LECTURE D’ÉCRITURE CINQUIÈME SEMAINE D’AOUT

L’Ecclésiastique.
      
Au cas où le mois d’août a cinq semaines, on continue encore pendant une semaine la lecture du livre de l’Ecclésiastique.
      
Samedi soir. — Voici l’antienne directrice : “ Conserve, ô mon fils, les prescriptions de ton père et n’abandonne pas la loi de ta mère, mais attache-les toujours à ton cœur ”.
      
Dimanche (Eccli., chap. 6). — Règles de prudence.
Ne sois pas en faute ni beaucoup ni peu, Et d’ami ne deviens pas ennemi,
Car le méchant aura en partage le mauvais renom,
La honte et l’opprobre.
Tel est le pécheur à la langue double.
Ne t’élève pal, par la volonté de ton âme, comme un taureau,
De peur que ta force ne soit brisée par la folie,
Que celle-ci ne dévore tes feuilles,
Ne détruise tes fruits,
Et ne te laisse comme un arbre sec.
La passion furieuse perd celui qui la possède
Elle fait de lui la risée de ses ennemis.
Une parole douce acquiert beaucoup d’amis,
Et une langue qui parle poliment
Augmente l’amabilité.
Qu’ils soient nombreux ceux qui te saluent,
Mais que ton conseiller soit un entre mille.
Si tu veux acquérir un ami, acquiers-le en l’éprouvant,
Et ne lui donne pas trop tôt ta confiance.
Car tel est ami à ses heures.
Qui ne le restera pas aux heures de l’affliction.
Tel est ami qui deviendra un ennemi,
Et qui révèlera votre différend à ta confusion.
Tel est ami quand il est à table,
Qui ne le restera pas au jour de ton malheur.
Lundi (Eccli., chap. 7). — Mise en garde contre le péché
Ne fais pas le mal, et le mal ne te saisira pas.
Éloigne-toi de ce qui est injuste, et l’injuste s’éloignera de toi.
Mon fils, ne sème point dans les sillons de l’injustice,
Si tu ne veux pas récolter sept fois autant.
Ne demande pas au Seigneur le pouvoir,
Ni au roi une place d’honneur.
N’essaie pas de paraître juste devant le Seigneur,
Et ne cherche pas à paraître sage devant le roi.
Ne cherche pas à devenir juge,
De peur que tu n’aies pas la force d’extirper l’injustice,
De peur que tu ne sois intimidé devant un puissant,
Et que tu ne mettes en péril ton équité.
N’offense pas volontiers toute la population d’une ville,
Et ne te jette pas au milieu de la foule.
Ne tombe pas deux fois dans les filets du péché,
Car, même pour un seul, tu ne seras pas impuni.
Mardi (Eccli., chap. 8-10). — Les relations avec les hommes.
N’aie pas de dispute avec un homme puissant,
De peur de tomber entre ses mains.
N’aie pas de querelle avec un homme riche,
De peur qu’il ne t’oppose le poids de son or,
Car l’or a déjà perdu beaucoup de gens ;
Il a même fait dévier le cœur des rois.
N’aie pas de dispute avec un grand parleur,
Et n’apporte pas du bois à son feu ;
N’aie pas de relation avec un insensé,
De peur que tes ancêtres ne soient déshonorés.
Ne raille pas l’homme qui se détourne du péché.
Souviens-toi que nous sommes tous dignes de châtiment.
Les relations avec les femmes.
Ne sois pas jaloux de la femme qui repose sur ton sein,
Et n’éveille pas en elle à ton détriment une idée mauvaise
Ne livre pas ton âme à ta femme,
De telle sorte qu’elle ait puissance sur toi.
Ne t’approche pas d’une autre femme,
De peur de tomber dans ses filets...
Détourne tes yeux des femmes élégantes,
Et ne regarde pas curieusement une beauté étrangère.
Beaucoup sont séduits par la beauté des femmes,
Et par cela la passion s’allume comme un feu.
Mercredi (Eccli., chap. 12). — De la vraie manière de faire le bien.
Si tu fais le bien, sache à qui tu le fais,
Afin de récolter la reconnaissance pour ta bonté.
Fais du bien à l’homme pieux, et tu en trouveras ta récompense
Sinon de lui, du moins du Très-Haut...
Donne à l’homme pieux et n’assiste pas le pécheur.
Ne lui donne pas des armes pour le combat,
De peur qu’avec elles il ne s’oppose à toi.
Car tu recueilleras un double mal
Pour tout le bien que tu lui fais.
Mise en garde contre la trop grande confiance.
Ce n’est pas dans la prospérité qu’on reconnaît l’ami,
Ni dans l’adversité qu’un ennemi se dissimule.
Quand un homme est heureux, ses ennemis eux-mêmes deviennent des amis ;
Quand il est malheureux, l’ami lui-même s’éloigne.
Ne te fie jamais à ton ennemi,
Car sa malice est comme l’airain qui se couvre de rouille.
Alors même qu’il se montre humble et marche courbé,
Veille sur toi-même et garde-toi de lui.
Tu seras par rapport à lui comme celui qui polit un miroir,
Et tu connaîtras qu’il n’a pas de la rouille Jusqu’à la fin.
Jeudi (Eccli., chap. 13). — Éviter d’entrer en société avec les riches.
Qui touche à la poix se souille,
Qui se lie avec l’orgueilleux le devient lui-même.
Ne mets pas sur tes épaules un trop lourd fardeau,
Et ne te lie pas avec un homme beaucoup plus riche que toi.
Comment le pot de terre peut-il s’associer avec le chaudron ?
Si le chaudron heurte le pot de terre, celui-ci sera brisé.
Le riche commet une injustice et il s’en vante insolemment ;
Le pauvre est maltraité et il faut encore qu’il demande excuse.
Tant que tu pourras lui être utile, il se servira de toi,
Et quand tu n’auras plus rien, il te délaissera.
Si tu as du bien, il vivra avec toi ;
Il te dépouillera et n’en aura nul souci.
S’il a besoin de toi, il te trompera ;
Il te sourira et te donnera des espérances ;
Il te flattera avec de belles paroles
Et te demandera : “ De quoi as-tu besoin ? ”
Vendredi (Eccli., chap. 21, sq.).
Mon fils, as-tu péché, ne le fais plus ;
Et prie aussi pour tes fautes passées,
Afin qu’elles te soient pardonnées.
Fuis devant le péché comme devant un serpent,
Car, si tu approches, il te mordra ;
Ses dents sont des dents de lion,
Elles donnent la mort aux hommes.
Toute transgression est comme une épée à deux tranchants ;
Ses blessures sont inguérissables.
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Qui mettra une garde à ma bouche,
Et sur mes lèvres un sceau prudent,
Afin que je ne tombe pas à cause d’elles
Et que ma langue ne me perde pas.
Seigneur, Père et Maître de ma vie,
Ne m’abandonne pas au conseil de mes lèvres,
Et ne permets pas que j’y trouve une occasion de chute.
Qui fera sentir le fouet à mes pensées,
Et la discipline de la sagesse à mon cœur,
Pour que mes folies ne s’accroissent pas,
Et que mes péchés ne se multiplient pas,
Pour que je ne tombe pas en présence de mes adversaires.
Et que mon ennemi ne se réjouisse pas à mon sujet !
Seigneur, Père et Dieu de ma vie,
Ne m’abandonne pas à leurs attaques.
Ne me laisse pas élever fièrement les yeux,
Et détourne de moi tous les mauvais désirs.
Samedi (Eccli.,chap.36). — Le livre contient encore un grand nombre de beaux passages. Nous ne pouvons pas les citer tous. Nous citerons cependant une belle prière que le bréviaire a recueillie, et qui est souvent employée comme prière de mission.
Aie pitié de nous, Maître, Dieu de l’univers,
Et montre-nous la lumière de tes miséricordes.
Répands la terreur sur toutes les nations
Qui ne t’honorent pas,
Afin qu’elles sachent que tu es seul le vrai Dieu,
Et qu’elles célèbrent tes grandeurs.
Lève ta main contre les peuples étrangers,
Afin qu’ils sentent ta puissance.
De même que tu as montré devant eux ta sainteté (par notre punition),
Montre aussi ta grandeur devant nous (par leur châtiment),
Afin qu’ils apprennent, comme nous l’avons appris nous-mêmes,
Qu’il n’y a pas d’autre Dieu que toi, Seigneur.
Renouvelle les prodiges et reproduis les merveilles ;
Glorifie ta main et ton bras droit.
Réveille ton courroux et répands ta colère,
Détruis l’ennemi et anéantis l’adversaire.
Hâte le temps et souviens-toi de la fin,
Afin qu’on annonce tes merveilles.
Que par un feu ardent soit dévoré celui qui veut s’échapper,
Et que ceux qui oppriment ton peuple trouvent leur perte !
Brise les têtes des chefs ennemis
Qui disent : “ Il n’y a que nous ! ”
Rassemble toutes les tribus de Jacob dans le pays,
Afin qu’elles sachent qu’il n’y a pas d’autre Dieu que toi,
Et qu’elles racontent tes grandeurs,
Et qu’elles soient de nouveau ton peuple comme autrefois
Seigneur, aie pitié de ton peuple sur lequel ton nom est invoqué,
Et d’Israël que tu nommais ton bien-aimé.
Aie pitié de la ville sainte de Jérusalem,
La ville de ton repos.
Remplis Sion de ton éclat,
Et ton peuple de ta gloire.