Les Livres des Macchabées
Samedi soir : Au coucher
du soleil, nous récitons cette prière avec les Macchabées : “ La puissance
t’appartient, la royauté t’appartient, Seigneur ; tu règnes sur toutes les
nations ! Donne la paix, Seigneur, en nos jours. ” Nous appliquerons cette
prière à la parousie du Seigneur.
Dimanche (1 Macch., IX) :
Lorsque Démétrius apprit que Nicanor était tombé dans le combat et que son
armée avait été détruite, il fit connaître son intention d’envoyer une seconde
fois Bacchidès et Alcime en Judée. Ils allèrent à Bérée avec vingt mille hommes
et deux mille cavaliers. Mais Judas avait établi son camp à Éléazar avec trois
mille hommes d’élite. A la vue du grand nombre des troupes ennemies, ils furent
saisis d’une violente frayeur et beaucoup s’enfuirent du camp, si bien qu’il
n’en resta que huit cents. Lorsque Judas vit que son armée se dérobait, il se
sentit peu de courage pour continuer la guerre. Bien qu’ayant le cœur brisé, il
dit à ceux qui restaient : “ Marchons contre nos adversaires, si toutefois
nous pouvons les vaincre. ” Mais eux l’en détournaient en disant : “ Peine
perdue ! Ne pensons pour le moment qu’à sauver notre vie et retournons
auprès de nos frères pour reprendre le combat avec eux. Nous sommes en trop
petit nombre. ” A quoi Judas répondit : “ Loin de moi pareille décision de
prendre la fuite devant eux ! Si notre dernière heure est venue, mourons
courageusement pour nos frères et ne laissons pas une tache ternir notre
gloire ! ” L’armée sortit alors du camp et ils marchèrent au combat.
Bacchidès était à l’aile droite, tandis que les lignes se rapprochaient des
deux côtés et que les trompettes sonnaient. Du côté de Judas aussi, on sonna de
la trompette et la terre était ébranlée par les pas des deux armées ; la
lutte, qui devint ardente, dura du matin jusqu’au soir. Judas, voyant que
Bacchidès était avec les troupes d’élite à l’aile droite, rassembla autour de
lui tous les hommes de cœur, battit l’aile droite de l’ennemi et la poursuivit
jusqu’à la montagne d’Azot. Mais, lorsque ceux qui étaient à l’aile gauche
virent l’aile droite battue, ils enveloppèrent Judas d’un mouvement tournant et
le prirent par derrière. Alors s’engagea un violent combat. De part et d’autre
il y eut quantité de grands blessés et de morts. Judas lui-même tomba et le
reste de l’armée prit la fuite. Mais Jonathas et Simon ramassèrent leur frère
et l’enterrèrent dans le tombeau de ses pères, à Modin. Ils le pleurèrent et
tout Israël éleva sur lui de grandes lamentations. On mena le deuil pendant
plusieurs jours et l’on disait : “ Comment a-t-il pu tomber, le héros qui
sauvait Israël ? ”
Lundi (1 Macch., X,
1-14) : Après la mort de Judas, les ennemis du peuple juif relevèrent la
tête. Jonathas succéda à son frère Judas comme chef et prince en Israël (161-43
avant J.-C.). Il était le premier des Asmonéens qui réunit la dignité de chef
et celle de grand-prêtre. Le début de son règne fut troublé par une dure
oppression de la part des Syriens. Plus tard, il gagna la bienveillance du roi
de Syrie, Démétrius 1er Soter (160-151). Démétrius II Nicanor
(45-125) le confirma dans le souverain pontificat et dans son commandement. La Judée
fut délivrée de la domination syrienne. On fortifia Jérusalem et d’autres
villes.
En l’an 152 avant Jésus-Christ, Alexandre Épiphane, fils
d’Antiochus, se mit en marche et occupa Ptolémaïs ; on le reçut et il prit
le pouvoir. Lorsque le roi Démétrius l’apprit, il rassembla de grandes forces
et entra en campagne contre lui. En même temps, Démétrius envoyait à Jonathas
une lettre lui donnant l’assurance de ses dispositions pacifiques et de sa
haute estime. Il disait en particulier : “ Hâtons-nous de faire la paix
avec lui, avant qu’il ne la fasse avec Alexandre contre nous. Car il se
souviendra de tout le mal que nous lui avons fait, à lui, à ses frères et à son
peuple. ” Il lui donnait l’autorisation de lever une armée et de fabriquer
des armes ; il serait son allié ; il ordonnait aussi qu’on lui livrât
les otages détenus dans la citadelle. Jonathas se rendit alors à Jérusalem et
lut la lettre à tout le peuple et à ceux qui étaient dans la citadelle. Une
grande crainte s’empara eux lorsqu’ils apprirent que le roi lui avait donné
l’autorisation de lever une armée. Les gens de la citadelle remirent les otages
à Jonathas qui les rendit à leurs parents. Jonathas s’établit alors à Jérusalem
et entreprit de rebâtir et de renouveler la ville. Il ordonna aux ouvriers de
relever les murailles et de fortifier de tous côtés le mont Sion d’une enceinte
de pierres carrées ; ce qu’ils firent. Les étrangers qui étaient dans les
forteresses que Bacchidès avait fait bâtir prirent la fuite. Chacun d’eux
quitta sa résidence et retourna dans sa patrie. Il ne resta à Bethsur qu’un
certain nombre de ceux qui avaient abandonné la loi et les commandements ;
car c’était pour eux un lieu de refuge.
Mardi (1 Macch., X,
15-21) : Mais le roi Alexandre apprit les offres que Démétrius avait
faites à Jonathas. On lui raconta aussi les luttes et les exploits de Jonathas
et de ses frères, ainsi que les maux qu’ils avaient endurés. Il dit
alors : “ Trouverons-nous jamais un héros pareil ? Faisons-nous-en
donc de suite un ami et un allié. ” Il fit écrire une lettre et la lui envoya.
Elle contenait ces mots : “ Le roi Alexandre à son frère Jonathas,
salut. Nous avons entendu dire que tu es un homme puissant et influent qui
mérite d’être notre ami. C’est pourquoi nous t’avons établi aujourd’hui grand
prêtre de ton peuple avec le titre d’“ ami du roi” — il lui envoyait en même
temps une robe de pourpre et une couronne d’or — Range-toi à nos côtés et garde
nous ton amitié. ” Le septième mois de l’année 152 avant Jésus-Christ, à la
fête des Tabernacles, Jonathas revêtit les ornements sacrés, leva une armée et
fit fabriquer une provision d’armes.
Mercredi (1 Macch., X,
57-66) : Ptolémée partit d’Égypte avec sa fille Cléopâtre. En l’an 150, il
fit son entrée à Ptolémaïs. Le roi Alexandre se porta à sa rencontre. Ptolémée
lui donna sa fille en mariage et célébra leurs noces en grande pompe, comme
c’est l’usage chez les rois. Le roi Alexandre écrivit alors à Jonathas pour
l’inviter à se rencontrer avec lui. Celui-ci se rendit en grande pompe à
Ptolémaïs et se rencontra avec les deux rois. Il leur offrit, ainsi qu’à leurs
amis, des présents d’or et d’argent et de nombreux cadeaux, et se concilia leur
faveur. Alors des hommes pervers, des impies d’Israël, se rassemblèrent pour
l’accuser ; mais le roi ne leur prêta aucune attention. Il ordonna même de
retirer à Jonathas ses vêtements et de le revêtir de pourpre ; il fut fait
ainsi. Alors le roi le fit asseoir à côté de lui et dit à ses
dignitaires : “ Allez avec lui au milieu de la ville et proclamez que personne
ne doit élever de plainte contre lui ni le molester sous aucun prétexte. ”
Quand ses accusateurs le virent ainsi honoré et entendirent la proclamation du
héraut, quand il apparut couvert de pourpre, tous prirent la fuite. Le roi lui
accorda encore d’autres distinctions ; il le plaça au nombre de ses
confidents et lui conféra les dignités de général et de gouverneur de province.
Jonathas retourna à Jérusalem en paix et joyeux.
Jeudi (1 Macch.,XIII,
1-10) : La fin de Jonathas fut triste : il fut attiré dans un
guet-apens par son adversaire Tryphon et tué. Simon apprit ensuite que Tryphon
avait rassemblé des forces considérables pour envahir le pays de Juda et le
ravager. Ayant remarqué que le peuple était saisi de crainte et d’épouvante, il
se rendit à Jérusalem et convoqua le peuple. Il les exhorta en disant : “
Vous savez que moi, mes frères et la mai"on de mon père, avons tout fait
pour la loi et le sanctuaire ; vous connaissez aussi les luttes et les
épreuves que nous avons soutenues. C’est pour cela que tous mes frères sont
morts pour Israël et que je suis le seul survivant. Loin de moi la pensée
d’épargner ma vie en aucun temps de tribulation ; car ma vie n’est pas
plus précieuse que celle de mes frères. Je ne veux qu’une chose : être le
vengeur de mon peuple et du sanctuaire, de nos femmes et de nos enfants ;
car toutes les nations païennes se sont rassemblées pour nous détruire par
haine. ” A ces mots, le peuple fut enflammé par l’antique souffle d’héroïsme et
ils lui répondirent en poussant des exclamations :“ Tu es notre chef à la
place de Judas et de Jonathas, ton frère. Conduis-nous au combat et nous ferons
ce que tu nous diras. ” Alors il réunit tous les hommes de guerre, fit terminer
rapidement la construction des murailles de Jérusalem et fortifia la ville de
tous côtés.
Vendredi (1 Macch., XIV,
4-18) : Le pays de Judas demeura en paix pendant tout le temps que Simon
exerça la juridiction et celui-ci fut attentif au bien de son peuple. On était
satisfait de son gouvernement et fier en tout temps de son prestige. On
cultivait en paix le pays ; le sol donnait ses produits et les arbres des
champs leurs fruits. Les vieillards, assis dans les rues, s’entretenaient de
leur bonheur ; les jeunes gens mettaient leur gloire à porter les habits
de guerre. Simon distribuait aux villes des approvisionnements en vivres et les
munissait de tout ce qui était nécessaire à leur défense ; bref, la gloire
de son nom s’étendit jusqu’aux extrémités de la terre. Il rétablit la paix dans
le pays et combla Israël d’une grande joie. Chacun était assis à l’ombre de sa
vigne et de son figuier sans que personne eut à craindre. Il n’y avait plus
personne pour leur faire la guerre chez eux ; en ces jours, les rois
étrangers avaient été vaincus. Il fut une protection pour les petites gens du
peuple ; il montrait du zèle pour la loi : quiconque était impie et
méchant, il l’exterminait. Il porta bien haut la majesté du sanctuaire et
augmenta le mobilier sacré. Lorsque la nouvelle de la mort de Jonathas parvint
à Rome et jusqu’à Sparte, elle les remplit d’une vraie désolation. Mais,
lorsqu’ils apprirent que son frère Simon était devenu grand-prêtre à sa place
et régnait sur le pays et sur les villes, ils lui écrivirent sur des tablettes
d’airain pour renouveler l’alliance et l’amitié qu’ils avaient conclues avec
Judas, avec Jonathas et avec ses frères. ..
Samedi (1 Macch., XIV,
41-49) : Les Juifs et les prêtres ont donc résolu que Simon soit chef et
grand prêtre pour toujours, jusqu’à ce que paraisse un prophète digne de
foi ; qu’il soit aussi leur général ; qu’à lui appartienne la
nomination aux charges du pays, aux grades d’officiers et aux organisations
défensives ; qu’il prenne soin du sanctuaire ; que tous lui
obéissent ; que tous les actes publics soient établis en son nom ; qu’il
porte des vêtements de pourpre et des ornements d’or. Il ne sera permis à
personne ni du peuple, ni des prêtres, de déclarer nulles ces prescriptions, de
résister à ses ordres, de convoquer sans sa permission une assemblée dans le
pays, de porter vêtements de pourpre ou agrafe d’or. Quiconque agira
contrairement à ces prescriptions ou en violera un des articles sera passible
de punition. Tout le peuple décida d’accorder ces prérogatives à Simon. Simon
accepta et résolut de remplir les fonctions de grand-prêtre, de chef des
armées, d’ethnarque des Juifs et des prêtres, et d’exercer le commandement
suprême. On décida de graver ce document sur des tables d’airain et de placer
celles-ci dans le péristyle du Temple à un endroit bien en vue, puis d’en déposer
une copie dans la chambre du trésor afin que Simon et ses fils l’aient sous la
main.