Il en ôte adroitement toute l’écorce
Et, le façonnant avec habileté,
Il en fabrique un meuble utile pour l’usage de la vie.
Son travail achevé, il emploie ce qui reste
A faire cuire ses aliments, et satisfait sa faim.
Quant aux derniers débris qui ne sont d’aucun usage,
Au bois tordu et plein de nœuds,
Il le prend, le taille pour occuper ses loisirs,
Et, par un travail habile, lui donne une figure :
Il le fait ressembler à un homme,
Ou bien il en fait l’image de quelque vil animal,
Le peint en vermillon,
En recouvre la surface d’une couleur rouge,
Et fait disparaître sous un enduit toutes les taches.
Puis, lui ayant disposé une habitation convenable,
Il le place contre la muraille et le fixe avec du fer.
Il prend bien garde qu’il ne tombe,
Sachant bien que le dieu ne peut s’aider lui-même,
Car ce n’est qu’une statue qui a besoin d’appui.
Cependant il le prie au sujet de son bien,
De sa femme et de ses enfants,
Et il ne rougit pas de parler à ce qui n’a point d’âme.
Il demande la santé à ce qui est sans force,
La vie à ce qui est mort,
Le secours à ce qui est impuissant,
Un heureux voyage à celui qui ne peut remuer ses pieds.
Pour assurer ses profits, ses entreprises,
Et le succès de son travail,
Il demande la force pour ses mains
A qui est sans force.
Samedi (Sag., chap. 15 sq.). — Dans la troisième partie du livre de la Sagesse (chap. 15-19), l’auteur expose les effets de la Sagesse dans l’histoire du peuple élu. Il commence par Adam, en qui se manifeste la divine Sagesse dans sa création et son salut après la chute originelle. Puis, nous voyons l’action de la Sagesse dans la vie d’Abraham, de Lot, de Jacob, de Joseph et de Moïse. L’auteur s’arrête longtemps sur la comparaison entre les Égyptiens et les Israélites, qui sont les symboles des fous et des sages. Pour finir, l’auteur entonne un chant de louange à Dieu, le Maître de la création et le protecteur d’Israël.
Les éléments échangeaient leurs propriétés,
Comme dans le psaltérion les sons changent de rythme
Tout en gardant le même ton ;
C’est ce qu’on peut voir clairement
Par les faits qui se sont passés.
Les animaux terrestres devenaient aquatiques
Et ceux qui nagent passaient sur la terre.
Dans l’eau le feu dépassait sa vertu naturelle,
Et l’eau oubliait sa propriété d’éteindre.
D’autre part la flamme n’atteignait pas la chair
Des frêles animaux répandus tout autour,
Et ne fondait pas cet aliment céleste,
Semblable au givre et fusible comme lui.
En toutes choses, Seigneur,
Tu as glorifié ton peuple,
Tu l’as honoré et ne l’as pas méprisé.
En tout temps, en tout lieu, tu l’as assisté.