LECTURE D’ÉCRITURE : PREMIÈRE SEMAINE D’AOUT

Le livre des Proverbes.
              
Le premier dimanche d’août, l’Église commence la lecture d’un nouveau groupe de livres de la Sainte Écriture, les livres sapientiaux. Les livres des Rois symbolisaient l’histoire extérieure et l’extension du règne du Christ. Nous commençons maintenant la seconde époque : l’organisation intérieure du royaume de Dieu (comparable au levain de la parabole). Pour caractériser cette époque, la liturgie utilise les livres sapientiaux. Elle lit un de ces livres par semaine. Cette semaine, elle lit le livre dit : les Proverbes de Salomon. Ce livre contient un recueil de maximes instructives qui ont pour objet la véritable sagesse. C’est la sagesse pratique de l’Ancien Testament exposée d’ordinaire en courtes formules. La lecture de ce livre nous apportera instruction et édification. Nous pourrions apprendre par cœur une série de ces proverbes.
          
Dimanche (Proverbes, chap. 1 et 2). — Le prologue donne le but des Proverbes.
Proverbes de Salomon, fils de David,
Roi d’Israêl,
Pour connaître la sagesse et l’instruction,
Pour comprendre les discours sensés,
Pour acquérir une instruction éclairée,
La justice, l’équité et la droiture,
Pour donner aux simples le discernement,
Au jeune homme la connaissance et la réflexion.
Si le sage écoute,
Il gagnera en savoir ;
Si c’est un homme intelligent,
Il gagnera en réflexion,
Il comprendra les proverbes et le sens mystérieux,
Les maximes des sages et leurs énigmes.
La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse.
La sagesse et l’instruction,
Les insensés seuls les méprisent.
Mon fils, écoute l’instruction de ton père,
Ne dédaigne pas l’enseignement de ta mère ;
C’est une couronne de grâce pour ta tête,
Une parure pour ton cou.
Exhortation à ne pas se laisser entraîner par les pécheurs.
Mon fils, ne donne pas ton acquiescement,
Si les pécheurs veulent te séduire,
S’ils te disent : Viens avec nous !
Allons épier le juste,
Tendons un piège à l’innocent.
Engloutissons-les tout vifs,
Comme fait l’enfer,
Avec peau et cheveux,
Comme ceux qui descendent dans la fosse...
Mon fils, ne marche pas avec eux sur le chemin,
Détourne ton pied du sentier.
Maintenant la Sagesse prend la parole et élève sa voix
La Sagesse crie dans les rues,
Elle élève la voix sur les places.
Elle prêche du haut des murs,
Aux portes de la ville.
Elle dit dans la ville ces paroles !
Combien de temps encore, fous, aimerez-vous la folie ?
Jusques à quand, railleurs, vous plairez-vous à la raillerie ?
Et vous, insensés, haïrez-vous la science ?
Convertissez-vous donc à ma réprimande ;
Voici que je répandrai sur vous mon esprit
Et je vous ferai connaître mes paroles.
Lundi (Prov., chap. 3 et 5). — Craindre Dieu et aimer le prochain.
Mon fils, n’oublie pas mes enseignements ;
Que ton cœur garde mes préceptes.
Ils te procureront de longs jours et une longue vie,
Et ils t’apporteront la prospérité en abondance.
Que la miséricorde et la vérité ne t’abandonnent pas.
Attache-les à ton cou, grave-les sur la table de ton cœur.
Ainsi tu trouveras faveur et riche récompense,
Tant auprès de Dieu qu’auprès des hommes.
Confie-toi de tout ton cœur dans le Seigneur
Et ne t’appuie pas sur ta propre intelligence.
Dans toutes tes voies pense à lui,
Et il aplanira tes sentiers.
Ne sois pas sage à tes propres yeux,
Mais crains le Seigneur.
Ce sera la santé pour ton corps
Et un rafraîchissement pour tes membres.
Fais honneur au Seigneur de tes biens
Et des prémices de la moisson.
Alors tes greniers se rempliront de blé
Et tes cuves déborderont de vin nouveau.
Ne méprise pas la correction du Seigneur. mon fils,
Et n’aie pas d’aversion pour ses châtiments,
Car, celui que le Seigneur aime,
Il le châtie,
Comme fait un père pour son fils
En qui il met sa complaisance.
Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse
Et celui qui a acquis l’intelligence.
Son acquisition vaut mieux que celle de l’argent
Et sa possession mieux que celle de l’or ;
Elle est plus précieuse que les perles ;
Pas un joyau ne l’égale.
Dans sa droite elle tient une longue vie,
Richesse et honneur dans sa gauche.
Mardi (Prov., chap. 5-7). — Mise en garde contre l’infidélité.
Mon fils, sois attentif à ma sagesse,
Prête l’oreille à mon intelligence,
Afin que tu observes le conseil de ma bouche,
Et que tu entendes la prudence de mes lèvres.
Les lèvres de la femme étrangère distillent le miel,
Et son palais est plus doux que l’huile ;
Mais, à la fin, elle est plus amère que l’absinthe,
Et aiguë comme un glaive à deux tranchants.
Ses pieds descendent vers la mort
Et ses pas vont droit à l’enfer.
Elle ne considère pas le chemin de la vie,
Ses pas s’en vont incertains on ne sait où.
Et maintenant, mon fils, écoute-moi :
Ne t’écarte pas des paroles de ma bouche.
Eloigne d’auprès d’elle ton chemin,
Ne t’approche pas de la porte de sa maison,
Autrement tu livreras à d’autres ta jeunesse,
Et tes années au tyran.
Autrement des étrangers se rassasieront de ton bien,
Et le fruit de ton travail passera dans la maison d’autrui.
A la fin, il te faudrait encore gémir,
Quand ton corps et ta chair seront entièrement consumés.
Mise en garde contre la paresse.
Va vers la fourmi, Ô paresseux ;
Considère ses voies et deviens sage ;
Elle qui n’a ni chef,
Ni inspecteur des travaux, ni souverain,
Elle amasse en été de quoi manger ;
Elle recueille pendant la moisson sa nourriture.
Jusqu’à quand, paresseux, seras-tu couché ?
Quand te lèveras-tu de ton sommeil ?
“ Encore un peu de sommeil,
Un peu d’assoupissement ;
Pouvoir encore un moment
Croiser les mains pour se reposer !
Déjà la pauvreté vient sur toi
Comme un rôdeur,
Et la disette
Comme un mendiant.
Mercredi (Prov., chap. 8 et 9). — La Sagesse nous instruit.
La Sagesse ne fait-elle pas retentir son appel ?
L’intelligence ne fait-elle pas entendre sa voix ?
C’est au sommet des hauteurs, sur la route,
A la jonction des chemins qu’elle se tient.
Près des portes aux bords de la ville,
A l’entrée des portes, elle crie bien haut :
C’est à vous, hommes, que je parle,
Je parle aux enfants des hommes.
Simples, apprenez la prudence,
Insensés, apprenez l’intelligence.
Écoutez, car j’ai à vous dire des choses magnifiques.
Et mes lèvres s’ouvrent pour enseigner ce qui est droit.
Car ma bouche proclame la vérité,
Et mes lèvres ont l’iniquité en horreur.
Toutes les paroles de ma bouche sont justes.
Il n’y a en elles ni tromperie, ni fausseté.
Toutes sont claires pour celui qui est intelligent,
Et droites pour celui qui veut la science.
Recevez l’instruction plutôt que l’argent,
Et la science plutôt que l’or pur.
Car la sagesse vaut mieux que les perles,
Et aucun joyau ne l’égale.
Moi, la Sagesse, j’habite avec la prudence
Et je possède la science et la réflexion.
La crainte du Seigneur est la haine du mal ;
L’arrogance et l’orgueil, la voie du mal,
La bouche perverse, voilà œ que je hais.
Le conseil et le succès,
L’intelligence et la force sont à moi
C’est par moi que règnent les rois,
Que les puissants décident selon le droit ;
C’est par moi que commandent les chefs
Et les grands, tous les juges de la terre.
J’aime ceux qui m’aiment,
Et ceux qui me cherchent me trouvent.
Avec moi sont les richesses et la gloire,
Les biens durables de la justice...
Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies,
Avant sa création au commencement.
J’ai été fondée dès l’éternité,
Dès le commencement, avant les origines de la terre.
Il n’y avait point d’abîmes quand je fus enfantée,
Point de sources chargées d’eaux ;
Avant que les montagnes fussent affermies,
Avant les collines, j’étais enfantée,
Lorsqu’il n’avait encore fait ni la terre, ni les plaines,
Ni les premiers éléments de la poussière du globe,
Lorsqu’il disposa les cieux, j’étais là ;
Lorsqu’il traça un cercle à la surface des abîmes,
Lorsqu’il affermit les nuages en haut
Et qu’il dompta les sources de l’abîme,
Lorsqu’il fixa sa limite à la mer
Pour que les eaux n’en franchissent pas les bords,
Quand il posa les fondements de la terre,
J’étais à l’œuvre auprès de lui.
Jeudi (Prov., chap. 10 et sq.). — Du chapitre 10 au chapitre 23 nous trouvons une collection de trois cent soixante-quinze proverbes de Salomon. Tous ces proverbes, sans exception, tiennent dans une ligne et montrent d’ordinaire un parallélisme antithétique. Souvent ils sont rassemblés selon la parenté des pensées. On trouve dans ces proverbes des perles précieuses : “ Un fils sage fait la joie de son père, un fils insensé fait le chagrin de sa mère. — Une main négligente produit la pauvreté ; par contre, le poing de l’homme actif produit de la richesse. — L’homme habile ramasse en été pour sa provision ; celui qui n’est bon à rien dort pendant la moisson. — L’antipathie attire les querelles, mais l’amour couvre toutes les fautes. — Un anneau d’or au nez d’un pourceau, telle est la femme belle et dépourvue de sens (la beauté physique et la laideur morale ne devraient pas aller ensemble). — Le chagrin du cœur abat l’homme, mais une bonne parole le réconforte. — Une espérance prolongée rend le cœur malade, mais un désir accompli est un arbre de vie. — Une femme vertueuse est la couronne de son mari, mais la femme sans honneur est comme la carie de ses os. — Celui qui ménage la verge n’aime pas son fils, mais celui qui aime son fils le couvre de corrections. — Les lèvres menteuses sont en horreur au Seigneur ; mais ceux qui agissent selon la vérité lui sont agréables. — La justice élève un peuple, mais le péché rend les peuples malheureux. — Une réponse douce brise la colère ; un discours rude provoque l’irritation. — Recommande ton œuvre au Seigneur et tes projets réussiront. — Le Seigneur a tout fait pour sa fin, et le méchant lui-même pour le jour du malheur. — Le cœur de l’homme fait des projets, mais le Seigneur conduit ses pas. — C’est une couronne d’honneur que les cheveux blancs ; c’est sur la voie de la justice qu’on l’obtient. — J’ai passé par le champ d’un paresseux et par la vigne d’un insensé, et voici que le sol était rempli d’orties et couvert d’épines, et le mur autour du jardin était détruit. Quand j’ai vu cela, j’ai réfléchi et tiré de cet exemple une leçon ”.
            
Vendredi (prov., chap. 25 et sq.). — Nous nous contenterons de citer quelques pensées, mais nous recommandons de lire le livre en entier : “ Écartez l’impiété de la cour du roi ; son trône sera affermi par la justice. — Comme des pommes d’or sur un plat d’argent, tel est celui qui dit un mot à propos. — Comme des nuages et du vent que ne suit pas la pluie, tel est un homme vantard qui ne tient pas ses promesses. — Quand tu trouves du miel, prends-en juste assez pour ne pas être trop rassasié et être obligé de vomir. — Une fontaine troublée et une source corrompue, tel est le juste qui chancelle devant le méchant. — Comme le chien qui retourne à ce qu’il a vomi, ainsi le fou renouvelle sa folie. — Comme la porte se tourne sur son gond, ainsi le paresseux se tourne dans son lit. — Le paresseux se croit plus sage que sept hommes qui disent des proverbes. — Que ce soient d’autres qui te louent et non pas ta bouche, l’étranger et non pas tes lèvres. — Le fer est aiguisé par le fer, ainsi un homme aiguise le regard d’un ami. — L’enfer et la perdition ne sont jamais remplis, ainsi les yeux de l’homme sont insatiables. — Le méchant s’enfuit même quand personne ne le poursuit, mais le juste est comme un lion plein de confiance et intrépide. — Celui qui entasse de la richesse par l’usure et le prêt, la ramasse pour celui qui est généreux envers les pauvres. — Celui qui reprend quelqu’un trouve ensuite plus de faveur que celui qui rend sa langue flatteuse. — L’homme digne de reproche qui se raidit contre celui qui l’avertit sera brisé soudain et sans remède. — Quand un roi juge les pauvres selon la vérité, il affermit son trône pour toujours. — La verge et la correction donnent la sagesse, mais l’enfant abandonné à son caprice fait la honte de sa mère. — Si quelqu’un traite son esclave mollement dès son enfance, celui-ci sera un jour récalcitrant. — Celui qui partage avec un voleur hait son âme ; il entend la malédiction et ne dit rien ”.
            
Samedi (Prov., chap. 31). — Le dernier chapitre contient l’éloge fameux de la femme vertueuse. C’est cet éloge qu’on lit à la messe du commun des saintes femmes.
Qui peut trouver une femme forte ?
Son prix l’emporte de loin sur celui des perles.
Le cœur de son mari a confiance en elle,
Et les profits ne lui feront pas défaut.
Elle lui fait du bien et non du mal,
Tous les jours de sa vie.
Elle prend soin de la laine et du lin,
Et travaille de sa main joyeuse.
Elle ressemble au vaisseau du marchand ;
Elle apporte son pain de loin.
Elle est déjà debout quand il fait encore nuit ;
Elle donne la nourriture aux gens de sa maison
Et répartit la tâche à ses servantes.
Elle veut un champ et elle l’acquiert.
Elle se plante une vigne du fruit du travail de ses mains.
Elle ceint de force ses reins Et elle affermit son bras.
Elle sent que son gain est bon.
Sa lumière ne s’éteint pas dans la nuit.
Elle met la main à la quenouille,
Et ses doigts saisissent le fuseau.
Elle tend la main au malheureux,
Elle ouvre la mai à l’indigent.
Elle ne craint pas la neige pour sa maison,
Car toute la maison est vêtue d’un double vêtement.
Elle se fait des couvertures,
Le byssus et la pourpre sont ses vêtements.
Son époux est considéré aux portes (de la ville)
Lorsqu’il siège avec les anciens du pays.