LECTURE D’ÉCRITURE : SIXIÈME SEMAINE APRÈS L’OCTAVE DE LA PENTECOTE

Le péché de David et ses conséquences.
     
David, le favori de Dieu, a gravement péché. Le châtiment qui le frappa, lui et sa maison, assombrit le soir de sa vie.
     
Dimanche (II Rois, XII, 1-10). — L’Ecriture nous raconte d’une manière dramatique la conversion de David après son double péché. Le Seigneur envoya Nathan vers David. Nathan vint et lui dit : “ Il y avait deux hommes dans une ville ; l’un était riche et l’autre était pauvre. Le pauvre n’avait rien si ce n’est une petite brebis qu’il avait achetée ; il l’élevait chez lui : et elle avait grandi avec ses enfants. Elle mangeait de son pain, buvait de sa coupe et dormait sur son sein ; et elle était pour lui comme une fille. Un jour qu’un visiteur arriva chez le riche, celui-ci ne voulut pas prendre de ses brebis ou de ses bœufs pour préparer un repas à l’étranger qui était venu le voir. Il prit la brebis de l’homme pauvre et prépara un repas pour celui qui était venu le voir ”. Alors David s’irrita et, dans une violente indignation contre l’homme, il dit à Nathan : “ Aussi vrai que Dieu vit, celui qui a fait cela est un enfant de la mort. Il rendra quatre fois la brebis pour avoir fait une pareille chose et pour n’avoir pas eu de pitié ! ” Mais Nathan dit à David :
“ Tu es cet homme. Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël : Je t’ai oint roi sur Israël et je t’ai sauvé de la main de Saül ; je t’ai donné la maison d’Israël et la maison de Juda ; et, si cela est trop peu, j’ajouterai encore davantage. Pourquoi donc as-tu méprisé la parole du Seigneur pour faire ce qui est mal à mes yeux ? Tu as frappé par l’épée Urie le Héthéen ; tu as pris sa femme pour en faire ta femme, et tu l’as tué par l’épée des fils d’Ammon. Et maintenant l’épée ne s’éloignera pas de ta maison parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie le Héthéen pour en faire ta femme”.
         
Lundi (II Rois, XII, 11-25). – “ C’est pourquoi le Seigneur parle ainsi : “ Voici que je ferai venir le malheur sur toi et ta maison ”. Alors David dit à Nathan : “ J’ai péché contre le Seigneur ! ” Nathan dit à David : “ Le Seigneur a enlevé ton péché ; tu ne mourras point. Mais parce que tu as donné occasion aux ennemis du Seigneur de blasphémer, le fils qui t'est né mourra à cause de cette faute ”. Et Nathan s’en retourna dans sa maison.
Le Seigneur frappa l’enfant que la femme d’Urie avait enfanté à David, et il devint gravement malade. David pria Dieu pour l’enfant et jeûna ; il se renferma et se jeta à terre. Les anciens de sa maison vinrent vers lui et le pressèrent de se lever de terre. Mais il ne voulut pas et ne prit pas de nourriture avec eux. Or il arriva que l’enfant était mort ; car ils disaient : “ Lorsque l’enfant vivait, nous lui parlions et il n’écoutait pas notre voix ; combien plus sera-t-il troublé si nous lui disons : l’enfant est mort ” ? David s’aperçut que ses serviteurs parlaient tout bas entre eux et il comprit que l’enfant était mort. Il dit à ses serviteurs : “L’enfant est donc mort ” ? Ils répondirent : “ Il est mort ”.
Alors David se leva de terre, se baigna, s’oignit et changea de vêtements. Puis il alla dans la maison du Seigneur et se prosterna ; il revint ensuite dans sa maison. Il consola Bethsabée, sa femme, et s’approcha d’elle. Elle lui enfanta un fils qu’il nomma Salomon, et le Seigneur l’aima, et il l’envoya dire par l’intermédiaire de Nathan, le prophète, qui lui donna le nom de Jédidiah (le bien aimé du Seigneur) parce que le Seigneur l’aimait ”.
     
Mardi (II Rois, chap. 13 et 14). — David avait sans doute obtenu le pardon de son double péché, mais la peine temporelle ne lui fut pas remise. Au contraire, il lui fallut expier durement son égarement. La parole du prophète : “ Tu as tué Urie par l’épée des fils d’Ammon ; c’est pourquoi l’épée ne s’éloignera pas de ta maison D, devint une terrible réalité. De graves conflits éclatèrent dans sa famille. Amnon, le fils aîné de David, outragea sa sœur Thamar. Absalon vengea cet outrage par le meurtre d’Amnon. Il invita en effet les fils du roi pour la tonte des brebis et, pendant le repas, il fit tuer Amnon. David en fut très affligé. Absalon s’enfuit et dut demeurer trois ans en exil. Par l’intermédiaire de Joab, Absalon fut rappelé. Le roi dit : “ Qu’il revienne dans sa maison, mais il ne verra pas mon visage ”. Ainsi donc Absalon revint dans sa maison, mais il ne vit pas le visage du roi. Or, dans tout Israel, il n’y avait pas un homme aussi renommé qu’Absalon pour sa beauté. De la plante des pieds au sommet de la tête, il n’y avait en lui aucun défaut. Lorsqu’il se rasait la tête — il le faisait une fois par an, quand sa chevelure devenait trop lourde — les cheveux de sa tête étaient de deux cents sicles, selon le poids royal. Ce n’est qu’au bout de deux ans qu’Absalon fut autorisé à voir le visage du roi. David fit appeler Absalon, et celui-ci vint auprès du roi et se prosterna la face contre terre devant lui. Et le roi baisa Absalon.
     
Mercredi (II Rois, XV, 1-12). — Absalon répondit au pardon paternel par l’ingratitude ; il excita le peuple contre son père et se fit enfin proclamer roi. “ Absalon se levait de bonne heure et se plaçait auprès du palais du roi. Chaque fois qu’un homme ayant un procès se rendait auprès du roi pour obtenir une décision, Absalon l’appelait et lui disait : “ De quelle ville es-tu ? ” Il lui disait ensuite : “ Vois, ta cause est bonne et juste, mais il n’y a personne auprès du roi pour t’écouter... Qui donc m’établira juge dans le pays ? Quiconque aurait un procès ou une affaire viendrait, et je lui rendrais justice ”. Et lorsque quelqu’un s’approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le prenait et le baisait. Ainsi Absalon séduisait les cœurs des hommes d’Israël.
Au bout de quatre ans, Absalon dit au roi : “ Quand je demeurais à Gessur, en Aram, j’ai fait ce vœu au Seigneur : “ Si le Seigneur me ramène à Jérusalem, je témoignerai mon respect au Seigneur”. Je voudrais maintenant le faire. “ Absalon se leva et s’en alla à Hébron ”.
     
Jeudi (II Rois, XV, 13-37). — Une scène d’une tristesse navrante. La conjuration d’Absalon se renforçait ; le peuple se tournait de plus en plus vers lui. Quand David en fut informé, il se rendit compte qu’il n’y avait pas d’autre moyen de salut que la fuite. Le roi partit, et toute sa maison le suivit dans sa fuite. Ils s’arrêtèrent à la dernière maison. Tous ses serviteurs ce marchaient à ses côtés, ainsi que tous les Céréthiens, les Phélétiens et les Géthéens. Toute la contrée pleurait et jetait des cris au passage. Le roi passa le torrent du Cédron et tout le peuple alla dans la direction du désert. Sadoc aussi, avec tous les lévites qui portaient l’arche d’alliance, était avec lui. Alors le roi dit à Sadoc : “ Reporte l’arche de Dieu dans la ville. Si je trouve grâce aux yeux de Dieu, il me ramènera et me fera voir sa demeure. — Voyez, j’attendrai près des gués du désert jusqu’à ce que je reçoive de vous un renseignement ”. Sadoc et Abiathar reportèrent l’arche à Jérusalem et y demeurèrent. David gravissait la colline des Oliviers en pleurant, la tête voilée, et il marchait nu-pieds. C’est ainsi que le péché poursuit ses effets dans la vie du bien-aimé de Dieu pendant des années. (C’est peut-être dans cette circonstance que David a composé le psaume 26).
     
Vendredi (II Rois, chap. 16). — David est en fuite devant son fils Absalon. Il se montre noble et grand dans, le malheur. Quand il arriva à Bachurim, voici que sortit de là un homme de la race de Saül, Séméi. Il couvrit David d’injures en lui lançant des pierres, ainsi qu’à tous les serviteurs du roi, alors que tout le peuple et tous les hommes de guerre étaient à sa droite et à sa gauche. Il criait : Il Va-t’en, homme de rien. Le Seigneur fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül à la place duquel tu t’es fait roi. Le Seigneur a livré ton royaume à ton fils Absalon et te voilà dans ton malheur mérité ”. Alors Abisai dit au roi : “ Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi, mon seigneur ? Laisse-moi passer que j’aille lui couper la tête ”. David le retint et dit : “ Voici que mon propre fils en veut à ma vie ; à plus forte raison, ce fils de Benjamin. Laissezle. Qu’il maudisse, car le Seigneur le lui ordonne. Peut-être me rendra-t-il du bonheur à la place de la honte d’aujourd’hui ”. (Si nous pouvions, nous aussi, considérer les injures qui nous viennent des hommes comme une permission de Dieu !)
Samedi (II Rois, chap. 18). — David avait gagné un peu de temps ; il avait passé en revue sa petite troupe de gens fidèles et l’avait organisée. Il la divisa en trois parties. Il en plaça un tiers sous le commandement de Joab, un tiers sous le commandement d’Abisai et un tiers sous le commandement d’Éthai le Géthéen. Quand ils sortirent, le roi donna à tous l’ordre exprès : “ Ménagez-moi le jeune homme Absalon ”. Le peuple sortit dans la campagne à la rencontre d’Israël et le combat eut lieu dans la forêt d’Ephraïm. Les serviteurs de David furent vainqueurs et il y eut un grand carnage. “ Absalon se trouva en présence des serviteurs de David. Absalon était monté sur un mulet et le mulet s’engagea dans les branches touffues d’un grand térébinthe ; la tête d’Absalon se prit au térébinthe, et il resta suspendu entre ciel et terre pendant que le mulet qu’il montait continuait son chemin. Un homme l’ayant vu vint le rapporter à Joab en disant : “ J’ai vu Absalon suspendu à un térébinthe ”. Joab prit trois javelots dans sa main et les enfonça dans le cœur d’Absalon. Il fit sonner de la trompette et empêcha le peuple de poursuivre Israël. Il le retint car il voulait ménager la multitude. David était assis entre les deux portes. La sentinelle alla sur le toit de la porte au-dessus de la muraille et, levant les yeux, elle vit un homme seul qui accourait. Alors parut Achimaas. Puis le Couschite se présenta et dit : “ Que le roi mon seigneur apprenne une bonne nouvelle. Aujourd’hui, le Seigneur t’a fait justice de tous ceux qui s’élevaient contre toi ”. Le roi dit au Couschite : “ Tout va-t-il bien pour le jeune homme, pour AbsaIon ?” Le Couschite répondit : “ Qu’ils soient comme ce jeune homme, les ennemis de mon seigneur et tous ceux qui s’élèvent contre toi pour te faire du mal ”. Le roi fut très affligé ; il monta dans la chambre audessus de la porte et pleura. Il disait en marchant : “ Mon fils Absalon, mon fils Absalon ! Que ne suis-je mort à ta place, mon fils Absalon ! Absalon, mon fils, mon fils ! ”
     
Samedi soir. — Au coucher du soleil, notre chant a déjà pour objet Salomon, le fils et successeur de David, une figure du vrai Roi de la paix : le Christ : “ Le prêtre Sadoc et le prophète Nathan oignirent Salomon roi à Gihon. Ils se levèrent joyeux et dirent : vive le roi ! ”