9 NOVEMBRE - La Dédicace de la Basilique du Latran à Rome (double de 2e cl.). Saint Théodore, martyr

“ Ce lieu est un inexprimable mystère ”
1. La fête de la Dédicace. — Nous célébrons l’anniversaire de la dédicace de la première église de la chrétienté romaine, la basilique du Latran, qui est considérée comme “ la mère et le chef de toutes les églises” (comme le dit l’inscription du portail). C’est elle qui est la propre cathédrale du pape (et non pas l’église Saint Pierre). Elle est consacrée au Très Saint Rédempteur ; elle le fut aussi plus tard à saint Jean Baptiste ; c’est l’antique église-baptistère de Rome, (l’église-type de tous les chrétiens de Rome) et l’une des plus célèbres églises de station. Nous nous rendons dans cette église aux grands jours qui sont en relation avec le mystère de Pâques et du baptême : le premier dimanche de carême, nous commencons là le combat spirituel ; le dimanche des Rameaux, nous dressons à la porte de l’église un arc de triomphe au Roi des martyrs. Le jeudi-saint, nous y célébrons sur le vénérable autel apostolique (en bois) le souvenir de la dernière Cène. L’Église y célèbre la plus grande solennité du christianisme dans la nuit de Pâques qui nous a tous régénérés dans l’eau baptismale. Vraiment nous avons motif de remercier Dieu aujourd’hui pour ces grâces. — Cette église fut érigée par l’empereur Constantin dans son palais du Latran, à l’endroit où il avait reçu le saint baptême de la main du pape Silvestre. L’autel de bois conservé dans cette église rappelle les temps de persécution pendant lesquels les évêques romains durent célébrer en différents lieux.
2. La Dédicace en général et la messe de la Dédicace : v, Appendice, p. 993.
3. Lecture d’Écriture (Apoc., XXI, 9-18), — Aujourd’hui, l’Église nous invite à porter nos regards sur la Jérusalem céleste ; elle se donne d’autre part comme le symbole particulièrement expressif du ciel : “ Alors l’un des sept anges qui tenaient les sept coupes pleines des sept dernières plaies vint et me dit : “ Viens, Je te montrerai la mariée, l’Épouse de l’Agneau. ” Et il me transporta en esprit sur une haute montagne et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu dans la gloire de Dieu. Elle étincelait comme la pierre précieuse, comme la pierre de jaspe qui a la transparence du cristal, Elle avait une grande et haute muraille avec douze portes. Sur ces portes il y avait douze anges et des noms inscrits, les noms des douze tribus d’Israël, Il y avait trois portes à l’Orient, troiS portes au septentrion, trois portes au midi et trois portes à l’occident, La muraille de la ville avait douze pierres fondamentales sur lesquelles étaient écrits les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau. ” — L’Église laisse de côté avec intention, aujourd’hui et le 18 novembre, l’Écriture occurrente et nous montre dans la maison de Dieu le symbole du ciel. De la sorte, ces deux fêtes sont mises en relation intime avec l’automne ecclésiastique. Nous pouvons donc dire que, par le symbole de l’église du Latran, nous sommes conduits aujourd’hui aux deux pierres angulaires de la vie divine : au lieu du baptême et au lieu de la gloire !

4. Saint Théodore. — Le saint, qui était un soldat chrétien, mit le feu au temple de Cybèle, la mère des dieux (303), à Amasée. Le préfet de la légion lui promit le pardon s’il se repentait et reniait la foi chrétienne. Mais Théodore demeura ferme dans la confession de la foi ; il fut pour ce motif jeté en prison et déchiré avec des griffes de fer qui mirent ses côtes à nu. Mais, au milieu des pires tortures, il chantait joyeusement : “ Je veux bénir le Seigneur en tout temps ; sa louange sera toujours dans ma bouche ! ” (ps. 33). Il mourut sur le bûcher, le 9 novembre, en priant et en chantant des cantiques au Christ. Saint Grégoire de Nysse prononça sur lui un brillant panégyrique. Pratique : Nous sommes frappés par le courage de ce saint militaire. Au milieu des plus grandes tortures il chante des hymnes de louange ! Et nous qui sommes si lâches et si craintifs devant la souffrance ! Dieu ne nous impose pas de pareilles tortures, mais il veut que nous supportions avec patience les petites peines. L’exemple du martyr est pour nous une force.