LECTURE D’ÉCRITURE DEUXIÈME SEMAINE D’OCTOBRE

Les Livres des Macchabées
Samedi soir : Au coucher du soleil, l’Église chante l’antienne qu’elle aime, le cantique du soleil du livre des Macchabées : “Le soleil resplendit sur les boucliers d’or ; les montagnes en furent illuminées et la puissance des païens fut anéantie. ”
Dimanche (1 Macch., III, 1-12) : Après la mort de Mathathias, son fils Judas, surnommé Macchabée, prit sa place. Tous ses frères et tous ceux qui s’étaient joints à son père se mirent sous ses ordres ; ils menèrent le combat pour Israël avec une magnifique ardeur. Il étendit au loin la gloire de son peuple ; il ceignit la cuirasse comme un héros et revêtit les armes de guerre. Quand il allait au combat, son épée était la protection et la sauvegarde de l’armée. Dans ses exploits il était pareil au lion et au lionceau qui bondit sur sa proie en rugissant. Il poursuivit les impies et les dépista, et il livra au feu ceux qui étaient la terreur du peuple. La crainte abaissa les impies devant lui, et les artisans d’iniquité se mirent à trembler ; le salut arriva par sa main. Il infligea une amère douleur à quantité de rois, mais ses exploits rendirent la joie à Jacob ; sa mémoire demeure bénie à jamais. Il parcourut Juda de ville en ville et extermina les impies ; il détourna d’Israël la colère de Dieu. Son nom devint célèbre jusqu’aux extrémités de la terre et il recueillit ceux qui, sans lui, auraient péri. Alors Apollonius rassembla les païens et une grande armée tirée de Samarie pour lutter contre Israël. Judas, l’ayant appris, marcha contre lui, le battit et le tua. Il y eut beaucoup de blessés et de tués ; le reste prit la fuite. Les Juifs firent un grand butin et Judas prit pour lui l’épée d’Apollonius qu’il porta toujours depuis lors dans les combats.
Lundi (1 Macch., IV, 37-51) : Après d’heureuses victoires sur les généraux ennemis Gorgias et Lysias, toute l’armée se rassembla et gravit la montagne de Sion. Alors ils virent le sanctuaire désert et l’autel profané, les portes brûlées et des arbustes croissant sur le parvis comme dans un bois ou sur une montagne, les chambres du Temple détruites. Ils poussèrent un grand cri de lamentation, ils déchirèrent leurs vêtements, élevèrent une clameur de désespoir et se couvrirent la tête de cendre. Ils se prosternèrent le visage contre terre, firent sonner les trompettes et poussèrent des cris vers le ciel. Alors Judas donna l’ordre de combattre la garnison jusqu’à ce que le sanctuaire fut purifié. Puis il choisit des prêtres sans tache et fidèles à la loi qui purifièrent le sanctuaire et transportèrent les pierres exécrées dans un lieu immonde. Ensuite ils délibérèrent sur ce qu’il fallait faire pour l’autel des holocaustes qui avait été profané. L’heureuse idée leur vint de le détruire afin que cet autel, souillé par les païens, ne put devenir un opprobre pour eux. Ils le firent donc démolir. Les pierres furent déposées en un lieu convenable sur la montagne du Temple, jusqu’à ce que vint un prophète pour leur donner des instructions à ce sujet. Puis ils prirent des pierres neuves, selon les prescriptions de la loi, et construisirent un autel nouveau sur le modèle de l’ancien. Ils rebâtirent le sanctuaire et les locaux intérieurs, et sanctifièrent les parvis. Ils fabriquèrent aussi de nouveaux ustensiles sacrés et installèrent dans le Temple le chandelier, l’autel des parfums et la table. Aussitôt ils firent brûler les parfums sur l’autel et allumèrent les lampes sur le chandelier, de sorte que le Temple fut éclairé. Sur la table ils placèrent les pains de proposition et ils suspendirent les voiles. Ainsi se termina tout leur travail.
Mardi (1 Macch., IV, 52-61) : Ils se levèrent de grand matin, le vingt-cinquième jour du neuvième mois — c’est le mois de Casleu de l’an 148 (= 164 avant J.-C.) et ils offrirent un sacrifice selon les prescriptions de la loi sur l’autel des holocaustes nouvellement construit. A la même heure et au même jour qu’il avait été profané par les païens, ils le consacrèrent de nouveau au chant des psaumes, au son des lyres, des harpes et des cymbales. Tout le peuple se prosterna le visage contre terre et adressa louanges et actions de grâces au ciel qui lui avait accordé ce bienfait. Ils célébrèrent pendant huit jours la dédicace de l’autel. Ils offrirent, dans les sentiments de la plus vive joie, des holocaustes et célébrèrent un sacrifice d’action de grâces et de louange. Ils ornèrent aussi la façade du Temple de couronnes et d’écussons d’or ; ils réparèrent les portes et les chambres et leur rirent des vantaux. Une très grande joie régna dans le peuple, car l’opprobre infligé par les païens était écarté. Judas, ses frères et toute l’assemblée ordonnèrent que les jours de la dédicace de l’autel fussent célébrés chaque année, en leur temps, avec joie et allégresse, pendant huit jours à partir du vingt-cinquième jour du mois de Casleu. En ce temps, ils élevèrent de hautes murailles et de puissantes tours comme enceinte sur le mont Sion afin que les païens ne vinssent plus exercer de dévastations comme ils l’avaient fait. Ensuite Judas y plaça une garnison pour en assurer la garde. Plus tard, par mesure de sécurité, ils fortifièrent Bethsur afin que le peuple eut une forteresse en face de l’Idumée.
Mercredi (II Macch., IX) : Vers ce temps-là, Antiochus était revenu, couvert de honte, des contrées de la Perse, car, étant entré dans la ville de Persépolis, il avait tenté de piller le temple et de s’approprier la ville ; mais la multitude s’était soulevée en armes et lui avait infligé une défaite. Après cet échec, Antiochus, poursuivi par les habitants, avait dû prendre la fuite. Pendant son séjour à Ecbatane, il reçut la nouvelle du désastre subi par Nicanor et par les troupes de Timothée. Enflammé de rage, il songea à venger sur les Juifs l’outrage des Perses qui l’avaient repoussé. Il donna donc ordre au conducteur de son char de poursuivre la route sans arrêt, tandis que, déjà, la vengeance du ciel s’attachait à ses pas. Dans sa folie sacrilège il dit alors : “ Au,ssitôt arrivé, je ferai de Jérusalem le cimetière des Juifs. ” Mais le Seigneur qui voit tout, le Dieu d’Israël, le frappa d’une maladie incurable et inconnue. Cependant il n’abandonnait rien de son arrogance ; il était encore plus rempli d’orgueil. Enflammé de rage contre les Juifs, il ordonna de hâter la marche. Mais, pendant le trajet, il fit, du char qui le transportait, une chute si grave que tous ses membres en furent meurtris. Lui qui, dans son orgueil, s’imaginait commander aux flots de la mer et peser dans sa balance la hauteur des montagnes, gisait maintenant à terre, et voici qu’on le transportait sur une civière. Il apportait la preuve de la puissance de Dieu qui venait de se manifester visiblement à tous. Du corps de l’impie sortaient des vers qui grouillaient et, tandis que sa vie se poursuivait au milieu d’atroces souffrances, sa chair tombait en lambeaux à tel point que toute l’armée était incommodée par la puanteur qui s’en dégageait. Cet homme qui, hier encore, croyait pouvoir toucher les étoiles du ciel, personne ne pouvait plus le soulever ni le porter à cause de cette intolérable puanteur qui accablait. Brisé comme il l’était, il perdit alors peu à peu son incommensurable orgueil, et humilié de plus en plus par Dieu qui le visitait dans la douleur, il en vint à faire un retour sur lui-même. Ne pouvant plus lui-même supporter son infection, il prononça ces paroles : “ Il est juste de se soumettre à Dieu et, n’étant qu’un simple mortel, de ne pas se croire dans son orgueil semblable à Dieu. ”
Alors, ce maudit, qui ne devait plus connaître la pitié de Dieu, fit le vœu de donner la liberté à la ville sainte sur laquelle il avait déchaîné sa fureur pour la raser et la transformer en champ de mort. Les Juifs, il voulait leur donner les mêmes droits qu’aux Athéniens. Mais les souffrances ne le quittaient pas, car le juste jugement de Dieu était tombé sur lui. Après d’horribles souffrances, traité comme il avait traité les autres, ce meurtrier, ce blasphémateur mourut dans les montagnes, sur la terre étrangère, de la plus pitoyable des morts.
Jeudi (1 Macch., VI) : De grand matin, le roi fit avancer son armée à marches forcées vers Beth-Zacharia ; les troupes se préparèrent au combat et les trompettes sonnèrent. Les soldats présentèrent aux éléphants du jus de raisin et de mûre pour les exciter au combat. Ils distribuèrent les animaux sur les lignes de combattants ; chaque éléphant était entouré de mille hommes, revêtus de cottes de mailles et couverts d’un casque d’airain ; de plus, ils placèrent à côté de chaque animal cinq cents cavaliers d’élite. Lorsque le soleil resplendit sur les boucliers d’or et d’airain, les montagnes en furent illuminées et lancèrent des rayons comme des flambeaux allumés. L’armée était très nombreuse et très puissante. Judas engagea le combat avec son armée ; six cents hommes de l’armée du roi tombèrent. Éléazar, surnommé Abaron, remarqua un des animaux qui portait les harnais royaux ; il dépassait de la taille tous les autres et l’on pouvait supposer qu’il portait le roi. Alors Éléazar se sacrifia pour délivrer son peuple et pour s’acquérir un nom immortel. Avec audace, il se précipita sur l’animal en se frayant un chemin dans les rangs ennemis ; il tuait à droite et à gauche et devant lui les ennemis s’écartaient. Il se glissa alors sous l’éléphant et le frappa au ventre d’un coup mortel. L’animal s’écroula sur lui et l’écrasa. C’est ainsi qu’il trouva la mort.
Vendredi (1 Macch., VII) : Le roi envoya Nicanor, un de ses plus brillants généraux et un ennemi implacable d’Israël, avec mission d’exterminer le peuple. Nicanor arriva à Jérusalem avec une puissante armée. Usant de ruse, il adressa à Judas et à ses frères un message de paix et leur fit dire : “ Pas de combat entre vous et moi ! Je suis venu, accompagné d’un petit nombre d’hommes, avec l’intention de voir en toute paix vos visages ”. Il s’approcha aussi de Judas et ils se saluèrent réciproquement par des démonstrations de paix ; mais l’ennemi était prêt à se saisir de Judas. Cependant Judas s’aperçut de son dessein ; effrayé. il se retira et refusa désormais toute autre entrevue avec lui. Nicanor étant monté sur le mont Sion, quelques prêtres et plusieurs anciens du peuple sortirent du lieu saint pour le saluer amicalement et pour lui montrer l’holocauste qui était offert pour le roi. Mais lui les railla et se moqua d’eux. Bien plus, il les souilla et leur adressa des paroles arrogantes et insolentes. Il prononça avec colère ce serment : “ Si Judas et son armée ne sont pas remis immédiatement entre mes mains, aussitôt revenu de la guerre, je mettrai le feu à ce Temple. ” Et il s’éloigna tout en colère. Mais les prêtres rentrèrent et se placèrent devant l’autel des holocaustes et devant le sanctuaire. Fondant en larmes, ils dirent : “ Seigneur, tu as choisi ce Temple, afin que ton nom y fût invoqué ! Il doit être pour ton peuple une maison de prière et de supplication ! Tire vengeance de cet homme et de son armée, et qu’ils tombent sous le tranchant de l’épée. Souviens-toi de leurs blasphèmes et ne les laisse pas demeurer ! ”

Samedi (1 Macch., VIII) : Judas choisit Eupolème, fils de Jean et petit-fils d’Accos, et Jason, fils d’Éléazar, et les envoya à Rome pour contracter avec eux une alliance d’amitié et pour qu’ils les délivrassent du joug, parce qu’ils voyaient que la domination grecque était pour eux synonyme d’opprimante servitude. Ils allèrent donc à Rome et leur voyage dura très longtemps. S’étant présentés au sénat, ils exposèrent leur requête en ces termes : “ Judas Macchabée, ses frères et le peuple juif nous ont envoyés vers vous pour conclure avec vous une alliance d’amitié et pour que nous entrions parmi vos alliés et amis. ” Cette requête fut accueillie favorablement par les Romains.