DEUXIÈME DIMANCHE DE CARÊME

Station à Sainte Marie in Domnica
      
La volonté de Dieu c’est que vous soyez saints.
     
Ce dimanche est la récapitulation de la cérémonie des Quatre-Temps. Notre Mère l’Église veut donner, à tous ceux qui n’ont pu célébrer l’antique et vénérable solennité des Quatre-Temps, l’occasion de le faire. En outre, ce dimanche doit nous apporter un nouvel encouragement dans le combat du Carême. Le Seigneur nous invite à le suivre dans la voie de la Passion, en nous montrant son but et le nôtre : la transfiguration pascale.
     
1. La Transfiguration. — Nous avons déjà vu que l’Évangile de la Transfiguration n’est pas seulement une image de la messe, mais encore une leçon pour nous. Il nous enseigne le but du travail de Carême. Le Christ mystique jeûne pendant quarante jours dans ses membres et puise, dans ce jeûne, la force de combattre victorieusement le diable. Il s’avance aussi, précisément par ce jeûne, vers la transfiguration. Les membres suivent, en tout, le Chef. Mais les Évangiles ne veulent pas seulement nous donner une instruction, ce sont des actions dramatiques, des “ mystères “, qui symbolisent ce qui se réalise par la grâce au Saint-Sacrifice. Que se passe-t-il ? A la messe, le Christ se rend présent. Celui qui se rend présent, c’est le Christ glorifié qui “ est assis à la droite du Père “. Il est vrai que nous ne le voyons qu’avec les yeux de la foi. A la messe, paraissent également Moïse et Élie ; la Loi et les Prophètes attestent que le sacrifice de la messe est l’accomplissement de ce qu’ils ont préfiguré et prédit. A la messe, nous n’entendons pas seulement Moïse et Élie parler de la mort du Seigneur, nous savons que celui-ci est présent. Quant à nous, nous nous tenons sur la montagne mystique, comme saint Pierre, et nous disons : Seigneur, il est bon d’être ici. Ce n’est pas assez de dire que nous sommes témoins de la Transfiguration, nous y prenons part par la communion. L’Eucharistie est, pour nous, le grand moyen d’arriver à la transfiguration de notre âme. Par l’Eucharistie, nous bâtissons cette tente, ou plutôt ce temple de l’éternité où nous serons réunis avec le Christ, Moïse et Élie, pour être heureux à jamais.
     
2. La messe (Reminiscere). — La messe est de date récente ; c’est pourquoi l’église de station, Sainte-Marie in Domnica, est, elle aussi, assez récente. C’est l’église d’une ancienne “ diaconie ”. Ces diaconies étaient des maisons de pauvres, auprès desquelles s’élevait toujours une église. Nous nous rendons donc, aujourd’hui, auprès de la Mère de Dieu, dans laquelle se reflète, avec le plus de splendeur, l’éclat de la Transfiguration du Christ. Cette messe présente, dans sa composition actuelle, trois ordres de pensées : un De profundis ému (depuis l’Introït jusqu’à l’oraison), une voix d’en haut qui appelle vers les hauteurs (Épître et Évangile) et une suite joyeuse (Offertoire et Communion).
a) Un De profundis. Dans les trois premières pièces de la messe, l’introït, l’oraison et le graduel, se manifeste fortement la conscience du péché. L’ennemi du genre humain règne dans notre nature inférieure. La détresse spirituelle qui vient du péché est grande, grand aussi le besoin de Rédemption. Avec ce sentiment profond de pénitence s’harmonisent parfaitement les prières graduelles, avec le confiteor que nous devons méditer, précisément dans ce temps de Carême. Le confiteor est récité aussi par les pénitents. La supplication ardente du Kyrie rentre également dans cet ordre de pensée. L’oraison contient les mêmes prières et les mêmes émotions profondes. Nous sommes dépourvus de force. La conscience de notre faiblesse est la condition préalable de toute amélioration. Nous devons faire front de deux côtés ou, plutôt, il faut que Dieu nous protège de deux côtés : à l’intérieur et à l’extérieur. Nous avons un ennemi à l’intérieur de la forteresse du cœur (le moi) ; nous avons des ennemis autour de cette forteresse (le diable, le monde). L’ennemi que nous portons dans notre cœur est particulièrement terrible. A cette chaîne de pensées s’ajoute, comme dernier anneau, le Graduel, qui décrit avec émotion la misère du pécheur : “ Les tribulations de mon cœur se sont étendues ; arrache-moi, Seigneur, de ma détresse. Contemple ma misère et mes peines et pardonne-moi tous mes péchés. “
      
b) A ce De profundis répond une voix claire qui vient du ciel : dans Epître et dans l’Évangile. Epître est tirée de la belle lettre aux Thessaloniciens. Les Thessaloniciens étaient une des communautés préférées de saint Paul ; la lettre est écrite avec un véritable amour maternel. Mais aujourd’hui, c’est notre Mère l’Église qui nous parle avec le même amour. Elle nous recommande et nous demande de mener une vie agréable à Dieu et de faire, de plus en plus, des progrès dans la vertu et la perfection. Elle nous dit une parole qui, pendant toute la semaine, doit retentir dans notre cœur : La volonté de Dieu, c’est que vous soyez saints. C’est là le but de la Rédemption, c’est la tâche de l’Église. Le Baptême, l’Eucharistie, la Confirmation, tous les moyens de salut tendent à ce but : nous rendre saints. Que veut dire cela : être saint ? Cela veut dire posséder la filiation divine, participer à la vie divine du Christ, passer de la grâce à la transfiguration. Nous sommes devenus saints par le Baptême, nous renouvelons sans cesse notre sainteté par l’Eucharistie. La sainteté est, en premier lieu, l’affaire de Dieu ; lui seul peut nous rendre et nous conserver saints. Mais, nous-mêmes, nous devons lui aplanir les voies. L’Épître nous indique deux de ces voies : la pureté et l’équité. L’âme que Dieu veut sanctifier doit être pure et chaste dans sa vie ; l’impureté détruit la sainteté. Mais Dieu demande aussi la justice et la vérité dans nos relations mutuelles. C’est encore un programme de réforme que l’Église nous présente. Cet avertissement de l’Église produit dans notre âme un double sentiment. D’abord, une nouvelle plainte (Graduel). Ah ! que je suis donc loin encore de l’idéal de l’Église ! Contemple, Seigneur, ma misère et ma peine. Cependant, nous triomphons de ce retour vers les profondeurs et nous louons Dieu, car il nous donne la grâce de remonter et d’atteindre à la sainteté. C’est pourquoi (dans le Trait) on entend ce joyeux cantique de louange : “ Heureux ceux qui observent son commandement et pratiquent la justice en tout temps ! “ Nous ne pouvons parvenir à la sainteté que par un seul, celui que nous attendons à Pâques, Jésus-Christ. C’est pourquoi le Trait conclut par cette prière : Visite-nous dans ta grâce. La réponse nous est donnée dans l’Évangile de la Transfiguration. Dans l’Évangile, le Christ veut nous dire : je vous conduirai à la sainteté et à la gloire que vous montre ma Transfiguration. Tel est le sens de l’Évangile.
      
c) Devant cet appel du ciel, pouvons-nous rester sourds ? L’Église a fait comme l’aigle qui entraîne ses petits vers le soleil. Que répondrons-nous à ces avances ? Un joyeux oui. A l’Offertoire, portons à l’autel notre obéissance et notre amour des commandements de Dieu : “ J’élève mes mains vers tes commandements que j’aime ardemment. ” Au Saint-Sacrifice, le Seigneur transfiguré paraît au milieu de nous ; dans la Communion, il s’unit à notre âme et la pénètre des rayons de sa gloire et de sa sainteté. Il est “ mon Roi et mon Dieu. ” L’Eucharistie nous donne, aussi, la force et la grâce de faire ce qui dépend de nous pour arriver à la sainteté et à la gloire, c’est-à-dire de “ servir Dieu dignement par une conduite qui lui plaise. ”
      
3. Lecture d’Écriture. — Pendant le Carême, le bréviaire, dans sa rédaction actuelle, ne contient pas, à part le dimanche, de lecture d’Écriture. Dans l’antiquité, on lisait, chaque jour, avec un grand zèle, les livres de Moïse. Nous n’en lisons plus que des fragments, le dimanche. Dans ces lectures, l’Église poursuit un but particulier. A partir de la Septuagésime, elle nous présente, chaque dimanche, un des grands Patriarches : Adam (Septuagésime), Noé (Sexagésime), Abraham (Quinquagésime), Jacob (2e dimanche de Carême), Joseph (3e dimanche de Carême), Moïse (4e dimanche de Carême). C’est Jacob que nous voyons paraître aujourd’hui. L’histoire sainte nous apprend comment, sur le conseil de sa mère Rébecca, il trompa son vieux père, Isaac, en se faisant passer pour son fils premier-né, Ésaü, et en captant ainsi la bénédiction de l’aîné (Gen. XXVII, 1-26). Nous ne rapporterons pas ici cette histoire, elle est trop connue. Nous en donnerons cependant une brève explication. Il faut distinguer, ici, deux choses : les desseins divins et l’action humaine. Il est certain que Dieu avait décidé que Jacob serait l’ancêtre du peuple élu et, par suite, du Messie. Ésaü, par sa conduite indigne, avait perdu ses droits à la bénédiction messianique. Cependant, la ruse, dont se servirent Rébecca et Jacob pour tromper Isaac, est blâmable. Dieu n’a pas besoin, pour exécuter ses desseins, des ruses et des mensonges des hommes. Cette faute fut cause, pour Jacob, de nombreux embarras ; il fallut que Dieu le purifiât par de nombreuses peines. Après être passé par le creuset de la souffrance, il nous apparaît, à la fin de sa vie, comme un noble et saint vieillard. Pour les Pères de l’Église, Jacob est le symbole du Christ : “ la peau de chevreau signifie les péchés ; quand Jacob couvre ses membres de cette peau, il annonce celui qui a porté non pas ses péchés, mais les péchés des autres. ”
     
4. A travers le jour. — L’image de la Transfiguration, selon l’esprit de l’Église, nous accompagne toute la journée et nous devons participer à cette transfiguration. A Laudes, l’Heure du lever du soleil, nous gravissons la sainte montagne comme disciples du Seigneur et nous assistons à sa Transfiguration. Les trois Heures suivantes veulent fixer ce moment sacré, elles nous font dire avec Pierre : Il est bon d’être ici ; bâtissons-y trois tentes. Nous sommes donc, de Prime à Sexte, tout pénétrés de la vision du Seigneur dans sa gloire. Ce n’est qu’avec le coucher du soleil que nous descendons de la montagne de la Transfiguration et que nous chantons, à None et à Vêpres, la parole du Seigneur que nous avons déjà chantée, hier, à Vêpres : “ Ne parlez à personne de la vision que vous avez vue, avant que le Fils de l’Homme ne soit ressuscité d’entre les morts. “ Que signifie cette parole mystérieuse dans notre bouche ? Est-ce une allusion à la fête de Pâques qui approche ? La liturgie veut-elle caractériser le dimanche comme un jour consacré à la Résurrection ? Le dimanche de la Transfiguration est-il une anticipation de la Résurrection du Seigneur ?
     
5. La Préface du Carême :
“ Car par le jeûne corporel
tu réprimes les vices,
tu élèves l’esprit
tu accordes la vertu
et les récompenses. ”
Voilà ce que nous chantons dans la Préface que l’Église nous fait réciter, tous les jours, depuis le mercredi des Cendres jusqu’au dimanche de la Passion. Dans ces quelques mots est renfermée toute la sagesse de l’Église au sujet de la valeur du jeûne.
     
Parlant par parabole, Saint Paul dit quelque part : “ Ce que l’homme sème, il le récoltera. Celui qui sème sur le champ de la chair récoltera sur le champ de la chair, il récoltera la chair périssable. Mais celui qui sème sur le champ de l’esprit, récoltera les fruits de l’esprit, la vie impérissable” (GaI. VI, 8). Que veut dire cette parabole ? Quand le paysan laboure son champ, le herse, l’ensemence, bref le prépare soigneusement, il est tout naturel qu’il récolte, de ce champ, les fruits qu’il en espère. Le résultat tient à deux choses : le sol et la semence. Le paysan ne peut recueillir dans son champ que ce qu’il a semé, il ne peut récolter du froment que s’il a semé du froment. Tout cela est évident.
      
Passons maintenant de la parabole à la réalité. L’homme a, lui aussi, deux champs qu’il doit cultiver. Saint Paul appelle le premier la chair et, par ce mot, nous pouvons entendre la nature humaine ou la vie terrestre. Il appelle l’autre l’esprit et nous pouvons y voir l’âme ou la vie surnaturelle. Or, il est clair que plus on cultivera l’un de ces champs et plus on en récoltera de fruits. Qu’un commerçant travaille jour et nuit, il peut espérer atteindre la fortune. Qu’un joueur de football s’entraîne pendant des semaines, il pourra arriver au championnat. Ce sont les fruits de ces champs terrestres. Si, par contre, un chrétien s’adonne à la pratique des vertus, aux bonnes œuvres, à la prière persévérante, etc., il arrivera à la sainteté : ce sont là les fruits du champ de l’âme.
      
Or, il peut arriver qu’un même homme cultive ardemment les deux champs, le champ terrestre et le champ spirituel ; il pourra, par exemple, être un virtuose du violon, un champion de sport, et, en même temps, un saint. Cela est possible et les catholiques ne peuvent que se réjouir quand ils voient un des leurs se distinguer dans tous les domaines de l’activité. Tout savant, tout artisan, tout artiste, tout sportif, qui est, en même temps, un bon chrétien, fait honneur à notre foi devant le monde.
      
Cependant, il y a certaines semences qui sont plus ou moins incompatibles, si bien que, lorsqu’on sème un champ, on fait tort à l’autre. Parlons d’une manière pratique. Quand quelqu’un cultive le champ de la chair, c’est-à-dire quand il s’adonne aux voluptés et aux jouissances de la vie, il récoltera les mauvaises habitudes et les passions ; il ne pourra renoncer à ses jouissances. Par contre, le champ de son esprit sera tellement appauvri qu’il restera en friche et dépérira. L’âme sera de plus en plus incapable de s’élever au-dessus de ce qui est terrestre. La situation se renversera dans l’autre cas. L’homme vertueux, qui vit entièrement dans le royaume de Dieu, perdra le goût des plaisirs sensuels et terrestres. Le champ de la chair restera en friche.
      
Je voudrais attirer l’attention sur ces relations mutuelles entre l’esprit et la chair. Le Sauveur en parle lui aussi : On ne peut pas servir deux maîtres si différents ou bien — pour rester dans la parabole — on ne peut pas cultiver deux champs si différents. De la culture ou de la négligence de l’un dépend, d’ordinaire, la négligence ou la culture de l’autre. C’est une relation interne.
      
Nous comprendrons mieux, maintenant, la Préface de Carême. Elle parle, elle aussi, de deux champs. A la vérité, elle s’occupe moins longtemps du champ de la chair que du champ de l’esprit. Elle nous dit que le jeûne a une grande influence sur la situation de ces deux champs. Le jeûne stérilise et fait dépérir le champ de la chair, mais il donne au champ de l’esprit l’aptitude à recevoir la semence et à la faire fructifier. Tel est, en résumé, le sens de la Préface, telle est la grande importance du jeûne.
      
Examinons encore de plus près. Il est dit : “ Par le jeûne, tu réprimes les vices. “ Sous le nom de vices, il faut entendre les péchés de la jouissance sensuelle défendue. Les jouissances terrestres sont unies entre elles, l’une favorise et développe l’autre. C’est un fait qu’on peut observer maintes fois dans la vie. Combien de jeunes gens ont perdu, dans l’ivresse, l’innocence de leur âme ! Les anciens disaient déjà : Bacchus (le dieu du vin) et Vénus (la déesse de la volupté) sont amis. D’autre part, la privation et la répression d’une jouissance sensuelle ont une efficacité salutaire pour nous aider à triompher d’une autre jouissance sensuelle et à y renoncer. C’est le cas du jeûne. La privation de nourriture et de boisson est une arme puissante contre les instincts de la chair et contre la prédominance de la sensualité en nous. Ainsi donc, même du point de vue naturel, c’est une vérité que le jeûne réprime les passions.
     
Nous pouvons déjà tirer une série de conséquences. C’est dans ces considérations que les adversaires de l’alcool trouvent leurs plus puissants arguments. Ils peuvent dire avec raison : l’abstinence de l’alcool vous permettra de réprimer vos vices. Combien de péchés et de vices sont imputables à l’usage immodéré de l’alcool ! Personne ne pourra affaiblir la force probante de cet argument.
     
C’est précisément le renoncement à une jouissance permise qui nous donne la force de renoncer à une jouissance défendue. On peut affirmer : Le jeûne (dans le sens large de privation des jouissances permises) est la meilleure éducation de la chasteté.
     
Or, la surnature bâtit sur la nature. Jusqu’ici, nous avons parlé des relations naturelles entre la chair et l’esprit. Maintenant, il nous faut penser aux deux royaumes : le royaume de Dieu et le royaume du diable ; ces deux royaumes s’élèvent sur les fondements naturels de la chair et de l’esprit. D’un seul coup, la parole de Jésus devient brillante comme un éclair : “ Cette espèce (de démon) ne se chasse que par la prière et le jeûne. “ Le jeûne est donc une affile puissante dans le combat contre l’enfer. L’éternelle Vérité le dit elle-même. Voilà qui nous fait comprendre le premier membre de phrase de notre Préface de Carême.
     
La suite résulte d’elle-même. Un vieux proverbe oit : Plenus venter non studet libenter (le ventre plein n’aime pas l’étude). L’abus dans les jouissances du boire et du manger diminue l’élasticité de l’esprit. Il faut aussi que le contraire soit vrai : Non plenus venter studet libenter (le ventre qui n’est pas plein aime l’étude). Passons de nouveau de la nature à la surnature et songeons aux relations réciproques de la chair et de l’esprit. L’abstinence des plaisirs des sens donne de l’élan à l’âme. Les jouissances sont comme un poids de plomb qui retient l’âme au sol. Si ce poids est enlevé, si ces jouissances sont écartées, l’âme peut s’élever vers les hauteurs célestes. Cela nous fait comprendre aussi la grande importance de la continence, de la chasteté et de la virginité, pour le royaume de Dieu. La jouissance des sens empêche le vol de l’âme et la chasteté nous rend aptes à voir Dieu. Le jeûne élève donc l’esprit et confère de la force à l’âme pour la pratique de la vertu et pour la vie sainte ; il nous aide, enfin, à conquérir la couronne de la gloire éternelle.
      
Le jeûne est donc un puissant moyen pour l’exercice et le développement de la vie chrétienne. Il nous aide dans le combat contre notre nature inférieure, il nous fait vaincre nos passions, il nous permet de nous élever vers Dieu, il nous donne la force de pratiquer la vertu et il nous promet la récompense éternelle. Cela nous explique pourquoi ce temps, qui est consacré au renouvellement de la grâce du baptême, à la réforme de la vie intérieure, est sanctifié par le jeûne.
      
Une dernière pensée. Examinons les deux Évangiles du dimanche. Dimanche dernier, nous avons vu le Seigneur combattre contre le démon après son jeûne de quarante jours ; aujourd’hui, nous le voyons transfiguré. Ces deux Évangiles ne sont-ils pas l’arrière-plan magnifique de notre Préface ?
      
Par le jeûne corporel, tu réprimes les vices (tentation du Christ), tu élèves l’esprit, tu confères la vertu et les récompenses (Transfiguration).