LECTURE D’ÉCRITURE : CINQUIÈME SEMAINE APRÈS L’OCTAVE DE LA PENTECOTE

David devient roi.
            
Cette semaine nous nous occupons de la royauté de David.
          
Dimanche (II Rois, chap. 1). — David apprit sans tarder la mort de Saül. Un homme arriva du camp, les vêtements déchirés, et de la terre sur la tête. Il se prosterna devant David. Il dit : “ Le peuple s’est enfui de la bataille et beaucoup sont tombés et ont péri. Saül aussi et son fils Jonathas sont tombés ”. A cette nouvelle, David déchira ses vêtements, et tous ceux qui étaient avec lui firent de même. Comme preuve de ce qu’il disait, l’homme montra le diadème et le bracelet de Saül et dit qu’il avait donné la mort au roi sur sa demande. David donna immédiatement l’ordre de tuer ce messager qui n’avait pas craint de donner la mort à l’oint du Seigneur. David et ses compagnons se lamentèrent, tout en jeûnant jusqu’au soir, sur Saül et son fils Jonathas, sur le peuple du Seigneur et la maison d’Israël, parce qu’ils avaient péri par l’épée. David exprima son chagrin et son deuil dans une lamentation saisissante, dans laquelle on lit entre autres choses : “ La splendeur d’Israël a péri sur tes hauteurs. Comment sont-ils tombés, les héros ? Ne l’annoncez pas à Geth, ni dans les rues d’Ascalon, de peur que les filles des Philistins ne s’en réjouissent, de peur que les filles des incirconcis ne dansent de joie... Montagnes de Gelboê, qu’il n’y ait sur vous ni rosée, ni pluie, ni de prémices dans les champs ; car là fut jeté bas le bouclier des héros, le bouclier de Saül, comme s’il n’était pas oint d’huile... Filles d’Israël, pleurez sur Saül qui vous revêtait de pourpre au sein des délices, qui vous donnait des joyaux d’or pour votre parure. Comment sont-ils tombés, les héros, dans le combat ? Jonathas est tombé sur tes hauteurs. L’angoisse m’accable à cause de toi, mon frère Jonathas. Comme une mère aime son fils unique, ainsi je t’ai aimé. Comment sont-ils tombés, les héros ? comment les guerriers ont-ils péri ? ” Admirons l’amour profond de David non seulement pour son ami Jonathas, mais encore pour son ennemi acharné, Saül.
           
Lundi (II Rois, chap. 2-4). — Saül étant mort sur le mont Gelboë, la voie du trône était ouverte pour David. Sur l’ordre du Seigneur, il se rendit à Hébron où les chefs de Juda se rassemblèrent et le firent oindre roi. Les onze autres tribus, entraînées par Abner, l’orgueilleux général de Saül, ne voulurent pas reconnaître David comme roi et rendirent hommage à Isboseth, le fils survivant de Saül. Ce n’est qu’après une guerre civile de sept ans que David fut reconnu universellement. Abner joue, dans cette lutte entre la maison de David et celle de Saül, un triste rôle. Enfin il passa à David et, de ce fait, la royauté des fils de Saül n’eut plus aucune chance. Abner lui-même fut victime du sort. Joab, le général de David, le tua traîtreusement. Isboseth lui-même fut tué par ses propres partisans qui espéraient que David les récompenserait de leur trahison. Ils ne connaissaient pas l’âme généreuse de David. Il fit mettre à mort les meurtriers. Désormais, il fut reconnu comme roi par [4 ; les douze tribus.
           
Mardi (II Rois, chap. 5). — David fut donc reconnu roi par les douze tribus d’Israël. “ Toutes les tribus d’Israël vinrent auprès du roi à Hébron et dirent : “ Nous voici ; nous sommes les os de tes os et la chair de ta chair. Autrefois déjà, quand Saül était notre roi, c’était toi qui menais et ramenais Israël ; et le Seigneur t’a dit : C’est toi qui paîtras mon peuple d’Israël ”. Ainsi tous les anciens d’Israël vinrent auprès du roi à Hébron, et le roi David fit alliance avec eux devant le Seigneur, et ils oignirent David pour roi sur Israël. A Hébron, il régna sur Juda sept ans et six mois ; et il régna, à Jérusalem, trente-trois ans sur tout Israël et Juda ”. La première œuvre de David fut la conquête de Jérusalem. Il chassa les Jébuséens de la forteresse de Sion et transporta le siège de son royaume d’Hébron à Jérusalem. Sur la montagne de Sion, il se fit construire un palais. Pour la construction de ce palais, le roi Hiram de Tyr lui fournit du bois de cèdre du Liban, ainsi que des charpentiers et des tailleurs de pierres. Et David reconnut que le Seigneur avait affermi sa puissance royale sur Israël. Ensuite, il infligea une grande défaite aux Philistins.
          
Mercredi (II Rois, chap. 6). — Le premier souci de David fut de transporter solennellement l’arche d’alliance sur le mont Sion. Il rassembla toute l’élite d’Israël, au nombre de trente mille hommes. Accompagné de tout le peuple réuni autour de lui, il se mit en marche depuis Baalé-Juda pour faire monter de là l’arche de Dieu, sur laquelle est invoqué le nom du Seigneur des armées qui trône sur les Chérubins... David et toute la maison d’Israël dansaient devant . le Seigneur au son de toutes sortes d’instruments, de harpes, de luths, de tambourins, de sistres et de cymbales. En chemin, les bœufs firent un faux pas et l’arche chancela ; alors Oza, fils d’Abinadab, étendit la main pour soutenir l’arche. Dieu le frappa et il mourut près de l’arche. Par crainte, David ne conduisit pas l’arche chez lui, dans la cité de David, mais la fit mener dans la maison d’Obédédom et toute sa maison. Plus tard, David fit conduire l’arche, au milieu de la jubilation et des chants, dans la cité de David.
           
Sa femme, Michol, la fille de Saül, avait vu David danser devant l’arche. Elle se moqua de lui. David se justifia ainsi : “ C’est en l’honneur du Seigneur qui m’a choisi, de préférence à ton père et à toute sa maison, pour m’établir prince sur Israël ; c’est en son honneur que j’ai dansé. Je m’humilierai encore plus que cela ”. En punition de ces railleries, Michol resta stérile.
            
Jeudi (II Rois, chap. VII). — Dans t’assurance que Dieu demeurerait d’une manière permanente parmi son peuple, David résolut de construire au Seigneur un temple magnifique au lieu de la petite tente mobile du Tabernacle. Mais le Seigneur lui manifesta, par le prophète Nathan, que ce louable dessein serait réalisé par son fils Salomon : “ Ce n’est pas toi qui me bâtiras une maison... Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai ta postérité après toi, celui qui sortira de toi, et j’affermirai sa royauté. C’est lui qui bâtira une maison à mon nom et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. S’il fait le mal, je le châtierai avec une verge d’hommes... mais je ne retirerai pas de lui ma miséricorde... Ta maison sera affermie d’une manière stable, et ta royauté durera éternellement ”. La promesse faite à David s’applique, dans son sens plein, au Christ.
            
Vendredi (II Rois, chap. 8-10). — David fit des ordonnances pour le service divin qui, sous le règne de Saül, était tombé plus ou moins en décadence ; il essaya de le rendre de plus en plus solennel. A cette fin, il répartit les prêtres en vingt-quatre classes qui devaient tour à tour prendre soin du service divin. Parmi les lévites il choisit quatre mille chanteurs, qui furent également répartis en vingt-quatre classes. Il leur donna trois chefs : Héman, Asaph et Ethan. Le chant fut accompagné d’une riche musique instrumentale. Parmi les instruments de musique qui jouaient tantôt pendant les cérémonies religieuses, tantôt dans d’autres solennités, on cite : les harpes, les cithares, les cymbales, les sistres, les trompettes, les buccins et les flûtes. David a composé de nombreux chants pour le service divin et pour l’usage privé : Ces psaumes constituent un monument immortel de sa piété et de son zèle pour la gloire de Dieu. Sur les cent cinquante psaumes, soixante-treize, d’après les titres, ont David pour auteur. Il y en a encore d’autres dont l’auteur n’est pas nommé et qui sont de lui.
            
Samedi (II Rois, chap. II). — Qui aurait pensé que David, cet adorateur zélé du Seigneur, cet “ homme selon le cœur de Dieu ”, chancellerait dans la crainte de Dieu et transgresserait sa loi ? Et pourtant il commit deux graves péchés : il fut adultère et assassin. Pendant que son général Joab faisait campagne contre les Ammonites, dans le pays de l’Est du Jourdain, David vit du toit de sa maison une femme qui se baignait... C’était Bethsabée, la femme d’Urie qui était également à la guerre. Il l’envoya chercher et pécha avec elle. Pour voiler les suites de son péché, il fit venir Urie du champ de bataille. Mais le généreux Urie ne voulut pas aller dans sa maison : “ L’arche de Dieu et Israël et Juda habitent sous la tente, et moi j’entrerais dans la maison pour manger, boire, et être avec ma femme ? ” David, voyant que sa tentative avait échoué, envoya une lettre à Joab, qu’il fit porter par Urie lui-même. Cette lettre disait : “ Placez Urie au plus fort du combat et retirez-vous de derrière lui afin qu’il soit frappé et qu’il meure ”.
           
Joab, qui faisait le siège de la ville, plaça Urie à l’endroit où il savait que se trouvaient des hommes particulièrement braves. Les hommes de la ville, ayant fait une sortie, attaquèrent Joab ; plusieurs tombèrent d’entre le peuple des serviteurs de David. Urie le Héthéen mourut aussi. David prit alors Bethsabée comme femme, et elle lui enfanta un fils. “ Mais cette action que David avait faite déplut au Seigneur ”.
            
Samedi soir. — David a profondément regretté son double péché. Nous nous unissons à ce repentir, au coucher du soleil : “ Je t’en prie, Seigneur, enlève l’iniquité de ton serviteur, car j’ai agi en insensé ”.