“ Dans le martyr Gorgon, ta famille se délecte du
délicieux parfum du Christ. ”
1. Saint Gorgon. — Il y a deux
martyrs portant ce nom et qui sont souvent confondus : Le premier était
originaire de Nicomédie et fut martyrisé sous Dioclétien. Voici ce que raconte
à son sujet la prière des Heures : Gorgon, né à Nicomédie, était camérier
de l’empereur Dioclétien ; aidé de son camarade Dorothée, il amena tous
les autres employés de la chambre à la foi chrétienne. Tous deux, voyant un
jour un martyr cruellement torturé en présence de Dioclétien, furent enflammés
par cet exemple du désir du martyre. Ils dirent donc en toute sincérité à
Dioclétien : “ Empereur, pourquoi punis-tu seulement cet homme pour avoir
confessé une foi que tu condamnes si sévèrement, alors que, nous aussi, nous
confessons tous les deux la même foi ? Nous sommes prêts à subir le même
châtiment ! ” Aussitôt l’empereur les fit enchaîner et battre de verges, à
tel point que la peau se détachait de leur corps. Il ordonna ensuite de laver
leurs plaies avec du vinaigre salé, puis de les attacher sur un gril chauffé à
blanc. Enfin, après avoir subi encore diverses tortures, ils moururent du
supplice de la pendaison vers l’an 303. L’autre Gorgon est un martyr romain
dont les restes reposèrent d’abord dans le cimetière dit “ entre les deux
lauriers ”, sur la via Lavicana. Sous Grégoire IV (827-844), ils furent déposés
dans la basilique de Saint-Pierre.
2. La Messe. — Messe du commun
(Laetabitur) , v. Appendice, p. 983.
La Postcommunion est propre et très belle : “ Que les délices
éternelles soient la lumière et la joie de ta famille qui, dans le martyr
Gorgon, se délecte en tout temps du suave parfum du Christ. ” Ces paroles
respirent la profonde vénération de la primitive Église pour les martyrs.
N’oublions pas que nous formons une grande famille dont les martyrs sont les
membres éminents. Nous aussi, nous recueillons les fruits de leur
martyre ; nous aussi, nous devons éprouver à cause d’eux une joie
profonde.