LECTURE D’ECRITURE : TROISIEME SEMAINE APRES L’OCTAVE DE LA PENTECOTE

Élévation et chute de Saül.
             
Cette semaine, l’Écriture nous présente la tragique figure de Saül, l’homme qui, après avoir été choisi par Dieu, fut rejeté par lui L’histoire de sa vie est racontée dans l’Écriture d’une manière vivante avec la lumière et les ombres. Nous pouvons en tirer de nombreuses leçons.
            
Dimanche (1 Rois, IX, I8-X,9). — On nous raconte la visite que fit Saül à Samuel et son onction royale : “ Saül s’approcha de Samuel au milieu de la porte et dit. Je t’en prie, dis-moi où est la maison du Voyant. Samuel répondit à Saül. C’est moi le Voyant. Avance devant moi jusqu’à la hauteur ; vous mangerez aujourd’hui avec moi ; je te laisserai partir demain et je te dirai tout ce qu’il y a dans ton cœur. Quant aux ânesses . que tu as perdues il y a trois jours, ne t’en inquiète pas car elles sont retrouvées. Et à qui sera tout œ qu’il y a de précieux dans Israël ? N’est-ce pas à toi et à toute la maison de ton père. Saül répondit : Ne suis-je pas de Benjamin, la plus petite des tribus d’Israël ; et ma famille n’est-elle pas la moindre de toutes celles de la tribu de Benjamin ? Pourquoi m’as-tu dit une telle parole ? Samuel prit Saül et son serviteur ; il les conduisit dans la salle et leur donna la première place parmi les invités qui étaient environ trente hommes. Alors Samuel dit au cuisinier : Sers la portion que je t’ai remise en te disant : mets-la à part. Le cuisinier leva l’épaule avec ce qui l’entoure et il la servit à Saül... Ce jour-là, Saül mangea donc avec Samuel. Ils descendirent ensuite du haut lieu dans la ville, et Samuel s’entretint avec Saül sur le toit. Ils se levèrent de bonne heure. Comme l’aurore montait, Samuel appela Saül sur le toit et dit : Lève-toi et je te donnerai congé. Saül se leva et tous les deux quittèrent la maison. Ils marchèrent jusqu’à l’extrémité de la ville. Alors Samuel dit à Saül : Dis à ton serviteur de passer devant nous ; quant à toi, arrête-toi et je ferai entendre la parole de Dieu. Samuel prit alors une fiole d’huile et la versa sur la tête de Saül, puis il le baisa et dit : Ainsi le Seigneur te confère son onction comme chef de son héritage... Dès que Saül eut tourné le dos pour se séparer de Samuel, Dieu changea son cœur en un autre cœur ”.
           
Lundi (1 Rois, X, I7-27). — On nous raconte l’élection de Saül à la royauté : “ Samuel convoqua le peuple devant le Seigneur à Maspha et dit aux fils d’Israël : Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël : J’ai fait monter Israël d’Égypte, et je vous ai délivrés de la main des Égyptiens et de la main de tous les royaumes qui vous opprimaient. Et vous, aujourd’hui, vous rejetez votre Dieu en disant : établis un roi au-dessus de nous. Présentez-vous donc devant le Seigneur selon vos tribus et selon vos familles. Samuel fit approcher toutes les tribus d’Israël, et la tribu de Benjamin fut désignée par le sort. Il fit approcher la tribu de Benjamin par familles, et la famille de Métri fut désignée ; puis, Saül, fils de Cis, fut désigné. On le chercha, mais on ne le trouva point. C’est pourquoi ils interrogèrent de nouveau le Seigneur : Est-il venu ici ? Le Seigneur répondit : Voici qu’il est caché parmi les bagages. On courut le tirer de là et il se tint au milieu du peuple, dépassant le peuple de l’épaule et au-delà Alors Samuel dit à tout le peuple : Voyez-vous celui que le Seigneur a choisi. Il n’y a personne dans tout le peuple qui soit semblable à lui. Et tout le peuple poussa des cris en disant : Vive le roi t Alors Samuel exposa au peuple le droit de la royauté, puis il écrivit dans un livre et il déposa ce livre devant le Seigneur. Ensuite il renvoya le peuple chacun dans sa maison. Saül aussi s’en alla dans sa maison à Gabaa, accompagné des hommes dont Dieu avait touché le cœur. Toutefois les hommes de Bélial disaient : Est-ce celui-là que nous servirons ? Et ils ne lui rendirent pas hommage et ils ne lui apportèrent pas de présent. Mais Saül fit comme s’il n’entendait pas ”.
            
Mardi (1 Rois, XII, 1-20). — “ Samuel parla à tout le peuple et dit : Voici, j’ai écouté votre voix dans tout ce que vous m’avez demandé et j’ai établi un roi sur vous. Et maintenant voici le roi qui marchera devant vous. Pour moi, je suis vieux, j’ai blanchi et mes fils sont au milieu de vous. Depuis ma jeunesse jusqu’à ce jour, je me suis dévoué à vous. Me voici : rendez témoignage de moi en présence du Seigneur et de son oint. A qui ai-je pris le bœuf et à qui ai-je pris l’âne ? Qui ai-je opprimé, à qui ai-je fait violence ? De qui ai-je reçu un présent pour fermer les yeux sur lui ? Je vous le rendrai. Ils répondirent : Tu ne nous as point fait tort, tu ne nous as point opprimés, tu n’as rien reçu de la main de personne. Alors il leur dit : Le Seigneur est témoin contre vous, et son oint est témoin aussi, en ce jour, que vous n’avez rien trouvé dans mes mains ! Le peuple répondit : Il est témoin... Et Samuel dit encore : Voici donc le roi que vous avez choisi, que vous avez demandé ; voici que le Seigneur a établi un roi sur vous. Puissiez-vous craindre le Seigneur, le servir et obéir à sa voix et ne pas vous opposer au commandement du Seigneur ! Puissiez-vous, vous et le roi qui règne sur vous, suivre le Seigneur. Mais si vous n’obéissez pas à la voix du Seigneur et si vous devenez rebelles au commandement du Seigneur, la main du Seigneur sera contre vous comme elle a été contre vos pères. Maintenant restez encore et voyez cette grande chose que le Seigneur va opérer sous vos yeux. N’est-ce pas maintenant la moisson des blés ! Eh bien ! je vais invoquer le Seigneur et il enverra du tonnerre et de la pluie. Vous saurez alors et vous verrez combien est grand aux yeux du Seigneur le mal que vous avez fait en demandant pour vous un roi. Samuel invoqua le Seigneur et le Seigneur envoya ce même jour des tonnerres et de la pluie ; et tout le peuple eut une grande crainte du Seigneur et de Samuel. Et tout le peuple dit à Samuel : Prie pour tes serviteurs le Seigneur ton Dieu afin que nous ne mourions pas. Car à tous nos péchés nous avons encore ajouté le tort de demander un roi ”.
              
Mercredi (1 Rois, chap. 13). — Nous lisons le récit de la guerre contre les Philistins : “ Saül se choisit trente mille hommes d’Israël : deux mille étaient avec lui à Machmas et sur la montagne de Béthel, et mille étaient avec Jonathas à Gabaa de Benjamin. Et il renvoya le reste du peuple, chacun dans sa tente. Jonathas battit le gouverneur des Philistins qui était à Gabée, et les Philistins l’apprirent. Et Saül fit sonner de la trompette dans tout le pays en disant : Que les Hébreux entendent ! Tout Israël entendit la nouvelle... Et tout le peuple fut convoqué auprès de Saül, à Galgala.
           
Les Philistins s’assemblèrent pour combattre Israël. (Ils avaient) trois mille chars, six mille cavaliers et un peuple nombreux comme le sable sur le rivage de la mer. Les hommes d’Israël se voyant dans une grande extrémité, car ils étaient serrés de près, se cachèrent dans les cavernes, dans les broussailles, dans les rochers, dans les trous et dans les citernes. Ils s’enfuirent même au-delà du Jourdain dans le pays de Gad et de Galaad. Saül était encore à Galgala et tout le peuple derrière lui tremblait.
           
Il attendit sept jours selon l’ordre de Samuel. Mais Samuel n’arrivait pas à Galgala et le peuple se dispersait loin de Saül. Alors Saül dit : Amenez-moi l’holocauste et les sacrifices pacifiques. Et il offrit l’holocauste. Comme il achevait d’offrir l’holocauste, voici que Samuel arriva, et Saül sortit au-devant de lui pour le saluer. Samuel lui dit : Qu’as-tu fait ? Saül répondit : Lorsque j’ai vu que le peuple se dispersait loin de moi, que tu n’arrivais pas au terme fixé et que les Philistins étaient assemblés à Machmas, je me suis dit : maintenant les Philistins vont descendre contre moi à Galgala et je n’ai pas imploré le Seigneur. Alors, me faisant violence, j’ai offert l’holocauste. Samuel dit à Saül : Tu as agi en insensé. Si tu avais observé le commandement que le Seigneur ton Dieu t’avait donné, le Seigneur aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël Mais maintenant ton règne ne subsistera point. Le Seigneur s’est choisi un homme selon son cœur et le Seigneur l’a destiné à être le chef de son peuple, parce que tu n’as pas observé ce que le Seigneur t’avait ordonné. Et Samuel se leva et monta de Galgala à Gabaa de Benjamin ”.
          
Jeudi (1 Rois, chap. 14). — Nous tisons te récit d’un exploit guerrier de Jonathas : “ Un jour, Jonathas, fils de Saül, dit au jeune homme qui portait ses armes : Viens et passons jusqu’au poste des Philistins qui est là, de l’autre côté. Mais il ne dit rien de cela à son père... Son écuyer lui répondit : Fais tout œ que tu as décidé ; va où tu voudras ; me voici prêt à te suivre. Jonathas dit : Bien ! nous passerons vers ces hommes et nous nous montrerons à eux. S’ils nous disent : arrêtez jusqu’à ce que nous allions à vous, nous resterons en place et ne monterons pas vers eux. Mais s’ils disent : montez vers nous, nous monterons, car le Seigneur les a livrés dans nos mains. Cela sera pour nous un signe.
Ils se montrèrent tous les deux au poste des Philistins, et les Philistins dirent : Voici les Hébreux qui sortent des trous où ils s’étaient cachés. Et les hommes du poste, s’adressant à Jonathas et à son écuyer, dirent : Montez vers nous et nous vous ferons savoir quelque chose. Et Jonathas dit à son écuyer : Monte après moi, car le Seigneur les a livrés entre les mains d’Israël.
           
Et Jonathas monta, sur les mains et les pieds, suivi de son écuyer. Les Philistins tombaient devant Jonathas, et son écuyer tuait derrière lui. Ce premier massacre que firent Jonathas et son écuyer fut d’environ vingt hommes, sur la longueur d’un demi sillon d’un arpent de terre. L’épouvante se répandit dans le camp des Philistins, dans la campagne et dans tout le peuple. Le poste et l’armée de destruction furent saisis de peur ; la terre trembla ; c’était une terreur de Dieu... Ensuite, Saül et tout le peuple qui était avec lui, s’étant rassemblés, s’avancèrent jusqu’au lieu du combat, et voici que l’épée de l’un était tournée contre l’autre, et la confusion était extrême... C’est alors que le Seigneur délivra Israël ce jour-là ”.
               
Vendredi (1 Rois, chap. 15). — C’est un passage triste ; on nous raconte la réprobation de Saül. “ Samuel dit à Saül : Le Seigneur m’a envoyé pour t’oindre comme roi sur son peuple d’Israël ; écoute donc ce que dit le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur des armées : J’ai considéré ce qu’Amalec a fait à Israël lorsqu’il s’est élevé contre lui sur le chemin quand Israël montait d’Égypte. Va donc et frappe Amalec. Dévoue par anathème tout ce qui lui appartient ; tu n’auras pas pitié de lui et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes.
           
Saül le fit savoir au peuple qu’il passa en revue à Télaim ; il compta deux cent mille hommes de pied et dix mille hommes de Juda. Saül s’avança jusqu’à la ville d’Amalec et dressa une embuscade dans la vallée... Il battit Amalec depuis Hévila jusqu’à Sur, qui est à l’est de l’Égypte. Il prit vivant Agag, roi d’Amalec, et il dévoua tout le peuple par anathème en le passant au fil de l’épée. Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, ainsi que le meilleur des brebis et des bœufs, ainsi que tout ce qui avait de la valeur ; et tout ce qui était chétif et sans valeur, ils le vouèrent à l’anathème.
            
Alors la parole du Seigneur se fit entendre à Samuel en ces termes : Je me repens d’avoir fait Saül roi, car il s’est détourné de moi et n’a pas accompli mes ordres. Samuel s’attrista et il cria vers le Seigneur toute la nuit. Samuel se leva de bon matin pour aller à la rencontre de Saül... Quand Samuel vint vers Saül, Saül lui dit : Sois béni du Seigneur. J’ai exécuté les ordres du Seigneur. Samuel répondit : Qu’est-ce donc que ce bêlement de brebis à mes oreilles et ce mugissement de bœufs que j’entends ? Saül répondit : Ils les ont amenés de chez les Amalécites, car le peuple a épargné le meilleur des brebis et des bœufs pour les sacrifier au Seigneur ton Dieu ; le reste, nous l’avons voué à l’anathème.
            
Samuel dit à Saül : Assez ; je vais te faire connaître ce que le Seigneur m’a fait connaître cette nuit. Saül lui répondit : Parle. Samuel dit : ... Pourquoi n’as-tu pas écouté l’ordre du Seigneur, et t’es-tu jeté sur le butin, et as-tu fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur.. ? Le Seigneur trouve-t-il du plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à l’obéissance à la voix du Seigneur ? L’obéissance vaut mieux que le sacrifice, et la docilité mieux que la graisse des béliers. Car la rébellion est aussi coupable que le péché de divination, et la résistance que l’idolâtrie... Parce que tu as rejeté la parole du Seigneur, le Seigneur te rejette comme roi. Alors Saül dit à Samuel : J’ai péché en transgressant l’ordre du Seigneur et tes paroles ; je craignis le peuple et j’ai obéi à sa voix. Maintenant, je te prie, pardonne mon péché, reviens avec moi et j’adorerai le Seigneur. Mais Samuel répondit : je ne reviendrai point avec toi. Parce que tu as rejeté la parole du Seigneur, le Seigneur t’a rejeté comme roi sur Israël. Comme Samuel se détournait pour s’en aller, Saül saisit l’extrémité de son manteau qui se déchira. Alors Samuel lui dit : Le Seigneur a déchiré de dessus toi la dignité royale et l’a donnée à ton voisin qui est meilleur que toi ”.
           
Samedi (1 Rois, chap. 16). — Samuel pleurait sur la réprobation de Saül. Alors le Seigneur dit à Samuel : Il Jusqu’à quand pleureras-tu sur Saül, alors que je l’ai rejeté afin qu’il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d’huile et va ; je t’envoie chez Isai de Bethléem, car j’ai vu parmi ses fils le roi que je veux”. ... Samuel alla et offrit un sacrifice à Dieu à Bethléem. Il invita Isaï et ses fils au sacrifice. Quand Samuel vit le premier-né d’Isaï, il pensa en lui-même : c Certainement l’oint du Seigneur est devant lui ”. Mais le Seigneur dit à Samuel : “ Ne fais pas attention à sa figure et à sa taille. Je ne l’ai pas choisi. L’homme voit l’extérieur, mais le Seigneur regarde le cœur. Isaï amena à Samuel son second fils, et encore cinq autres fils, mais à chaque fois Samuel dit : “ Ce n’est pas encore celui que le Seigneur a choisi ”. Il dit alors : “ Sont-ce là tous tes fils ? ” Isaï répondit : “ Il manque encore le plus jeune ; il garde nos brebis ”. Samuel dit : “ Fais-le venir ”. David parut. Il était blond, avec de beaux yeux et une belle figure. Le Seigneur dit alors à Samuel : “ Lève-toi, oins-le, c’est lui que j’ai choisi ”. Et Samuel prit la corne d’huile et l’oignit A partir de ce jour l’Esprit du Seigneur vint sur David. Par contre, la grâce de Dieu s’éloigna de Saül. Il fut torturé par un mauvais esprit qui le rendait mélancolique. Alors les serviteurs de Saül dirent : “ Seigneur, nous chercherons quelqu’un sachant jouer de la harpe. Il jouera devant toi et tu seras soulagé ”. Le roi approuva. Alors un serviteur de Saül dit : “ Je connais un fils d’Isaï de Bethléem qui joue bien de la harpe ”. Saül fit venir David et celui-ci entra à son service. Saül le prit en affection et en fit son écuyer. Lorsque le mauvais esprit venait sur Saül, David prenait sa harpe et jouait. Alors le mauvais esprit s’éloignait de Saül.
         
Samedi soir. — Le samedi soir, nous nous préparons déjà au jour du Seigneur. L’antienne de Magnificat chante la victoire de David sur Goliath. Ce combat si important pour l’histoire du salut nous occupera davantage la semaine prochaine. “ David vainquit le Philistin avec une fronde et une pierre, au nom du Seigneur ”.