9 OCTOBRE - Les saints Denys, Rustique et Éleuthère, martyrs (semi-double)

“ En lui nous avons la vie, le mouvement et l’être ” (Paroles de saint Paul).
            
1. Saint Denys et ses compagnons. — La prière des Heures réunit aujourd’hui sous le nom de Denys deux personnages différents. En premier lieu, nous fêtons saint Denys l’Aréopagite, qui fut converti par saint Paul à Athènes. C’est la raison pour laquelle nous lisons à la leçon de la messe le discours de l’Apôtre à Athènes : “ Quelques hommes s’attachèrent à lui et crurent ; de ce nombre était Denys, un membre de l’Aréopage. ” Celui-ci fut, d’après le Martyrologe, le premier évêque d’Athènes. Un autre personnage est l’évêque martyr de Paris qui mourut décapité. La légende raconte qu’après avoir été décapité il fit encore plusieurs centaines de pas en portant sa tête coupée. Ces deux saints ont été, par suite d’une erreur, identifiés par la légende ; de même, l’on attribue au premier les célèbres écrits connus sous le nom de Denys, bien qu’ils aient été composés par un néo-platonicien inconnu du Ve siècle. Ces ouvrages font partie des écrits les plus importants de l’antiquité chrétienne.
          
2. La Messe (Sapientiam) est composée de différentes parties du commun, v. Appendice, p. 985. L’Introït : “ Les nations célèbrent la sagesse des saints... ” fait penser aux écrits du Pseudo-Denys qui ont joui d’une grande vogue dans l’Église. La leçon nous fait entendre le sermon de saint Paul à Athènes ; il est très riche de pensées et très édifiant (nous l’étudierons aujourd’hui à fond en le méditant). “ Dieu n’est pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement et l’être, comme l’ont dit aussi quelquesuns de vos poètes : de sa race nous sommes, nous aussi. ” En notre qualité d’enfants de Dieu, nous comprenons beaucoup mieux le sens profond du mot de saint Paul. La vie divine de la grâce donne un sens beaucoup plus élevé à cette expression “ être en Dieu ” et à l’idée de parenté divine. L’Evangile parle du témoignage (le martyre, dans le sens primitif du mot). Les martyrs annoncent le Christ “ sur les toits ”, c’est-à-dire publiquement, à la face du monde ; ils ne craignent pas ceux “ qui peuvent tuer le corps, mais qui après cela ne peuvent plus rien faire ”. Ils savent que “ tous les cheveux de leur tête sont comptés ”. “ Ils confessent le Christ devant les hommes ” et sont confessés maintenant à la messe par le Fils de l’homme devant les anges de Dieu. .Au banquet sacré,. nous participons à la force de nos saints martyrs d’aujourd’hui ; c’est pourquoi le Seigneur nous appelle “ ses amis” : “ Ne craignez pas ceux qui vous persécutent. ”
                 
3. Les écrits du Pseudo-Denys. — Comme nous l’avons déjà dit, sous le nom de saint Denys l’Aréopagite nous sont parvenus quelques écrits qui sont l’œuvre d’un auteur inconnu (vers 500). Parmi eux il faut citer en particulier l’ouvrage “ Sur la hiérarchie de l’Église” qui est très important pour l’histoire de ta liturgie. Nous y trouvons une description détaillée des cérémonies du Baptême, de la Messe, de la consécration des Saintes Huiles. Au sujet des trois degrés hiérarchiques du sacerdoce (Diacre, Prêtre et Évêque), nous y lisons des considérations sur leurs pouvoirs et sur leur ministère. Pour finir, l’auteur décrit les cérémonies liturgiques des funérailles : le corps du clerc est placé devant l’autel, celui du moine et du laïque devant le presbyterium ; puis commencent les prières et actions de grâces. “ Alors le prêtre s’avance, récite une oraison sur le défunt et, après l’oraison, lui donne un baiser, ce que font aussi tous les assistants à la suite. L’oraison supplie la bonté divine de pardonner au défunt toutes les fautes que la faiblesse humaine a pu lui faire commettre et de lui donner place dans la lumière et dans la terre des vivants, dans le sein d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, dans le lieu où il n’y a plus de mal, de souffrance, ni de gémissements. ” “ Après le baiser de paix, le prêtre verse l’huile sur le défunt... L’huile signifie que le défunt a lutté dans les saints combats et qu’il a mené la lutte à sa fin. ” L’onction est suivie de la déposition du corps dans un lieu convenable.