LECTURE D’ÉCRITURE DANS LA SEMAINE QUI SUIT LE QUATRIÈME DIMANCHE APRÈS L’ÉPIPHANIE

Lundi (Phil. III et IV). — Jusqu’à quel point la doctrine de l’Évangile a mis son empreinte sur la vie de saint Paul, nous le voyons par le passage suivant ; “ Ce que je regardais jadis comme un gain, je le considère comme une perte à cause du Christ. Oui, je considère toujours tout comme une perte, parce que la connaissance de mon Seigneur Jésus-Christ, pour qui j’ai tout abandonné, est plus précieuse de beaucoup ; je considère tout cela comme une balayure, afin. de gagner le Christ et d’être trouvé en lui — non pas selon ma propre justice, celle qui vient de la Loi, mais selon celle qui naît de la foi dans le Christ, la justice qui vient de Dieu sur la base de la foi. Je veux le connaître ainsi que la puissance de sa Résurrection et la participation à sa Passion, afin de lui devenir semblable dans la mort, dans la pensée de parvenir à la résurrection des morts. Je ne dis pas que j’ai atteint le but et que je suis déjà parfait, mais je tends vers ce but et je voudrais bien l’atteindre comme je suis déjà atteint aussi par le Christ Jésus. J’oublie ce qui est derrière moi et je m’étends vers ce qui est devant moi. Je poursuis le but qui m’est destiné, le prix de la victoire auquel Dieu m’a appelé d’en-haut par le Christ Jésus ” (III, 7-4). “ J’ai appris à me contenter de ce que j’ai. Je puis vivre dans la pauvreté et je puis vivre dans l’abondance. Je suis habitué à tout, à être rassasié et à avoir faim, à la richesse et à la pauvreté. Je puis tout par Celui qui me donne la force” (IV, 11-13). Que celui qui possède une Bible se donne la peine de lire toute l’Épître, il ne le regrettera pas.

Mardi (Épître aux Colossiens, chap. 1). — L’Épître aux Colossiens appartient, elle aussi, aux écrits de la première captivité romaine (61-63). Elle se caractérise surtout par ses beaux passages sur la divinité du Christ. Le plus important est celui-ci : “ Rendez grâces avec joie au Père, de ce qu’il vous a rendus capables de participer à l’héritage de ses saints dans la lumière. Il nous a arrachés à la puissance des ténèbres et transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé. En lui nous avons la Rédemption par son sang, la rémission des péchés. Il est l’image de Dieu invisible, le premier-né de toute créature ; car en lui tout a été fait, ce qui est dans le ciel et ce qui est sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, que ce soit les Trônes ou les Dominations, les Principautés ou les Puissances : tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant tout et tout subsiste en lui. Il est la tête du corps de l’Église. Il est le commencement, le premier-né parmi les morts, afin d’avoir en tout le premier rang. Il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude, afin de tout se réconcilier, par lui, tout ce qui est sur la terre et tout ce qui est dans le ciel, parce que par son sang sur la Croix, il a créé la paix. Vous aussi qui, autrefois, étiez éloignés de Dieu et par vos mauvaises actions étiez ses ennemis, il vous a maintenant réconciliés par la mort de son corps humain pour vous présenter saints, sans tache et sans reproche devant lui.” — “ Aussi je me réjouis de mes souffrances pour vous et, pour ma part, j’accomplis ce qui manque aux souffrances du Christ, dans ma chair, pour son corps, l’Église, dont j’ai été fait le serviteur en vertu du ministère que Dieu m’a donné pour votre utilité. Il fallait que j’annonce la parole de Dieu, le mystère qui depuis des siècles et des générations était resté caché mais maintenant a été manifesté à ses saints. Dieu a voulu leur montrer la richesse de gloire de son mystère parmi les Gentils : le Christ au milieu de vous, l’espoir de la gloire. ” 

Mercredi (Col. III et IV). — Recueillons encore quelques passages, dans l’Épître aux Colossiens : “ Si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez ce qui est en haut, là où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, non à ce qui est sur la terre. Vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Mais quand le Christ, notre vie, paraîtra, vous paraîtrez vous aussi avec lui dans la gloire. Mortifiez donc ce qui, dans vos membres, est terrestre : l’impureté, les passions mauvaises et l’avarice qui est une idolâtrie ; toutes ces choses attirent la colère de Dieu sur les fils de l’incrédulité. Vous aussi vous étiez autrefois adonnés à ces choses, quand vous viviez en elles. Maintenant, mettez de côté tout cela : la colère, l’indignation, la méchanceté ; que les injures et les propos honteux ne sortent pas de votre bouche. Ne mentez pas les uns avec les autres. Dépouillez le vieil homme avec toutes ses œuvres et revêtez le nouveau qui se renouvelle selon l’image de son créateur, pour la connaissance parfaite. Là, il n’y a plus ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni barbare, ni Scythe, ni esclave, ni homme libre, mais le Christ est tout en tous. Revêtez-vous donc comme des élus de Dieu, saints et chers, de pitié cordiale, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous mutuellement et pardonnez réciproquement si l’un a à se plaindre de l’autre. Comme le Seigneur vous a pardonné, faites de même, vous aussi. Au-dessus de tout, placez, la charité qui est le lien de la perfection. Que la paix du Christ règne dans votre cœur, car c’est pour cela que vous avez été appelés comme un seul corps. Et soyez reconnaissants. Que la parole du Christ _’, demeure parmi vous dans toute sa richesse et enseignez-vous et exhortez-vous mutuellement en toute sagesse. Chantez Dieu d’un cœur reconnaissant avec des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels. Tout ce que vous faites en parole et en œuvre, faites-le au nom du Seigneur Jésus-Christ et remerciez Dieu le Père par lui. ” 

Jeudi (1. Thés. 1, 1-26). — La plus ancienne des lettres de l’Apôtre et sans doute la première Épître aux Thessaloniciens. Saint Paul l’écrivit au cours de son second voyage apostolique, peu de temps après son discours d’Athènes. Cette lettre aussi, comme celle aux Philippiens, est très personnelle et remplie -de sentiments. Saint Paul songe avec joie à son ministère -dans cette Église et il l’exhorte à la persévérance. Il donne aussi des éclaircissements sur le retour du Seigneur que les fidèles croyaient imminent : “ Nous remercions continuellement Dieu pour vous tous quand nous pensons à vous dans nos prières. Inlassablement, nous pensons devant Dieu notre Père à votre foi active, à votre charité dévouée et à votre espérance ferme en Notre Seigneur Jésus-Christ et nous sommes persuadés, frères aimés de Dieu, que vous avez été élus. Car notre prédication de l’Évangile chez vous ne s’est pas faite seulement en paroles, mais en force et dans le Saint-Esprit et dans une grande persuasion. Vous savez comment nous avons paru parmi vous, à cause de vous. Et vous avez été nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole, au milieu de nombreuses tribulations, avec joie, dans le Saint-Esprit. Ainsi vous avez été un modèle pour tous les fidèles en Macédoine et en Achaïe. Car de chez vous la parole de Dieu s’est répandue non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais partout votre foi en Dieu a été manifestée. Nous n’avons pas besoin d’en parler ; car tous racontent, en parlant de nous, l’accueil que nous avons trouvé chez vous et comment vous avez quitté les idoles pour vous convertir à Dieu et pour servir le Dieu vivant et véritable et pour attendre son Fils du ciel, qu’il a ressuscité des morts, Jésus qui nous sauve -du jugement de colère à venir. ” “ Nous sommes entrés parmi vous... avec douceur comme une mère qui soigne ses enfants. Nous nous sentions tellement attirés vers vous que nous vous aurions donné volontiers non seulement l’Évangile mais notre vie, car vous nous étiez devenus très chers. Vous vous souvenez, mes frères, de nos labeurs et de nos fatigues. Jour et nuit nous avons travaillé pour n’être à charge à personne. Ainsi, nous vous avons prêché l’Évangile de Dieu. Vous êtes témoins, et Dieu aussi, avec quelle sainteté, quelle justice, quelle manière irréprochable nous nous sommes comportés avec vous qui avez cru. Vous savez que nous avons été pour chacun de vous comme un père pour ses enfants, vous exhortant, vous consolant et vous adjurant de vous conduire d’une manière digne de Dieu qui vous a appelés à son royaume et à sa gloire. ” “ Mes frères, après avoir été éloignés un certain temps de votre vue, non de votre cœur, nous avions le vif et ardent désir de vous revoir. C’est pourquoi, nous avions fait le projet de venir vers vous moi Paul, même plus d’une fois — mais Satan nous en a empêchés. Car quelle est notre espérance, notre joie, notre couronne devant Notre Seigneur Jésus-Christ à son retour ? N’est-ce pas vous ? Oui, vous êtes notre gloire et notre joie...v 

Vendredi (1 Thés IV, 1-12 ; V, 5-25). — Comme un père, saint Paul donne des conseils à sa chère Église : “ Mes frères, nous vous prions et nous vous adjurons, dans le Seigneur Jésus, d’avoir une conduite juste, agréable à Dieu, comme vous l’avez appris de nous : Vous vous conduisez aussi de cette façon, marchez donc de plus en plus dans. cette voie. Vous connaissez les préceptes que nous vous avons donnés, au nom du Seigneur Jésus. Car, telle est la volonté de Dieu : vous devez être saints et vous abstenir de l’impureté... Personne ne doit se permettre d’attaquer ni de circonvenir son frère dans une affaire, car le Seigneur punit tout cela comme nous vous l’avons déjà dit et assuré précédemment. Dieu en effet ne nous a pas appelés à l’impureté mais à la sainteté. Ainsi donc celui qui méprise ces préceptes, ne méprise pas un homme, mais Dieu qui vous a donné son Saint-Esprit. Au sujet de la charité fraternelle, il est inutile que je vous écrive, vous avez appris de Dieu lui-même à vous aimer les uns les autres. Et en effet vous le faites envers tous les frères dans toute la Macédoine. Nous vous prions seulement, chers frères, d’accroître toujours (votre charité). Ayez à cœur de vivre paisiblement, de vous occuper de vos propres affaires et de travailler de vos mains, comme nous vous l’avons recommandé. Conduisez-vous d’une manière honorable vis-à-vis de ceux qui sont du dehors et ne désirez rien de personne... Vous êtes tous enfants de la lumière, enfants du jour. Nous n’appartenons pas à la nuit ni aux ténèbres. Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. Celui qui dort, dort pendant la nuit, celui qui est ivre est ivre pendant la nuit. Quant à nous, armons-nous de la cuirasse de la foi et de la charité et du casque de l’espérance et du salut, car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’acquisition du salut par Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous afin que soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions avec lui. C’est pourquoi, consolez-vous et édifiez-vous mutuellement comme d’ailleurs vous le faites... Ensuite, nous vous avertissons, chers frères, de reprendre ceux qui sont déréglés, de consoler les pusillanimes, de recevoir les faibles, d’avoir de la patience avec tous. Veillez à ce que personne ne rende le mal pour le mal, veillez plutôt à vous faire du bien mutuellement et à tous. Réjouissez-vous toujours, priez sans cesse. Soyez en toutes choses reconnaissants, car telle est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à votre égard à tous. N’éteignez pas l’Esprit, ne dédaignez pas les prophéties ; examinez tout, ce qui est bon gardez-le ; tenez-vous loin du mal sous toutes ses formes. Que le Dieu de paix vous sanctifie en toutes choses. Que votre esprit, votre âme, votre corps se gardent sans tache pour le retour de Notre Seigneur Jésus-Christ. Celui qui vous a appelés est fidèle, il accomplira aussi (sa promesse). ” 

Samedi (II Thes. II,1 — III,16). — La seconde Épître aux Thessaloniciens cherche à corriger l’erreur de ceux qui considéraient le retour du Christ comme imminent et stigmatise la conduite déréglée de quelques fidèles : “ Mes frères, en ce qui concerne le retour de Notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, ” ne vous laissez pas si vite déconcerter et effrayer, ni par un esprit ni par une conversation ni par une lettre que nous aurions envoyée comme si le jour du Seigneur était imminent. Ne vous laissez égarer par personne et d’aucune manière. Car d’abord doit venir l’apostasie et se manifester l’homme de péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élèvera au-dessus de tout ce qui s’appelle Dieu et chose sainte, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu et se faire passer pour Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous le disais quand j’étais parmi vous ? Et ce qui le retient encore et fait qu’il ne paraîtra qu’en son temps, vous le savez. Sans doute le mystère d’iniquité est déjà à l’œuvre, seulement, il faut d’abord que celui qui le retient disparaisse. Mais le Seigneur Jésus le tuera du souffle de sa bouche, par l’éclat de son avènement, il l’anéantira Il (deux événements doivent donc précéder l’avènement du Christ, l’apostasie et la venue de l’Antéchrist). “ Nous vous ordonnons, chers frères, au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, de vous écarter de tout frère qui a une conduite déréglée et ne s’en tient pas à l’enseignement que vous avez reçu de nous. Vous savez bien comment vous devez nous imiter. Nous n’avons pas mené de vie déréglée parmi vous et nous ne sommes laissé offrir notre pain par personne. Au contraire, nous avons travaillé péniblement jour et nuit afin de n’être à charge à personne. Non pas que nous n’ayons aucun droit à cela, mais pour vous donner un exemple que vous devez suivre. Car quand nous étions parmi vous, nous avons souvent donné ce précepte : Celui qui ne travaille pas ne doit pas manger. Et maintenant nous apprenons que quelques-uns parmi vous mènent une vie déréglée et, au lieu de travailler, s’occupent de vaines bagatelles. A ces gens-là, nous ordonnons expressément, dans le Seigneur Jésus-Christ, de travailler paisiblement pour gagner leur pain. Quant à vous, mes frères, ne vous lassez pas de faire le bien. Que si quelqu’un ne veut pas obéir aux ordres que nous donnons par cette lettre, notez-le et évitez d’avoir des relations avec lui afin qu’il soit confondu. Ne le traitez pas cependant comme un ennemi mais corrigez le comme un frère. ”