LECTURE D’ÉCRITURE DANS LA SEMAINE QUI SUIT LE SIXIÈME DIMANCHE APRÈS L’ÉPIPHANIE

Lundi (Hébr. chap. III). — Dans les deux premiers chapitres, saint Paul prouve que le Christ est élevé au-dessus des anges. Voici sa conclusion : “ Il ne s’est jamais chargé des anges, mais il s’est chargé de la postérité d’Abraham. C’est pourquoi il fallait qu’il fût en tout semblable à ses frères, afin qu’il devint un Pontife miséricordieux et fidèle pour ce qui regarde Dieu, pour expier les péchés du peuple. Car, par le fait qu’il a lui-même souffert et qu’il a été tenté, il peut aider ceux qui sont tentés. ” Dans le troisième chapitre, saint Paul expose que le Christ est le médiateur du Nouveau Testament, élevé au-dessus de Moïse qui fut le médiateur de l’Ancien Testament. Dans la fidélité à sa vocation, il n’est pas inférieur à Moïse, mais il le surpasse en dignité, comme l’architecte est supérieur à ta maison bâtie par lui (nous autres chrétiens nous sommes la maison de Dieu). “ Ainsi considérez, mes frères saints, participants de la vocation céleste, l’Envoyé et le Grand-Prêtre que nous reconnaissons. Il est fidèle à Celui qui l’a établi, comme Moïse fut fidèle dans toute sa maison. Mais celui-ci a été jugé digne d’une plus grande gloire que Moïse. Car le constructeur de la maison mérite plus d’honneur que la maison. Car toute maison a son constructeur. Mais celui qui a construit l’univers, c’est Dieu. Et Moïse était fidèle dans toute la maison comme un serviteur qui devait annoncer la révélation divine. Mais le Christ était fidèle comme le Fils dans sa maison. Or sa maison, c’est nous, si nous avons la foi assurée et l’espérance à ce qui fait notre gloire, d’une manière inébranlablement fidèle jusqu’à la fin. ” Saint Paul ajoute ici une exhortation à la persévérance. Il se sert pour cela du psaume que nous récitons tous les jours à l’Invitatoire de Matines. “ C’est pourquoi, remarquez comment parle le Saint-Esprit (Psaume 94) : “ Aujourd’hui si vous entendez ma voix. n’endurcissez pas votre cœur comme dans l’exaspération au jour de la tentation dans le désert. Là vos pères m’ont tenté pour m’éprouver, bien que, pendant quarante ans. ils aient vu mes œuvres. C’est pourquoi je m’irritai contre cette génération et je dis : Leurs cœurs sont toujours égarés, ils n’ont pas connu mes voies. C’est pourquoi je jurai dans ma colère : ils n’entreront pas dans mon repos. ” Veillez donc, mes frères, à ce que, chez aucun de vous, un cœur méchant et incrédule ne se manifeste par l’éloignement du Dieu vivant. Mais exhortez-vous mutuellement chaque jour, tant qu’on peut encore dire “ aujourd’hui ”, afin que personne d’entre vous ne soit endurci par le péché trompeur. En effet, nous sommes devenus participants du Christ, pourvu que nous conservions la fermeté initiale jusqu’à la fin d’une manière stable. ”

Mardi (Hébr. Chap. V). — Jusqu’ici saint Paul a montré que le Christ est supérieur aux Anges et à Moïse. Maintenant il établit la supériorité du sacerdoce du Christ sur le sacerdoce de l’ancienne Loi. ( Maintenant que nous avons un grand Pontife qui a pénétré le ciel, Jésus Fils de Dieu, tenons fermement à notre confession. Car nous n’avons pas un Grand-Prêtre qui ne puisse pas compatir à nos infirmités, mais quelqu’un qui a été tenté de toutes manières comme nous, mais sans commettre de péché. Approchons donc avec confiance du trône de grâce, afin de trouver miséricorde et grâce pour nous aider en temps opportun. Car tout pontife, pris du milieu des hommes, est constitué pour les hommes dans leurs rapports avec Dieu, afin d’offrir des dons et des sacrifices pour les péchés. Il peut compatir avec ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur, car lui-même est entouré d’infirmité. C’est pourquoi il doit, tant pour lui-même que pour le peuple, offrir des sacrifices pour les péchés. Et personne ne prend pour lui-même cet honneur, mais il faut être appelé par Dieu comme Aaron. Ainsi le Christ aussi n’a pas pris de lui-même l’honneur de Grand-Prêtre, mais il l’a reçu de Celui qui a dit : “ Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui. ” De même, il dit dans un autre endroit : “ Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech. " Et Celui-ci, dans les jours de sa vie mortelle, a offert des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, avec un grand cri et avec des larmes et il fut exaucé pour sa piété. Et bien qu’il fût le Fils de Dieu, il a appris à l’école de la souffrance l’obéissance et, après la consommation, il est devenu pour tous ceux qui le suivent cause de leur salut éternel. " 

Mercredi (Hébr. chap. VII). — Maintenant saint Paul compare le sacerdoce du Christ avec celui de Melchisédech : “ Melchisédech était roi de Salem et prêtre du Très-Haut. Il alla à la rencontre d’Abraham comme celui-ci revenait de la victoire sur les rois et il le bénit. Abraham lui donna la dîme de tout. Son nom signifie d’abord “ roi de justice ”, mais ensuite, il est roi de Salem, c’est-à-dire “ roi de paix ”. Il est (dans l’Écriture) sans père, sans mère, sans généalogie, sans commencement de ses jours et sans fin de sa vie, semblable au Fils de Dieu — et il demeure prêtre éternellement. Mais considérez combien celui-ci (Melchisédech) est grand, lui à qui Abraham a donné la dîme de ce qu’il y avait de meilleur, lui le Patriarche. ” Les prêtres juifs meurent, mais Jésus est le Prêtre éternel : “ ceux-ci (les prêtres juifs) sont devenus prêtres en grand nombre, parce que la mort les empêche de demeurer, quant à lui, parce qu’il demeure éternellement, il a un sacerdoce perpétuel. C’est pourquoi il peut sauver pour toujours ceux qui par lui approchent de Dieu, car il est toujours vivant afin d’intercéder pour eux. Oui, il nous convenait d’avoir un tel Grand Prêtre, saint, innocent, sans souillure, qui n’a rien de commun avec les pécheurs et qui est élevé au-dessus des cieux. il n’a pas besoin comme les (autres) prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices d’abord pour ses propres péchés ensuite pour ceux du peuple, car il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même en sacrifice. ” 

Jeudi (Hébr. chap. IX). — Saint Paul montre la supériorité du sacrifice du Christ sur les sacrifices juifs. “ Le Christ est apparu comme Grand-Prêtre des biens futurs (c’est-à-dire messianiques), et en passant par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas fait de main d’hommes, c’est-à-dire qui n’est pas de ce monde, et sans verser le sang des boucs et des veaux, mais son propre sang, il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, après nous avoir apporté une Rédemption éternelle. Car si le sang des boucs et des taureaux et la cendre aspergée d’une génisse sanctifie ceux qui ont été souillés en purifiant leur chair, combien plus le sang de Jésus-Christ qui, par le Saint-Esprit, s’est offert lui-même, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes (coupables) et nous rendra-t-il dignes de servir le Dieu vivant ? C’est pourquoi il est le médiateur du Nouveau Testament. Sa mort étant survenue, pour expier les péchés commis sous l’ancienne alliance, ceux qui sont appelés doivent recevoir l’éternel héritage promis. Car là où il y a un testament, il est nécessaire qu’intervienne d’abord la mort du testateur. Car ce n’est que par sa mort que le testament entre en vigueur, autrement il n’a aucune valeur, tant que le testateur vit encore. C’est pourquoi le premier (Testament) lui-même n’a pas été consacré sans effusion de sang. Quand Moïse, en effet, conformément à la Loi, eut lu tous les préceptes au peuple, il prit du sang de veaux et de boucs avec de l’eau, de la laine rouge et de l’hysope et en aspergea le livre lui-même et tout le peuple en disant : “ Ceci est le sang de l’alliance que le Seigneur a conclue avec vous ” (Ex. XXIV, 8). Et, de la même manière, il aspergea avec le sang le tabernacle et tous les objets servant au culte. Et presque tout, d’après la Loi, est purifié par le sang et sans effusion de sang il n’y a pas de rémission. ” 

Vendredi (Hébr. chap. XI). — Après ces considérations, saint Paul passe aux conseils pratiques. Que devons-nous faire ? 1. Nous devons approcher de Dieu par la foi, l’espérance et la charité (X, 19-39). 2. Nous devons réfléchir au sens de la foi. 3. “ La foi est la possession en germe de ce qu’on espère, une ferme conviction des choses qu’on ne voit pas. C’est en elle, en effet, que les ancêtres ont reçu témoignage. ” Saint Paul parcourt ensuite toute l’histoire sainte et montre comment les grands personnages de l’Ancien Testament ont maintenu fermement leur foi. “ Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu. Car celui qui approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompensera ceux qui le cherchent...” “ Mais faut-il parler encore ? Le temps me fera défaut si je veux signaler Gédéon, Barach, Samson, Jephté, David, Samuel et les prophètes qui par la foi ont renversé des royaumes, rendu la justice, reçu les promesses, fermé la gueule des lions, éteint l’ardeur du feu, échappé au tranchant du glaive, recouvré leur force, été forts dans le combat et fait reculé des armées ennemies. Des femmes ont par la résurrection retrouvé leurs morts. D’autres ont été torturés et refusèrent le rachat (qu’on leur offrait) afin de participer à une résurrection meilleure. D’autres encore ont subi les moqueries et les fouets et en plus les fers et la prison. Ils furent lapidés, tourmentés, coupés à la scie, tués par le glaive, ils errèrent couverts de peaux de moutons ou de chèvres, affamés, opprimés, affligés. Eux dont le monde n’était pas digne, ils errèrent dans les déserts, dans les montagnes, dans les grottes et les cavernes de la terre. Tous se sont acquis par la foi un bon témoignage, mais ils ne reçurent cependant pas le bien promis, car Dieu avait prévu pour nous quelque chose de meilleur ; ceux-ci ne devaient pas obtenir l’achèvement complet sans nous. ” 

Samedi (Hébr. XIII,). — Pour conclure, saint Paul exhorte à l’endurance et à la pratique de toutes les vertus : “ Regardons vers Jésus, l’auteur et le consommateur de notre foi, qui, pouvant avoir la joie, préféra la Croix, sans se préoccuper de l’opprobre, et qui est assis à la droite de Dieu. Oui, pensez à lui qui a souffert de la part des pécheurs une telle contradiction contre lui, afin que vous ne soyez pas fatigués et que vos âmes ne défaillent pas. Car vous n’avez pas encore, dans le combat contre le péché, résisté jusqu’au sang... ” (XII, 2-5). “ Que la charité fraternelle demeure en vous. Quant à l’hospitalité, ne l’oubliez pas, car plusieurs ont par elle hébergé, sans le savoir, des anges. Pensez aux prisonniers, comme si vous étiez prisonniers avec eux, et à ceux qui sont maltraités, comme des gens qui demeurent encore dans un corps. Que le mariage soit honorable chez tous, et le lit conjugal, Sans souillure, car les impudiques et les adultères seront jugés par Dieu. Que votre conduite soit sans avarice, contentez-vous de ce que vous possédez, car il a dit : “ Je ne t’abandonnerai jamais, je ne te délaisserai pas. ” Aussi nous pouvons dire avec confiance : “ Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai pas. Que pourrait me faire un homme ? ” Pensez à vos chefs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez la fin de leur conduite et imitez leur foi. Jésus-Christ était hier, il est aujourd’hui, il est pendant l’éternité. Ne vous laissez pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères. Car il vaut mieux fortifier son cœur par la grâce, que par des aliments qui ne sont d’aucune utilité pour ceux qui s’en servent. Nous avons un autel auquel ne peuvent manger ceux qui servent le Tabernacle. ”