LECTURE D’ÉCRITURE PENDANT LE MOIS D’AOUT

Le mois d’août dans la liturgie. — Demandons-nous tout d’abord si le mois en général constitue une unité dans la liturgie. Il faut répondre d’ordinaire d’une manière négative. La liturgie ne considère comme formant un tout organique que la semaine, le jour, et, un peu, le cycle festival. Cependant les mois d’août, de septembre, d’octobre, de novembre et de décembre forment une certaine unité grâce à la lecture d’Écriture. Pendant le mois d’août, l’Église nous fait lire les livres sapientiaux. C’est œ qui donne au mois son caractère distinctif. Le mois d’août est le mois de la chaleur solaire, le mois des jours clairs, de la domination du jour sur la suit ; c’est le symbole de l’illumination intérieure et du calme de l’âme ; c’est aussi le symbole de la victoire de l’esprit sur la chair. Aucun livre ne convient mieux à cette disposition de l’âme que let livres sapientiaux de l’Ancien Testament. La sagesse est moins la science que la prudence de la vie. Devant le regard de notre esprit la Sagesse apparaît comme une reine. Elle nous invite à entrer dans sa maison et à nous asseoir à sa table. La liturgie caractérise d’une manière magnifique la Sagesse dans les antiennes directrices des samedis soirs de ce mois. Dès le samedi qui précède la première semaine d’août, l’antienne est caractéristique : “ La Sagesse s’est bâti une maison ; elle y à élevé sept colonnes ; elle s’est soumis les peuples et, par sa propre force, elle a foulé aux pieds les corps des orgueilleux ”. Nous voyons ici que la Sagesse, dans son sens plein, signifie la Sainte Église dont la maison repose sur les sept colonnes des mystères (des sacrements). Ceci place immédiatement les livres sapientiaux dans une tout autre lumière. De même, les répons chantent la Sagesse pendant tout le mois. Telle est l’unité du mois d’août voulue par la liturgie. On pourrait encore ajouter à ces considérations deux pensées qui, sans doute, sont moins étroitement unies avec le mois, mais le caractérisent cependant. La première est la pensée des deux royaumes que l’on voit apparaître au milieu du temps qui suit la Pentecôte, sous des variations diverses : l’esprit et la chair, les enfants de lumière et les enfants du monde, le Pharisien et le publicain, Dieu et Mammon, etc. Ces pensées sont très apparentées avec celles que nous tirons des livres sapientiaux. La deuxième pensée est l’allusion fréquente aux fruits des champs et la nature. Au mois d’août avaient lieu autrefois deux bénédictions de fruits : la bénédiction des raisins, le six août, et la bénédiction des fruits et des légumes, le quinze août. Ajoutons encore que l’antienne de communion, du onzième au treizième dimanche après la Pentecôte — dimanches qui tombent d’ordinaire en août — fait allusion aux fruits. De même, l’Évangile du quatorzième dimanche (les lis qui ne filent pas et ne tissent pas) rentre dans cet ordre d’idées.