ÉPILOGUE DU TEMPS FESTIVAL DU CYCLE D’HIVER

(Les dimanches après l’Épiphanie)

Après les deux grandes fêtes, Noël et l’Épiphanie, suivent, dans les livres liturgiques, six dimanches (les dimanches après l’Épiphanie) qui constituent un groupe à part. Ces dimanches font la transition entre les fêtes de Noël et le Carême et nous pouvons les considérer en partie pour une période sans fêtes et en partie comme une prolongation et un dernier écho du temps de Noël. Les livres liturgiques appellent ce temps (ainsi que les dimanches après la Pentecôte) tempus per annum, le temps pendant l’année, le désignant ainsi comme un temps sans caractère festival. D’ailleurs, objectivement et historiquement, les deux premiers dimanches seuls continuent de s’occuper des pensées de Noël ; ce n’est plus le cas des autres. Cependant nous devons affirmer que ces dimanches restent sous l’influence du temps de Noël et surtout de l’Épiphanie. 

L’impression générale que laissent ces dimanches est une impression de joie et d’allégresse. Les idées maîtresses de ces dimanches sont les quatre ; suivantes : 

1. Nous avons devant nous le Roi divin qui a fait son apparition dans sa ville (l’Introït des quatre derniers dimanches est caractéristique : “ Adorez le Seigneur, vous tous qui êtes ses anges, Sion a entendu sa voix et s’est réjouie, les filles de Juda ont tressailli. Le Seigneur est Roi... ” de même le Graduel : “ Le Seigneur a rebâti Sion, là il se montre dans sa gloire. ”) 

2. Le Christ a fondé son royaume de lumière, il travaille maintenant à l’étendre extérieurement et intérieurement. A l’extérieur : les Évangiles des dimanches nous montrent le Christ dans son royaume comme Sauveur (38 dimanche) ; comme vainqueur (48 dimanche) ; comme Juge (58 dimanche) ; comme Maître du champ (68 dimanche). A l’intérieur, il affermit le royaume de Dieu par la charité et la vie chrétienne (c’est le sujet que traitent toutes les Épîtres). 

3. Ces dimanches forment aussi la transition vers le cycle pascal : on voit apparaître le combat des ténèbres contre la lumière (cf. les Évangiles des 48 et 58 dimanches). 

On voit poindre enfin, dans ces dimanches, la pensée pascale, car chaque dimanche est une petite fête de Pâques. 

Le second dimanche a une relation plus intime encore avec la fête de l’Épiphanie. L’Église nous fait considérer de plus près le troisième mystère de la fête de l’Épiphanie : les noces de Cana. Nous assistons ainsi au développement historique de la vie de Jésus : l’adoration des Mages — Jésus à douze ans — le Baptême dans le Jourdain — les noces de Cana. La liturgie nous fait ainsi entrer dans la vie publique de Notre Seigneur ; pendant les dimanches suivants, qui nous mèneront jusqu’au temps de la Passion, nous entendrons les enseignements du Sauveur et nous lirons le récit de ses miracles.