LE TEMPS APRES LA PENTECOTE LECTURE D’ECRITURE : QUATRIÈME SEMAINE D’AOUT

Le livre de l’Ecclésiastique.
     
Samedi soir. — L’antienne directrice du samedi soir : “ La sagesse crie sur les rues : Si quelqu’un aime la Sagesse, qu’il s’incline vers moi et il la trouvera, et s’il l’a trouvée, heureux est-il s’il la conserve ”.
          
Dimanche (Eccli., I, I-I0). - Cette semaine, l’Église lit le livre de Jésus, fils de Sirach. On appelle d’ordinaire ce livre : l’Ecclésiastique, c’est-à-dire le livre de l’Église, parce que, dans l’ancienne Église, on le mettait volontiers comme livre de lecture entre les mains des catéchumènes. La liturgie aime aussi y puiser la leçon de la messe. L’auteur du livre est Jésus, fils de Sirach, qui vivait vers 180 avant J. C. L’Ecclésiastique rappelle le livre des Proverbes. C’est une collection de maximes qui renferme le trésor de la sagesse de l’Ancien Testament au moment où cet Ancien Testament va disparaître. Il se divise en deux parties : la première partie (1, 1XLII, 14) contient des maximes pour la vie religieuse, et pratique ; la seconde partie (XLII-XL V) célèbre la louange de la grandeur de Dieu dans la nature et les mérites des hommes les plus importants de l’Ancien Testament, et se termine par une prière d’action de grâces.
Toute sagesse vient du Seigneur :
Elle est avec lui à jamais.
Qui peut compter le sable de la mer,
Les gouttes de la pluie et les jours du passé ?
Qui peut atteindre les hauteurs du ciel,
La largeur de la terre et la profondeur de l’abîme ?
Qui a pénétré la sagesse de Dieu,
Antérieure à toutes choses ?
La sagesse a été créée avant toutes choses,
Et la lumière de l’intelligence dès l’éternité.
La racine de la sagesse à qui a-t-elle été révélée,
Et ses desseins prudents qui les a connus ?
Il n’y a qu’un seul sage grandement redoutable,
C’est le Seigneur assis sur son trône...
C’est lui qui l’a créée ;
Il l’a vue et il l’a fait connaître ;
Il l’a répandue sur toutes ses œuvres
Ainsi que sur tous les hommes.
Selon (la mesure de) son don.
Il l’a donnée à ceux qui l’aiment.
Lundi (Eccli., I, 18-35).
La crainte du Seigneur est gloire et honneur ;
Elle est joie et couronne d’allégresse ;
La crainte du Seigneur réjouit le cœur,
Elle donne gaieté, joie et longue vie.
Celui qui craint le Seigneur s’en trouvera bien la fin.
Au jour de sa mort il trouvera grâce.
Le commencement de la sagesse est la crainte de Dieu.
Elle est formée avec les fidèles dans le sein maternel.
Elle s’est préparé chez les hommes une demeure éternelle
Pour demeurer toujours parmi leurs enfants.
La plénitude de la sagesse est la crainte du Seigneur.
Elle rassasie de ses fruits ceux qui la possèdent,
Elle remplit toute sa maison de trésors
Et ses greniers de ses produits.
La couronne de la sagesse est la crainte du Seigneur.
Elle fait naître la paix et les fruits du salut.
Elle fait pleuvoir à flots la science et la lumière de l’intelligence,
Elle apporte une haute gloire à ceux qui la possèdent.
La racine de la sagesse c’est la crainte du Seigneur,
Et ses rameaux sont une longue vie.
La crainte du Seigneur éloigne le péché,
Et celui qui s’y attache détourne la colère.
Mardi (Eccli., chap. 2). — La suite (II-IV, 10) traite de la fidélité envers Dieu. La sagesse, c’est-à-dire la crainte de Dieu, doit se maintenir par la fidélité. Cette fidélité est mise à l’épreuve dans la tentation.
Mon fils, si tu entreprends de servir le Seigneur,
Prépare-toi à l’épreuve ;
Rends droit ton cœur et sois constant ;
Au temps du malheur ne te précipite pas,
Attache-toi à Dieu et ne t’en sépare pas,
Afin que tu sois élevé à la fin de ta vie.
Tout œ qui vient sur toi, accepte-le,
Et, dans les vicissitudes de ta détresse, sois patient.
Car l’or s’éprouve dans le feu,
Et les hommes agréables à Dieu dans le creuset de l’humiliation.
Aie confiance en Dieu et il te relèvera.
Rends tes voies droites et espère en lui.
Vous qui craignez le Seigneur, attendez sa miséricorde ;
Ne vous détournez pas de peur que vous tombiez.
Vous qui craignez le Seigneur, ayez confiance en lui,
Et votre récompense ne se perdra pas ;
Vous qui craignez le Seigneur, espérez le bonheur,
La joie éternelle et la miséricorde.
Mercredi (Eccli., chap. 3). — Devoirs envers les parents.
Enfants, observez le droit du père,
Et agissez de façon à obtenir le salut.
Car le Seigneur ordonne aux enfants d’honorer leur père,
Et il prescrit aux fils le droit de la mère.
Celui qui honore son père expie ses péchés,
Et c’est s assurer un trésor que d’honorer sa mère.
Celui qui honore son père, celui qui honore sa mère
Sera réjoui par ses enfants,
Et sera exaucé quand il priera.
Celui qui honore son père aura de longs jours,
Celui qui obéit au Seigneur honore aussi sa mère ;
Celui qui craint le Seigneur honore aussi son père,
Et sert ses parents comme des princes.
En action et en parole, honore ton père
Afin que sa bénédiction vienne sur toi,
Car la bénédiction du père affermit les maisons des enfants,
Mais la malédiction de la mère les détruit de fond en comble.
Jeudi (Eccli.,IV, I-XI). — Devoirs envers les pauvres.
Mon fils, ne prive pas le pauvre de sa subsistance,
Ne fais pas attendre les yeux de l’indigent,
N’afflige pas celui qui a faim,
Et n’aigris pas celui qui est dans la détresse ;
N’irrite pas davantage un cœur exaspéré.
Ne diffère pas de donner au nécessiteux,
Ne repousse pas le suppliant qui souffre,
Et ne te détourne pas du nécessiteux.
Ne détourne pas tes yeux du suppliant,
Et ne lui donne pas occasion de te maudire ;
Car, s’il te maudit dans l’amertume de son âme,
Son Créateur écoutera sa prière.
Vendredi (Eccli., IV, 23-36). — La vraie honte et la fausse honte.
Mon fils, observe le temps et garde-toi du mal,
Et n’aie pas à rougir au préjudice de ton âme,
Car il y a une honte qui conduit au péché,
Et il y a une honte qui apporte gloire et honneur.
N’aie d’égards à personne au préjudice de ton âme,
Et ne rougis pas pour ta perte.
Ne retiens pas une parole qui est pour le salut,
Ne cache pas la sagesse quand elle a de l’utilité,
Car la sagesse se manifeste dans les paroles,
Et la science se montre dans la réponse de la langue.
Ne contredis pas la vérité,
Mais aie honte de ton ignorance.
N’aie pas honte de confesser tes péchés,
Et ne lutte pas contre le cours du fleuve.
Donnons encore quelques maximes : “ Une parole douce fait acquérir beaucoup d’amis et apaise les ennemis ; le langage aimable d’un homme bon fait beaucoup de bien. Il “ Un ami fidèle est une protection forte ; celui qui en a trouvé un a trouvé un trésor ”. “ Mon fils, reçois l’instruction dès ta jeunesse, et dans ta vieillesse tu trouveras la sagesse... ”
             
Samedi (Eccli., chap. 5).
Ne t’appuie pas sur tes richesses
Et ne dis pas : “ J’ai assez de bien ! ”
Ne suis pas ta convoitise et ta force
Pour satisfaire les désirs de ton cœur.
Ne dis pas non plus : “ Qui sera mon maître ?
Car certainement le Seigneur te punira.
Ne dis pas : “ J’ai péché, et que m’est-il arrivé ? ”
Car le Seigneur est patient.
Ne sois pas sans inquiétude au sujet de l’expiation
Au point d’entasser péché sur péché.
Ne dis pas : “ Grande est sa miséricorde,
Il pardonnera la multitude de mes péchés ”.
Car en lui se trouvent miséricorde et colère ;
Mais son courroux tombe sur les pécheurs.
Ne tarde pas à te convertir au Seigneur,
Ne remets pas de jour en jour,
Car sa colère éclatera tout d’un coup,
Et tu périras au jour de la vengeance...
Sois ferme dans ton sentiment,
Et que ton langage soit toujours le même.
Sois prompt à écouter,
Mais lent à donner une réponse.
Si tu as de l’intelligence, réponds à ton prochain ;
Sinon, mets la main sur ta bouche.
La gloire et la honte sont dans la parole,
Et la perte de l’homme, c’est sa langue.