LE SAMEDI PENDANT LE TEMPS DE NOEL

L’Office de la Sainte Vierge (simple)

Quand, le samedi, il n’y a pas de fête ou seulement une fête simple, on prend l’Office et la Messe de la Sainte Vierge, car le samedi lui est consacré. Ce jour-là, c’est la Mère de Dieu qui est notre guide dans la journée et qui dirige le chœur à la messe. 

1. La messe (Vultum tuum). — La messe de la sainte Vierge pendant le temps de Noël (du 26 décembre au 1er février) est encore toute remplie des pensées de Noël. Les deux lectures (Ép. et Évang.) sont empruntées à la seconde messe de Noël, La liturgie nous transporte donc en esprit dans la nuit sainte et nous montre le divin Enfant (“ la bonté et l’humanité de Dieu notre Sauveur ”) dans l’Épître. Elle nous montre, dans l’Évangile, la Sainte Vierge méditant pendant que les bergers adorent son divin Enfant, L’Église nous donne ici une indication importante : jusqu’à la fête de la Chandeleur, nous devons porter dans notre cœur les pensées de Noël. Cependant, alors qu’à Noël toute notre attention se porte sur le Seigneur qui vient de naître, aujourd’hui nous nous arrêtons, dans nos méditations, auprès de la Mère du Sauveur humain et bon, Les chants célèbrent surtout Marie. A l’Introït, nous assistons au cortège nuptial, Marie est l’Épouse et nous formons sa suite (Psaume 44). Au Graduel, nous voyons, dans sa Crèche, l’aimable Enfant qui est en même temps l’Époux divin. A l’Offertoire, nous louons la Vierge Mère de laquelle “ est sorti le Soleil de justice, le Christ, notre Dieu ”. A la Communion, nous disons bienheureuses les entrailles de Marie qui ont porté “ le Fils du Père éternel ” et en même temps nous chantons notre propre bonheur, car nous recevons une grâce semblable. 

2. La prière des Heures nous offre des leçons courtes mais pleines de sens. La leçon de janvier est tirée d’une lettre de saint Ambroise au pape Siricius. “ On entend dire aux hérétiques : Marie a bien conçu comme vierge, mais elle n’a pas enfanté comme vierge. Elle pouvait donc concevoir comme vierge, mais elle ne pouvait pas enfanter comme vierge, alors que la conception précède toujours l’enfantement ? Mais si on ne veut pas croire aux enseignements des prêtres, qu’on croie du moins aux déclarations du Christ, qu’on croie aux paroles des anges qui nous disent : “ Pour Dieu il n’y a rien d’impossible. ” On doit croire au symbole des Apôtres que l’Église a toujours gardé et garde encore inaltérable. Marie écouta la parole de l’ange, après avoir demandé : comment cela pourra-t-il se faire ? et cette demande ne se rapportait pas au fait de la naissance ; elle fit (une fois rassurée) cette réponse : “ Voici la servante du Seigneur qu’il me soit fait selon ta parole. ” 

La leçon de février est tirée du livre de saint Jérôme contre Jovinien : “ Le Christ était vierge, la Mère de notre Christ virginal fut toujours vierge, vierge et mère en même temps. Jésus, en effet, est entré par la porte fermée. De même, dans son tombeau qui était neuf et. taillé dans la pierre, personne n’a été placé avant lui et personne après lui : “ Un jardin fermé, une source scellée. ” De cette source coule, d’après le Prophète Joël, ce flot qui fertilise le torrent des cordes ou des épines, des cordes, c’est-à-dire des péchés dont nous sommes enlacés, des épines, qui menacent d’étouffer la semence du père de famille. Marie est la porte tournée vers l’Orient, dont parle Ézéchiel, qui est toujours fermée et brillante, qui renferme en elle ou laisse sortir le Tout-Puissant, par laquelle le Soleil de justice et notre Grand-Prêtre, selon l’ordre de Melchisédech, entre et sort. ”