JOUR OCTAVE DU SAINT-SACREMENT (double majeur).

Nous sommes des porte-Christ.
              
Aujourd’hui est le dernier jour de l’Octave : ce jour est célébré dans l’Église avec une plus grande solennité.
            
1. La prière des Heures nous offre aujourd’hui un passage précieux des catéchèses mystagogiques de saint Cyrille, évêque de Jérusalem. “ Autrefois le Seigneur changea à Cana l’eau en vin. Or, le vin a quelque ressemblance avec le sang. Et nous hésiterions à croire qu’il a pu changer le vin en son sang ! Invité à des noces dans lesquelles les corps s’unissent, il fit ce miracle auquel personne ne s’attendait, et nous né serions pas fermement persuadés qu’il nous a donné son corps en nourriture, nous n’aurions pas la certitude complète que nous recevons son corps et son sang ! Car, sous l’espèce du pain, il nous donne son corps ; et sous l’espèce du vin, il nous donne son sang ; si bien que, dans la réception, tu goûtes le corps et le sang du Christ et tu participes à son corps et à son sang. Ainsi, en effet, nous devenons des porte-Christ, c’est-à-dire que nous portons le Christ dans nos corps en recevant son sang et son corps dans notre corps ; et nous devenons, comme dit saint Pierre, participants de la nature divine... Dans l’Ancien Testament, il y avait des pains de proposition. Mais ces pains n’étaient destinés qu’à l’Ancienne Alliance ; c’est pourquoi ils sont passés. Dans la Nouvelle Alliance, par contre, nous avons un pain du ciel et un calice du salut qui nourrissent aussi bien le corps que l’âme. C’est pourquoi ne considère pas ce pain et ce vin comme un pain purement et simplement naturel et comme un vin purement et simplement naturel. C’est, en effet, le corps et le sang du Christ. Car alors même que les sens t’annoncent que c’est du pain et du vin, la foi nous confirme que c’est le corps et le sang du Christ. Ne juge pas d’après le goût ; mais que la foi écarte tout doute et t’assure que tu as été jugé digne de participer au corps et au sang du Christ. ”

2. Lecture d’Écriture (1 Rois, VIII, 1-22). — Lorsque Samuel fut devenu vieux, il établit ses fils juges sur Israël. Mais ceux-ci ne marchaient pas sur ses traces. Ils s’en détournaient pour le gain, recevaient des présents et violaient la justice. Aussi tous les anciens d’Israël se réunirent et vinrent trouver Samuel à Rama. Ils lui dirent : Voici que tu es devenu vieux et tes fils ne marchent pas sur tes traces. Établis donc, sur nous un roi pour nous juger... Et Samuel pria le Seigneur. Le Seigneur dit à Samuel : “ Écoute la voix du peuple en tout ce qu’ils te disent. Ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté ; c’est moi, pour que je ne règne pas sur eux. Comme ils ont toujours agi à mon égard depuis le jour où je les ai tirés d’Égypte jusqu’à ce jour, me délaissant pour servir d’autres dieux, ainsi ils agissent avec toi. Et maintenant écoute leur voix, mais mets-les en garde et expose-leur le droit du roi qui doit régner sur eux... ” Le peuple ne voulut pas écouter les paroles de Samuel ; ils dirent : “ Non ; mais il y aura un roi sur nous ”.