Les Livres des Macchabées
Samedi soir : Au coucher
du soleil, l’Église nous prépare aux lectures d’Écriture du mois d’octobre, aux
livres des Macchabées : “ Que le Seigneur ouvre votre cœur à sa loi et à
ses commandements ; qu’il donne la paix, le Seigneur, notre Dieu ! ”
Dimanche (1 Macch., I,
1-16) : Le livre prend pour point de départ l’histoire générale et situe
ainsi cette période de l’histoire juive dans l’histoire du monde. Il nous plaît
de rencontrer Alexandre le Grand dans la Sainte-Écriture. C’est Alexandre de
Macédoine, fils de Philippe, qui ouvre le livre. Sorti du pays de Céthim, il
battit Darius, roi des Perses et des Mèdes, et devint Grand Roi à sa place
après avoir d’abord régné sur la Grèce. Il fit de nombreuses guerres, prit
beaucoup de forteresses et mit à mort quantité de rois de la terre. Il poussa
jusqu’aux extrémités de la terre et s’empara des dépouilles d’une multitude de
peuples. Le silence se fit devant lui sur la terre. Alors il s’enorgueillit et
son cœur se gonfla de fierté, car il avait rassemblé une puissante armée et
conquis la souveraineté sur des pays et sur des peuples qui étaient devenus ses
tributaires. Après quoi, il tomba malade sur son lit et connut qu’il allait
mourir. Il appela près de lui les hommes illustres qui avaient marché à son
école, ses camarades de jeunesse, et partagea entre eux, tant qu’il était
encore en vie, son empire. Alexandre avait régné douze ans lorsqu’il mourut.
Ses généraux prirent possession du pouvoir, chacun dans le lieu qui lui avait
été assigné. Après sa mort, tous ceignirent la couronne, et leurs fils après
eux pendant de longues années ; ils déchaînèrent quantité de maux sur la
terre. De leur lignée sortit un rejeton d’iniquité, Antiochus Épiphane, fils du
roi Antiochus. Il avait vécu jadis à Rome en qualité d’otage ; il devint
roi en l’année 137 (= 175 avant J.-C.). En ces jours, il sortit d’Israël , des
enfants infidèles à leur peuple qui en entraînaient beaucoup d’autres en
disant : “ Allons et unissons nous aux peuples qui nous entourent ;
car, depuis que nous vivons séparés d’eux, le malheur nous a souvent visités. ”
Cette proposition leur plut. Quelques-uns du peuple résolurent d’aller trouver
le roi. Il leur donna toute liberté de suivre les usages des païens. Ils firent
installer une palestre à Jérusalem, selon les coutumes païennes, et se
séparèrent de la sainte alliance ; ils s’unirent aux païens et se
vendirent au péché.
Lundi (1 Macch., 1,
21-35) : Après avoir conquis l’Egypte, Antiochus se retourna avec une
puissante armée contre Israël et contre Jérusalem. Il pénétra avec une
insolente audace dans le sanctuaire ; il enleva l’autel d’or des parfums,
le chandelier et tous ses accessoires, la table des pains de proposition, les
coupes et les plats sacrés, les encensoirs d’or et le voile, les couronnes et
les ornements d’or de la façade, et il fit tout briser. Il prit l’argent et
l’or et le mobilier précieux, ainsi que les trésors cachés qu’il put découvrir.
Muni de tout son butin, il repartit dans son pays, après avoir commis des
meurtres et des homicides et fait retentir des paroles d’une insolente audace.
Il y eut partout grand deuil en Israël. Les chefs et les anciens firent
entendre des gémissements ; les jeunes filles et les jeunes gens en
perdirent de douleur la santé, et la beauté des femmes se fana. Les époux
entonnèrent des lamentations et, dans leurs chambres, les épouses furent
plongées dans la tristesse. Parmi les habitants du pays, la terreur se propagea
comme à un tremblement de terre et toute la maison de Jacob fut plongée dans la
confusion. Deux ans après, le roi envoya dans les villes de Juda un officier
des contributions ; celui-ci arriva à Jérusalem avec de fortes troupes.
Usant de ruse, il adressa des paroles de paix aux habitants qui lui firent
confiance. Mais, tout à coup, il tomba sur la ville et la frappa
brutalement ; il fit périr un grand nombre d’Israélites. Il pilla et
incendia la ville et fit raser ses murailles. Les femmes et les enfants furent
emmenés en captivité et les troupeaux saisis. Ensuite, l’ennemi transforma la
ville de David en forteresse en l’entourant d’une puissante et solide enceinte.
Mardi (1
Macch.,40-56) : Les habitants de Jérusalem prirent la fuite et des
étrangers s’y établirent ; la ville devint étrangère à ses propres
enfants, qui avaient dû l’abandonner. Son sanctuaire devint semblable à un
désert, ses fêtes se changèrent en jours de deuil, ses sabbats furent des jours
d’opprobre et son honneur fut anéanti. Autant elle avait été illustre, autant
elle fut comblée d’humiliation, et sa magnificence se changea en deuil. Alors
le roi Antiochus publia un édit dans tout le royaume ordonnant à tous de ne
plus former qu’un seul peuple et à chacun de renoncer à ses usages
particuliers. Tous les païens obéirent à l’ordre royal ; beaucoup
d’Israélites consentirent aussi à embrasser le culte du souverain ; ils
sacrifièrent aux idoles et profanèrent le sabbat. Ensuite, le roi envoya à
Jérusalem et dans les villes de Juda des messagers porteurs d’ordres disant que
les habitants devaient suivre les coutumes jusque-là étrangères à leur pays,
cesser d’offrir dans le Temple les holocaustes, les parfums et les libations,
violer les sabbats et les fêtes, profaner le sanctuaire et les personnes
consacrées à Dieu. Par contre, ils devaient installer des autels, des bois
sacrés et des statues pour les idoles, et faire des sacrifices de porcs et
d’autres animaux impurs. Ils devaient laisser leurs enfants incirconcis,
souiller leurs âmes par toute espèce d’impureté et d’abominations, de manière à
oublier la loi et à modifier toutes ses prescriptions. Quiconque n’obéirait pas
aux ordres du roi serait mis à mort. Il publia des dispositions de même teneur
dans tout son royaume et établit des surveillants sur tout le peuple. Il arriva
aussi un ordre pour les villes de Juda d’avoir à offrir des sacrifices dans
chaque ville. Beaucoup de gens du peuple qui abandonnaient la loi se rallièrent
aux étrangers. Ils firent le mal dans le pays et obligèrent les Israélites
fidèles à se cacher et à chercher toutes sortes de refuges.
Mercredi (1 Macch., 1,57-67) :
Le 15 du mois de Casleu de l’année 145 (= 167 avant J.-C.), on construisit
l’abomination de la désolation sur l’autel des sacrifices ; on éleva aussi
des autels à l’entour dans les villes de Juda. Les envoyés du roi offraient
l’encens aux portes des maisons et dans les rues. Ils déchiraient et jetaient
au feu les livres de la loi qu’ils trouvaient. Celui chez qui l’on trouvait un
livre de l’alliance et qui demeurait attaché à la loi était mis à mort selon
l’ordre du roi. En vertu de leurs pouvoirs, ils traitaient ainsi, un jour
chaque mois, les Israélites qu’ils trouvaient dans les villes. Le 25 du mois,
ils offraient un sacrifice sur l’autel qui avait été élevé sur l’autel des
holocaustes. Conformément à l’ordre du roi, on punissait de mort les femmes qui
avaient fait circoncire leurs enfants. Ils pendaient les enfants à leur cou,
pillaient leurs maisons et punissaient également de mort ceux qui avaient
pratiqué la circoncision. Cependant beaucoup en Israël résistèrent et prirent
la ferme résolution de ne rien manger d’impur ; ils préférèrent mourir
plutôt que de manger quelque chose d’impur et de profaner la sainte
alliance ; ils aimèrent mieux mourir. La colère de Dieu pesait lourdement
sur Israël.
Jeudi (I Macch., II,
1-18) :En ces jours, parut Mathathias, fils de Jean et petit-fils de
Siméon, prêtre de la tribu de Joarib de Jérusalem, mais qui habitait Modin. Il
avait cinq fils : Jean, surnommé Gaddis ; Simon, surnommé
Thasi ; Judas, surnommé Macchabée ; Éléazar, surnommé Abaron ;
et Jonathas, surnommé Apphus. Voyant les outrages contre Dieu en Juda et à
Jérusalem, il dit : “ Hélas ! pourquoi suis-je né pour assister à la
ruine de mon peuple et à la destruction de la ville sainte ? Notre
sanctuaire, notre fierté, notre gloire, a été détruit ; les païens l’ont
profané ! A quoi bon vivre encore ? ” Mathathias et ses fils
déchirèrent leurs vêtements, se couvrirent d’un cilice et menèrent grand deuil.
Alors arrivèrent les envoyés du roi pour contraindre à l’apostasie et pour
offrir des sacrifices dans la ville de Modin. Beaucoup d’Israélites se mirent
de leur côté. Mathathias et ses fils se réunirent d’autre part. Alors les
envoyés du roi, prenant la parole, dirent à Mathathias : “ Tu es un
dignitaire considéré et influent dans cette ville ; tu ne peux t’en
remettre à tes fils ni à tes parents ; sois donc le premier à passer de
notre côté et à obéir aux ordres du roi, comme l’ont fait toutes les nations,
ainsi que les hommes de Juda et ceux qui restaient à Jérusalem. Tu seras alors,
toi et les tiens, parmi les amis du roi ; toi et tes fils, vous recevrez
des distinctions, de l’argent, de l’or et de nombreux présents. ”)
Vendredi (I Macch., II,
I9-2S) : Mathathias répondit à haute voix : “ Quand tous les peuples
qui composent le royaume du roi lui obéiraient et quand chacun abandonnerait la
religion de ses pères, quand tous se plieraient à ses ordres, moi, mes fils et
mes parents, nous continuerons de suivre l’alliance de nos pères. A Dieu ne
plaise que nous abandonnions sa loi et ses préceptes ! Nous n’obéirons pas
aux ordres du roi et nous ne nous écarterons pas de notre culte, ni à droite ni
à gauche. ” Dès qu’il eut terminé, un Juif s’avança pour offrir aux yeux de
tous, conformément aux ordres du roi, un sacrifice sur l’autel de Modin. A
cette vue, Mathathias fut saisi d’indignation ; il frémit de colère en
lui-même ; une rage secrète s’empara de lui selon la loi ; il se jeta
sur lui et le tua sur l’autel. Il tua aussi l’officier du roi qui contraignait
à sacrifier et renversa l’autel. C’est ainsi qu’il fut enflammé de zèle pour la
loi, à l’exemple de Phinées contre Zambri, fils de Salom. Alors Mathathias
parcourut la ville en criant à haute voix : “ Qu’il sorte et me suive
celui qui a le zèle de la loi et veut maintenir l’alliance ! ” Puis il
s’enfuit avec ses fils dans la montagne, abandonnant dans la ville tout ce
qu’ils possédaient.
Samedi (1 Macch., II,
29-42) : Beaucoup de Juifs qui cherchaient la justice et la loi
descendirent dans le désert pour s’y établir avec leurs femmes, leurs enfants
et leurs bestiaux, parce que la mesure de leurs maux était à son comble. Mais
on rapporta aux officiers du roi et aux troupes qui étaient à Jérusalem, la
ville de David, que des hommes avaient transgressé l’ordre du roi et étaient
descendus dans les retraites du désert ; ceux-ci se mirent en grand nombre
à leur poursuite. Ils les rejoignirent, se jetèrent sur eux et engagèrent le
combat le jour du sabbat. Les Juifs ne répondirent pas, ne leur lancèrent pas
une seule pierre et ne barricadèrent pas leurs cavernes. Ils se disaient l’un à
l’autre : “ Mourons tous ensemble avec une conscience pure ! Le ciel
et la terre sont témoins que vous nous faites mourir injustement. ” Alors
l’ennemi ouvrit le combat contre eux le jour du sabbat et ils moururent avec leurs
femmes, leurs enfants et leurs troupeaux au nombre d’environ un millier.
Lorsque Mathathias et ses amis apprirent cela, une grande douleur s’empara
d’eux ; ils dirent l’un à l’autre : “ Si -nous faisons tous comme
nos frères et si nous ne combattons pas pour nos vies et pour nos
institutions contre les païens, ils auront bientôt fait de nous supprimer
de la terre. ” Ce jour-là, ils prirent la résolution suivante : “ Si l’on
nous attaque le jour du sabbat, nous résisterons en combattant ; nous
ne nous laisserons pas tuer comme nos frères dans leurs retraites. ”
Alors se joignit à eux un groupe de Juifs, hommes vaillants d’Israël, dont le
cœur était attaché à la loi.