LECTURE D’ÉCRITURE DANS LA SEMAINE QUI SUIT LE TROISIÈME DIMANCHE APRÈS L’ÉPIPHANIE

Lundi : Quelques beaux passages de l’Epître aux Galates. — Nous allons essayer, cette fois, une autre méthode et rassembler les plus beaux textes de l’Épître : “ Celui qui a donné son appui à Pierre pour l’apostolat parmi les Juifs, me l’a donné à moi pour l’apostolat parmi les Gentils. Quand ils reconnurent la grâce qui m’avait été accordée, Jacques et Céphas et Jean qui m passaient pour être les colonnes, nous donnèrent la main à Barnabé et à moi ; nous devions prêcher parmi les Gentils et eux parmi les Juifs. Nous devions seulement nous souvenir des pauvres” (II, 8 sq.). — “ Avec le Christ, je suis crucifié, ce n’est donc plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. Ma vie actuelle dans la chair est une vie dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi” (II, 19 sq.). — “ Vint la plénitude des temps et Dieu envoya son Fils qui, né d’une femme, fut soumis à la Loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la Loi, afin que nous recevions la qualité d’enfants adoptifs. Et comme vous êtes des enfants, Dieu a envoyé, dans notre cœur, l’Esprit de — son Fils, qui nous fait crier : Abba, Père. Tu n’es donc plus un esclave mais un fils ; mais si tu es un fils, tu es aussi héritier par Dieu” (IV, 4 sq.). — “ Vous savez comment je vous ai annoncé l’Évangile, la première fois, dans l’infirmité de mon corps, et quelle épreuve a été pour vous mon infirmité. Cependant vous ne m’avez ni méprisé ni poussé, mais vous m’avez reçu comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus. Où sont vos bienheureuses dispositions ? Je puis en rendre témoignage : s’il avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux, pour me les donner” (IV, 13 sq.). — “ Mes enfants, je souffre de nouveau les douleurs de l’enfantement à votre sujet, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous ” (IV, 19). — “ Dans le Christ Jésus, il n’y a ni circoncision ni incirconcision qui vaille, mais seulement la foi qui agit par la charité ” (V, 6).

Mardi (GaI. V, 13 — VI, 18). — Selon sa coutume, saint Paul donne à la fin de son Épître des avis pratiques ; il met en garde contre l’abus de la liberté : “ Mes frères, vous avez été appelés à la liberté, mais ne considérez pas la liberté comme une autorisation de vous livrer aux œuvres de la chair ; mais, par la charité du Saint-Esprit, servez-vous mutuellement. Car toute la loi de Dieu est accomplie dans un seul précepte : tu aimeras le prochain comme toi-même. Si vous vous mordez et vous déchirez mutuellement, prenez garde de ne pas vous détruire mutuellement. Je vous le dis : marchez dans l’Esprit et vous n’accomplirez pas les désirs charnels... les deux s’opposent, afin que vous ne fassiez pas tout ce que vous voulez... les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont : l’impureté, l’idolâtrie, l’inimitié, les discordes, la jalousie, la colère, les dissensions, l’esprit de parti, l’envie, l’homicide, l’ivresse, les orgies et autres choses de ce genre. Je vous l’ai déjà dit auparavant et je vous le répète maintenant ceux qui font de ces choses, ne posséderont pas le royaume de Dieu. Les fruits de l’Esprit sont : la charité, la joie, la paix, la patience, la bénignité, la bonté, la longanimité, la mansuétude, la foi, la modestie, la continence, la chasteté. Contre ceux qui sont de ce genre, il n’y a pas de loi. Or ceux qui sont au Christ ont crucifié leur chair avec ses vices et ses convoitises... Ne vous y trompez pas, on ne se rit pas de Dieu. Ce que l’homme sème, il le récoltera. Celui qui sème dans sa chair, récoltera de la chair la corruption, celui qui sème dans l’Esprit, récoltera de l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien, car nous récolterons, en son temps, si nous ne défaillons pas... Mais loin de moi la pensée de me glorifier, si ce n’est dans la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Par lui, le monde est crucifié pour moi et je suis crucifié pour le monde. Dans le Christ Jésus, ni la circoncision ni l’incirconcision n’ont quelque valeur, mais seulement la nouvelle créature... Au reste, que personne ne me fasse plus de peine, car je porte les stigmates du Seigneur Jésus dans mon corps.” 

Mercredi (Éph. I, 1-14). — L’Épître aux Éphésiens est une des lettres composées par saint Paul durant sa première captivité romaine (61-63). Cette Épître est le type classique des lettres de la maturité de saint Paul. Elle décrit la grandeur de l’œuvre du salut, la dignité des chrétiens et la sublimité de l’Église, puis tire, pour la vie des chrétiens, des conclusions pratiques. Le début de l’Épître est un hymne célèbre à la grâce de Dieu. Ce passage, un peu difficile, comprend trois groupes d’idées : saint Paul célèbre le dessein éternel du Père : “ Loué soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ ! Il nous a, par le Christ, comblés de toute bénédiction céleste dans le ciel. Dès avant la constitution du monde, il nous a choisis en lui, afin que nous soyons saints et immaculés devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus-Christ selon la libre décision de sa volonté, afin que nous puissions louer la gloire de sa grâce qu’il nous a donnée dans son Fils bien-aimé. ” L’exécution du dessein divin de la Rédemption se fit par le Christ. “ En lui nous possédons la Rédemption par son sang. la rémission des péchés, selon les richesses de sa grâce qui a surabondé en nous, en toute sagesse et prudence. Il nous a manifesté le mystère de sa volonté, selon sa libre détermination, qu’il a arrêtée en lui-même pour la réaliser dans la plénitude des temps, de tout restaurer dans le Christ, ce qui est au ciel et ce qui est sur la terre. En lui aussi, nous avons été appelés à l’héritage auquel nous avons été prédestinés selon le dessein de celui qui fait tout d’après la décision de sa volonté. Nous devons servir à sa gloire, nous qui, auparavant, avons mis notre espoir dans le Christ. ” Mais c’est le Saint-Esprit qui opère dans chaque âme l’œuvre rédemptrice de la grâce. “ En lui, vous aussi, quand vous avez entendu la parole de la vérité, la bonne nouvelle du salut, et que vous y avez cru, vous avez été marqués du sceau de l’Esprit-Saint qui vous a été promis, et celui-ci est le gage de notre héritage qui nous garantit le rachat de ceux que Dieu s’est acquis pour la louange de sa gloire. ” 

Jeudi (Éph. l, 17 -II, 23) : Saint Paul décrit la grandeur de l’œuvre du salut : “( Que Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne pour le -connaître un esprit de sagesse et de révélation. Qu’il illumine les yeux de votre cœur afin que vous reconnaissiez à quelle espérance vous avez été appelés, combien riche et glorieux est son héritage pour ses saints, et combien suréminente est sa puissance à notre égard, du même ordre que la puissante manifestation de force qu’il a montrée dans le Christ, quand il l’a ressuscité d’entre les morts et fait asseoir à sa droite dans les hauteurs des cieux, au-dessus de toute principauté, puissance, vertu, domination et au-dessus de tout nom qui est nommé non seulement dans le siècle présent mais encore dans le siècle futur. Et il a tout mis sous ses pieds et il en a fait le chef de toute l’Église qui est son corps, remplie de lui qui remplit tout en tout. Et vous, vous étiez morts dans vos délits et vos péchés... Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, et alors que nous étions morts par nos péchés, nous a vivifiés dans le Christ, par la grâce de qui nous sommes sauvés. Il nous a ressuscités avec le Christ et nous a fait asseoir avec lui dans le ciel, pour montrer aux siècles futurs l’abondante richesse de sa grâce, par suite de sa bonté à notre égard, dans le Christ Jésus. Car, par la grâce, vous êtes sauvés en vertu de la foi et cela ne vient pas de vous, c’est, en effet, un don de Dieu. 

Cela ne vient pas des œuvres, on ne doit donc pas s’en glorifier. Nous sommes son œuvre, créés dans le Christ Jésus, pour les bonnes œuvres que Dieu nous a destinées, pour que nous marchions en elles... Ainsi vous n’êtes plus des étrangers mais des concitoyens des saints et des familiers de Dieu. Vous êtes bâtis sur le fondement des Apôtres et des Prophètes alors que le Christ est la pierre d’angle, par laquelle toute la construction se tient et croît dans le Seigneur, pour devenir un temple saint. Sur lui vous êtes construits ensemble vous aussi, pour devenir la demeure de Dieu dans l’Esprit. ” 

Vendredi (Éph. IV, 1 — V, 2). — Saint Paul donne des avis pour la vie chrétienne : “ Comme prisonnier du Christ, je vous fais cette recommandation, conduisez-vous d’une manière digne de la vocation que vous avez reçue, soyez pleins d’humilité, de mansuétude, de patience, vous supportant mutuellement dans la charité. Soyez zélés pour conserver l’unité de l’esprit dans le lien de la paix. Vous n’êtes qu’un corps et qu’un esprit, de même que vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation. Un seul Seigneur, une seule foi, un seul Baptême. Un seul Dieu et Père de tous ; qui est au-dessus de tous et (agit) par tous et en tous... Ainsi vous ne serez plus des enfants mineurs... mais plutôt nous croîtrons dans l’amour pour celui qui est le chef : le Christ. Par lui, tout le corps, par-le service de chaque articulation, est réuni et maintenu, et à chaque partie un travail spécial est attribué et ainsi s’accomplit l’accroissement du corps jusqu’à ce qu’il soit édifié dans la charité... Ne contristez pas le Saint-Esprit dans lequel vous avez été marqués, pour le jour, de la Rédemption. Que toute amertume, toute colère, toute indignation, tout cri, tout blasphème et surtout toute méchanceté, soient loin de vous. Soyez plutôt mutuellement bons et miséricordieux et pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. Soyez comme des enfants chers, imitateurs de Dieu, et marchez dans la charité comme le Christ lui aussi vous a aimés et s’est livré pour vous, en sacrifice et en hostie d’agréable odeur à Dieu.” 

Samedi (Éph. V, 21 — VI, 9). — Saint Paul parle des devoirs d’état en s’appuyant sur la notion profonde du corps mystique : “ Soyez soumis les uns aux autres, dans la crainte du Christ. Que les femmes soient soumises à leurs maris, comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme comme le Christ est le chef de l’Église, lui le Sauveur de son corps. De même que l’Église est soumise au Christ, les femmes doivent être soumises à leurs maris. Hommes, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé son Église et s’est livré pour elle, afin de la sanctifier. Il l’a purifiée dans le bain de l’eau, par la parole (de vie), afin de se préparer une Église glorieuse, sans tache, sans rides ou rien de semblable, mais elle devait être sainte et immaculée. Ainsi les hommes doivent aimer leurs femmes, comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui même. Personne n’a jamais haï sa propre chair, mais chacun la nourrit et l’entretient. Ainsi fait le Christ pour son Église parce que nous sommes les membres de son corps, la chair de sa chair et les os de ses os. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils seront deux dans une seule chair. C’est là un grand mystère, je veux dire à cause des relations du Christ et de l’Église. Aussi, de même, chacun de vous doit aimer sa femme comme lui-même, quant à la femme, elle doit avoir du respect pour son mari.))