LECTURE D’ÉCRITURE SEPTIÈME SEMAINE APRÈS L’OCTAVE DE LA PENTECOTE

La royauté de Salomon.
           
Cette semaine, l’Église nous présente le troisième roi juif, Salomon, le roi de la paix.
         
Dimanche (III Rois, 1,1-15). — Au bout de quarante ans de règne et après une vie agitée, David était affaibli par la vieillesse et sentait sa fin prochaine. L’Écriture raconte alors le trait suivant : Le roi David était vieux, avancé en âge. On le couvrait de vêtements sans qu’il , pût se réchauffer. D’après la coutume orientale, on lui donna une jeune fille pour le soigner, le servir et l’aider à supporter les infirmités de la vieillesse. On trouva la Sunamite Abisag, qui devait dormir avec le roi et réchauffer son corps refroidi. D’après l’explication de saint Jérôme, nous pouvons entendre et appliquer ce passage au sens spirituel. On lit aujourd’hui dans la prière des Heures : “ Qui est cette Sunamite, cette vierge si ardente qu’elle peut réchauffer le corps d’un vieillard, et en même temps si sainte ? Le sage Salomon va nous l’expliquer et nous le raconter : Possède la sagesse ; possède l’intelligence. N’abandonne pas la sagesse et elle te protègera ; aime-la et elle te gardera. Le commencement de la sagesse est : Acquiers la sagesse et, dans toute ta possession, acquiers l’intelligence. Embrasse-la et elle t’élèvera ; honore-la et elle t’embrassera pour couronner ta tête d’une couronne de grâces. Elle te protégera par une couronne de délices. Alors que la sagesse seule grandit dans la vieillesse, tout le reste dépérit ”.
             
Lundi (III Rois, I, 26-40). — Avant sa mort, David prend des mesures pour sa succession. Dieu avait fait échouer, en se servant de la vigilance du prophète Nathan, les efforts du fils aîné Adonias, qui voulait s’emparer du pouvoir. Dieu avait choisi comme héritier de David son fils Salomon. La parole du Seigneur avait été adressée à David en ces termes (Paral., XXII, 8 sq.) : “ Tu as versé beaucoup de sang et tu as fait de grandes guerres ; tu ne bâtiras pas une maison à mon nom car tu as versé devant moi beaucoup de sang sur la terre. Mais il te naîtra un fils qui sera un homme tranquille ; je lui donnerai du repos en le délivrant de tous ses ennemis d’alentour ; car Salomon sera son nom... Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom... et j’affermirai pour toujours le trône de sa royauté en Israël ”. David fit appeler le grand prêtre Sadoc qui lui était dévoué, le prophète Nathan et le chef de sa garde, Banaias, et leur ordonna de faire monter Salomon sur la mule royale, de le conduire à Gihon, de l’oindre et de le proclamer solennellement roi. “ Puis vous sonnerez de la trompette et vous direz : Vive le roi Salomon ! ” Quand Salomon eut été oint, “ tout le peuple marcha derrière lui. Le peuple jouait de la flûte et se livrait à une grande joie, et la terre tremblait au bruit de leurs clameurs ”.
            
Mardi (III Rois, chap. 2). — Le vieux roi donne à son fils Salomon ses derniers avis : “ Je vais m’en aller par le chemin de toute la terre. Montre-toi fort et sois un homme. Garde le service du Seigneur ton Dieu en observant ses lois, ses commandements, ses ordonnances et ses préceptes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussisses dans tout ce que tu feras, en sorte que le Seigneur accomplisse sa parole qu’il a prononcée sur toi en disant : “ Si tes fils prennent garde à leur voie, en marchant devant moi avec fidélité, de tout leur cœur et de toute leur âme, tu ne manqueras jamais d’un descendant assis sur le trône d’Israel ”. David se coucha avec ses pères et il fut enterré dans la cité de David ”.
             
Mercredi (III Rois, chap. 3). — Quand la royauté de Salomon fut affermie, il s’allia par mariage avec Pharaon, roi d’Égypte. Il prit pour femme la fille de Pharaon et l’amena dans la r{té de David jusqu’à ce qu’il eût achevé de bâtir sa maison et la maison du Seigneur, ainsi que le mur d’enceinte de Jérusalem. Cependant, le peuple sacrifiait sur les hauts lieux, car il n’avait pas été bâti de maison au nom du Seigneur jusqu’à ce jour. Salomon aimait le Seigneur, marchant selon les préceptes de David ; il offrait des sacrifices sur les hauts lieux et y brûlait des parfums. Il se rendit à Gabaon pour y sacrifier, car c’était le plus grand hautlieu. Salomon offrit mille holocaustes sur cet autel. A Gabaon, le Seigneur apparut en songe à Salomon pendant la nuit, et Dieu lui dit : “ Demande-moi ce que tu veux que je te donne ”. Salomon demanda la sagesse. Cela plut au Seigneur qui lui donna non seulement la sagesse mais encore la richesse et la gloire. “ Parce que tu as fait cette demande, et que tu n’as pas demandé pour toi de longs jours, et que tu n’as pas demandé pour toi des richesses, et que tu n’as pas demandé pour toi la mort de tes ennemis, mais que tu as demandé pour toi de l’intelligence pour exercer la justice, voici que je fais selon ta demande. Voici que je te donne un cœur sage et intelligent... Je te donne aussi ce que tu n’as pas demandé, la richesse et la gloire. Et si tu marches selon mes voies comme ton père a marché, je te donnerai une longue vie ”. On raconte ensuite le sage jugement de Salomon concernant deux femmes qui réclamaient comme leur fils le même enfant : “ Coupez l’enfant vivant en deux parties et donnez-en à chacune une moitié ”. On reconnut tout de suite la véritable mère.
               
Jeudi (III Rois, chap. 4). — On décrit la magnificence du règne de Salomon (figure dl’. la magnificence spirituelle du royaume du Christ). Salomon était le roi sur tout Israël, depuis le fleuve jusqu’au pays des Philistins et à la frontière d’Égypte. Juda et Jérusalem étaient en sécurité, chacun sous sa vigne et son figuier, depuis Dan jusqu’à Bersabée. Tous apportaient des présents et étaient soumis à Salomon tous les jours de leur vie. Les intendants pourvoyaient à l’entretien de Salomon et de tous ceux qui étaient admis à sa table, chacun pendant un mois ; ils ne laissaient rien manquer. Ils faisaient aussi venir de l’orge et de la paille pour les chevaux de trait et de course dans le lieu où ceux-ci se trouvaient, chacun selon ce qui lui avait été prescrit. Salomon avait quarante-quatre mille stalles pour ses chevaux destinés à ses chars et douze mille chevaux de selle. Les intendants lui amenaient des bœufs et des moutons gras, sans compter les cerfs, les chevreuils, les daims et les volailles engraissées. Chez tous les peuples d’alentour Salomon était célèbre, et il avait la paix de tous les côtés. Dieu lui donna de la sagesse, une très grande intelligence et un esprit étendu comme le sable qui est au bord de la mer, si bien que la sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l’Orient et de l’Égypte. Il composa trois mille maximes, et ses cantiques furent au nombre de mille et cinq. On venait de tous les peuples, de la part de tous les rois de la terre, pour entendre la sagesse de Salomon. Dans la suite, Salomon fit construire un grand trône d’ivoire qu’il fit couvrir d’or fin. Le trône avait six degrés ; le haut du dossier était arrondi. Il y avait des accoudoirs de chaque côté, et auprès des accoudoirs se tenaient deux lions :Il y avait douze lions sur les degrés de chaque côté. Ainsi le roi Salomon surpassait tous les rois en richesses et en sagesse.
             
Vendredi (III Rois, chap. 5). — L’Écriture nous parle de la construction du temple par Salomon. C’était sa grande préoccupation de réaliser le plan de son père David. Les principaux matériaux de construction avaient été rassemblés par David. Salomon se procura ce qui manquait en recourant au roi phénicien Hiram. “ Hiram envoya ses serviteurs vers Salomon car il avait appris qu’on l’avait oint roi à la place de son père, et Hiram avait toujours été l’ami de David. Et Salomon envoya dire à Hiram : “ Tu sais que David, mon père, n’a pu bâtir une maison au nom du Seigneur à cause des guerres dont (ses ennemis) l’ont entouré jusqu’à ce que le Seigneur les eût mis sous la plante de ses pieds. Et voici que je pense à bâtir une maison au nom du Seigneur... Et maintenant ordonne que l’on coupe pour moi des cèdres du Liban. Mes serviteurs seront avec tes serviteurs, et je te donnerai pour le salaire de tes serviteurs ce que tu me diras ; car tu sais qu’il n’y a personne parmi nous qui sache couper le bois comme les Sidoniens. ” Et Hiram envoya dire à Salomon : ... “ Je ferai ce que tu désires au sujet des bois de cèdre et des bois de cyprès. Mes serviteurs les descendront du Liban à la mer, et je les ferai flotter par mer jusqu’au lieu que tu m’enverras dire ; là, je les ferai délier et tu les prendras. Et toi, tu accompliras mes désirs en fournissant des vivres à ma maison... Le roi Salomon leva, parmi tous les Israélites, des hommes de corvée au nombre de trente mille. Il les envoyait au Liban, dix mille par mois alternativement... Le roi ordonna d’extraire de grandes pierres, pierres de choix, pour établir en pierres de taille les fondements de la maison ”.
            
Samedi (III Rois, chap. 7-8). — Salomon avait travaillé sept ans à la construction du temple. Tous les arts, toutes les richesses du pays et des pays étrangers furent mis au service de la construction. Dieu lui-même était apparu au roi et l’avait encouragé à achever son œuvre. Quand la construction fut achevée, Salomon convoqua les anciens d’Israël et tous les chefs des tribus pour transporter l’arche d’alliance de la cité de David, c’est-à-dire de Sion, dans le temple. Tous les hommes d’Israël se réunirent auprès du roi Salomon, au septième mois, pour célébrer la dédicace du temple. “ Alors les prêtres portèrent l’arche du Seigneur dans le Saint des saints, sous les ailes des chérubins... Il n’y avait dans l’arche que deux tables de pierre que Moïse y avait déposées sur le mont Horeb lorsque le Seigneur conclut une alliance avec les Israélites à leur sortie d’Égypte... Au moment où les prêtres sortirent du lieu saint, la nuée remplit la maison du Seigneur ”. Salomon bénit la communauté d’Israël et implora, dans une longue prière, la bénédiction de Dieu sur le temple. Des milliers de bœufs et de moutons furent immolés en sacrifice d’action de grâces.
             
Samedi soir. — Aux vêpres du samedi, qui sont les premières vêpres du dimanche, l’Église chante à Magnificat : “ Tu as exaucé, Seigneur, la prière de ton serviteur, à savoir que je construise un temple à ton nom ”. Ces paroles de Salomon, la liturgie les met sans doute dans la bouche du Christ. Le Christ a, dans l’Église, bâti un temple merveilleux à son Père ; il en bâtit un aussi dans notre âme. C’est pourquoi nous le remercions maintenant à Magnificat.