LECTURE D’ÉCRITURE CINQUIÈME SEMAINE D’OCTOBRE

Les Livres des Macchabées
Samedi soir : Au coucher du soleil, nous récitons cette prière avec les Macchabées : “ La puissance t’appartient, la royauté t’appartient, Seigneur ; tu règnes sur toutes les nations ! Donne la paix, Seigneur, en nos jours. ” Nous appliquerons cette prière à la parousie du Seigneur.
Dimanche (1 Macch., IX) : Lorsque Démétrius apprit que Nicanor était tombé dans le combat et que son armée avait été détruite, il fit connaître son intention d’envoyer une seconde fois Bacchidès et Alcime en Judée. Ils allèrent à Bérée avec vingt mille hommes et deux mille cavaliers. Mais Judas avait établi son camp à Éléazar avec trois mille hommes d’élite. A la vue du grand nombre des troupes ennemies, ils furent saisis d’une violente frayeur et beaucoup s’enfuirent du camp, si bien qu’il n’en resta que huit cents. Lorsque Judas vit que son armée se dérobait, il se sentit peu de courage pour continuer la guerre. Bien qu’ayant le cœur brisé, il dit à ceux qui restaient : “ Marchons contre nos adversaires, si toutefois nous pouvons les vaincre. ” Mais eux l’en détournaient en disant : “ Peine perdue ! Ne pensons pour le moment qu’à sauver notre vie et retournons auprès de nos frères pour reprendre le combat avec eux. Nous sommes en trop petit nombre. ” A quoi Judas répondit : “ Loin de moi pareille décision de prendre la fuite devant eux ! Si notre dernière heure est venue, mourons courageusement pour nos frères et ne laissons pas une tache ternir notre gloire ! ” L’armée sortit alors du camp et ils marchèrent au combat. Bacchidès était à l’aile droite, tandis que les lignes se rapprochaient des deux côtés et que les trompettes sonnaient. Du côté de Judas aussi, on sonna de la trompette et la terre était ébranlée par les pas des deux armées ; la lutte, qui devint ardente, dura du matin jusqu’au soir. Judas, voyant que Bacchidès était avec les troupes d’élite à l’aile droite, rassembla autour de lui tous les hommes de cœur, battit l’aile droite de l’ennemi et la poursuivit jusqu’à la montagne d’Azot. Mais, lorsque ceux qui étaient à l’aile gauche virent l’aile droite battue, ils enveloppèrent Judas d’un mouvement tournant et le prirent par derrière. Alors s’engagea un violent combat. De part et d’autre il y eut quantité de grands blessés et de morts. Judas lui-même tomba et le reste de l’armée prit la fuite. Mais Jonathas et Simon ramassèrent leur frère et l’enterrèrent dans le tombeau de ses pères, à Modin. Ils le pleurèrent et tout Israël éleva sur lui de grandes lamentations. On mena le deuil pendant plusieurs jours et l’on disait : “ Comment a-t-il pu tomber, le héros qui sauvait Israël ? ”
Lundi (1 Macch., X, 1-14) : Après la mort de Judas, les ennemis du peuple juif relevèrent la tête. Jonathas succéda à son frère Judas comme chef et prince en Israël (161-43 avant J.-C.). Il était le premier des Asmonéens qui réunit la dignité de chef et celle de grand-prêtre. Le début de son règne fut troublé par une dure oppression de la part des Syriens. Plus tard, il gagna la bienveillance du roi de Syrie, Démétrius 1er Soter (160-151). Démétrius II Nicanor (45-125) le confirma dans le souverain pontificat et dans son commandement. La Judée fut délivrée de la domination syrienne. On fortifia Jérusalem et d’autres villes.
En l’an 152 avant Jésus-Christ, Alexandre Épiphane, fils d’Antiochus, se mit en marche et occupa Ptolémaïs ; on le reçut et il prit le pouvoir. Lorsque le roi Démétrius l’apprit, il rassembla de grandes forces et entra en campagne contre lui. En même temps, Démétrius envoyait à Jonathas une lettre lui donnant l’assurance de ses dispositions pacifiques et de sa haute estime. Il disait en particulier : “ Hâtons-nous de faire la paix avec lui, avant qu’il ne la fasse avec Alexandre contre nous. Car il se souviendra de tout le mal que nous lui avons fait, à lui, à ses frères et à son peuple. ” Il lui donnait l’autorisation de lever une armée et de fabriquer des armes ; il serait son allié ; il ordonnait aussi qu’on lui livrât les otages détenus dans la citadelle. Jonathas se rendit alors à Jérusalem et lut la lettre à tout le peuple et à ceux qui étaient dans la citadelle. Une grande crainte s’empara eux lorsqu’ils apprirent que le roi lui avait donné l’autorisation de lever une armée. Les gens de la citadelle remirent les otages à Jonathas qui les rendit à leurs parents. Jonathas s’établit alors à Jérusalem et entreprit de rebâtir et de renouveler la ville. Il ordonna aux ouvriers de relever les murailles et de fortifier de tous côtés le mont Sion d’une enceinte de pierres carrées ; ce qu’ils firent. Les étrangers qui étaient dans les forteresses que Bacchidès avait fait bâtir prirent la fuite. Chacun d’eux quitta sa résidence et retourna dans sa patrie. Il ne resta à Bethsur qu’un certain nombre de ceux qui avaient abandonné la loi et les commandements ; car c’était pour eux un lieu de refuge.
Mardi (1 Macch., X, 15-21) : Mais le roi Alexandre apprit les offres que Démétrius avait faites à Jonathas. On lui raconta aussi les luttes et les exploits de Jonathas et de ses frères, ainsi que les maux qu’ils avaient endurés. Il dit alors : “ Trouverons-nous jamais un héros pareil ? Faisons-nous-en donc de suite un ami et un allié. ” Il fit écrire une lettre et la lui envoya. Elle contenait ces mots : “ Le roi Alexandre à son frère Jonathas, salut. Nous avons entendu dire que tu es un homme puissant et influent qui mérite d’être notre ami. C’est pourquoi nous t’avons établi aujourd’hui grand prêtre de ton peuple avec le titre d’“ ami du roi” — il lui envoyait en même temps une robe de pourpre et une couronne d’or — Range-toi à nos côtés et garde nous ton amitié. ” Le septième mois de l’année 152 avant Jésus-Christ, à la fête des Tabernacles, Jonathas revêtit les ornements sacrés, leva une armée et fit fabriquer une provision d’armes.
Mercredi (1 Macch., X, 57-66) : Ptolémée partit d’Égypte avec sa fille Cléopâtre. En l’an 150, il fit son entrée à Ptolémaïs. Le roi Alexandre se porta à sa rencontre. Ptolémée lui donna sa fille en mariage et célébra leurs noces en grande pompe, comme c’est l’usage chez les rois. Le roi Alexandre écrivit alors à Jonathas pour l’inviter à se rencontrer avec lui. Celui-ci se rendit en grande pompe à Ptolémaïs et se rencontra avec les deux rois. Il leur offrit, ainsi qu’à leurs amis, des présents d’or et d’argent et de nombreux cadeaux, et se concilia leur faveur. Alors des hommes pervers, des impies d’Israël, se rassemblèrent pour l’accuser ; mais le roi ne leur prêta aucune attention. Il ordonna même de retirer à Jonathas ses vêtements et de le revêtir de pourpre ; il fut fait ainsi. Alors le roi le fit asseoir à côté de lui et dit à ses dignitaires : “ Allez avec lui au milieu de la ville et proclamez que personne ne doit élever de plainte contre lui ni le molester sous aucun prétexte. ” Quand ses accusateurs le virent ainsi honoré et entendirent la proclamation du héraut, quand il apparut couvert de pourpre, tous prirent la fuite. Le roi lui accorda encore d’autres distinctions ; il le plaça au nombre de ses confidents et lui conféra les dignités de général et de gouverneur de province. Jonathas retourna à Jérusalem en paix et joyeux.
Jeudi (1 Macch.,XIII, 1-10) : La fin de Jonathas fut triste : il fut attiré dans un guet-apens par son adversaire Tryphon et tué. Simon apprit ensuite que Tryphon avait rassemblé des forces considérables pour envahir le pays de Juda et le ravager. Ayant remarqué que le peuple était saisi de crainte et d’épouvante, il se rendit à Jérusalem et convoqua le peuple. Il les exhorta en disant : “ Vous savez que moi, mes frères et la mai"on de mon père, avons tout fait pour la loi et le sanctuaire ; vous connaissez aussi les luttes et les épreuves que nous avons soutenues. C’est pour cela que tous mes frères sont morts pour Israël et que je suis le seul survivant. Loin de moi la pensée d’épargner ma vie en aucun temps de tribulation ; car ma vie n’est pas plus précieuse que celle de mes frères. Je ne veux qu’une chose : être le vengeur de mon peuple et du sanctuaire, de nos femmes et de nos enfants ; car toutes les nations païennes se sont rassemblées pour nous détruire par haine. ” A ces mots, le peuple fut enflammé par l’antique souffle d’héroïsme et ils lui répondirent en poussant des exclamations :“ Tu es notre chef à la place de Judas et de Jonathas, ton frère. Conduis-nous au combat et nous ferons ce que tu nous diras. ” Alors il réunit tous les hommes de guerre, fit terminer rapidement la construction des murailles de Jérusalem et fortifia la ville de tous côtés.
Vendredi (1 Macch., XIV, 4-18) : Le pays de Judas demeura en paix pendant tout le temps que Simon exerça la juridiction et celui-ci fut attentif au bien de son peuple. On était satisfait de son gouvernement et fier en tout temps de son prestige. On cultivait en paix le pays ; le sol donnait ses produits et les arbres des champs leurs fruits. Les vieillards, assis dans les rues, s’entretenaient de leur bonheur ; les jeunes gens mettaient leur gloire à porter les habits de guerre. Simon distribuait aux villes des approvisionnements en vivres et les munissait de tout ce qui était nécessaire à leur défense ; bref, la gloire de son nom s’étendit jusqu’aux extrémités de la terre. Il rétablit la paix dans le pays et combla Israël d’une grande joie. Chacun était assis à l’ombre de sa vigne et de son figuier sans que personne eut à craindre. Il n’y avait plus personne pour leur faire la guerre chez eux ; en ces jours, les rois étrangers avaient été vaincus. Il fut une protection pour les petites gens du peuple ; il montrait du zèle pour la loi : quiconque était impie et méchant, il l’exterminait. Il porta bien haut la majesté du sanctuaire et augmenta le mobilier sacré. Lorsque la nouvelle de la mort de Jonathas parvint à Rome et jusqu’à Sparte, elle les remplit d’une vraie désolation. Mais, lorsqu’ils apprirent que son frère Simon était devenu grand-prêtre à sa place et régnait sur le pays et sur les villes, ils lui écrivirent sur des tablettes d’airain pour renouveler l’alliance et l’amitié qu’ils avaient conclues avec Judas, avec Jonathas et avec ses frères. ..

Samedi (1 Macch., XIV, 41-49) : Les Juifs et les prêtres ont donc résolu que Simon soit chef et grand prêtre pour toujours, jusqu’à ce que paraisse un prophète digne de foi ; qu’il soit aussi leur général ; qu’à lui appartienne la nomination aux charges du pays, aux grades d’officiers et aux organisations défensives ; qu’il prenne soin du sanctuaire ; que tous lui obéissent ; que tous les actes publics soient établis en son nom ; qu’il porte des vêtements de pourpre et des ornements d’or. Il ne sera permis à personne ni du peuple, ni des prêtres, de déclarer nulles ces prescriptions, de résister à ses ordres, de convoquer sans sa permission une assemblée dans le pays, de porter vêtements de pourpre ou agrafe d’or. Quiconque agira contrairement à ces prescriptions ou en violera un des articles sera passible de punition. Tout le peuple décida d’accorder ces prérogatives à Simon. Simon accepta et résolut de remplir les fonctions de grand-prêtre, de chef des armées, d’ethnarque des Juifs et des prêtres, et d’exercer le commandement suprême. On décida de graver ce document sur des tables d’airain et de placer celles-ci dans le péristyle du Temple à un endroit bien en vue, puis d’en déposer une copie dans la chambre du trésor afin que Simon et ses fils l’aient sous la main.